La Presse Pontissalienne 138 - Avril 2011

LA PAGE DU FRONTALIER

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La Presse Pontissalienne n° 138 - Avril 2011

STATISTIQUES

Le baromètre mensuel

Les bons chiffres

de l’horlogerie

La Fédération de l’industrie horlogère suisse révèle que le mois de février 2011 a été le meilleur de l’histoire de l’horlogerie suisse sur le plan des exportations. Une santé insolente.

Les montres entre 200 et 500 francs suisses sont celles qui ont le plus augmenté.

L es exportations horlo- gères poursuivent leur croissance. La branche horlogère suisse a expor-

France, mais en raison de pro- duits en transit. Singapour a légèrement ralenti, tout en se maintenant à un niveau élevé. L’Italie et l'Allemagne ont affiché une aug- mentation plus modérée. Après une année 2009 en recul, l’horlogerie suis- se est repartie à la hausse dès le début de l’année 2010. “Les résul-

té en février dernier (derniers chiffres disponibles) “l’équivalent d’1,4 milliard de francs et a dépassé de 17,8 % le résultat affiche une année auparavant” révèle la fédération. Les montres dont le prix se situe entre 200 et 500 francs (prix export) n’ont cessé d’accélérer leur croissance depuis une année et demie. Elles ont affi- ché une progression de plus de 60 % en février. Les garde-temps de moins de 200 francs et de plus de 3 000 francs se sont situés près de la moyenne de la branche, tandis que la caté- gorie 500-3 000 francs a enre- gistré une hausse plus faible (+ 6,6 % en valeur), en ralen- tissement depuis quelques mois. Les principaux marchés de l'horlogerie suisse ont tous affi- ché une croissance en février, à deux chiffres pour les six pre- miers notamment. Après une variation peu significative en janvier, Hong Kong a retrouvé un rythme soutenu. Les États- Unis ont stabilisé leur pro- gression proche de 20 %. La Chine a connu une des plus fortes hausses, imitée par la

FISCALITÉ Déclaration d’impôt 2011 Le retour de bâton du taux de change Des frontaliers vont devoir payer des impôts sur des revenus qu’ils n’ont pas perçus après avoir décidé au mauvais moment de bloquer leur taux de change en accord avec leur banque. Explications. À partir du 19 avril, les contri- buables recevront leur décla- ration d’impôt sur le revenu. Les services fiscaux s’attendent quer son taux de change quelques mois plus tôt alors qu’il était déjà au niveau intéressant de 0,68 euro, aura perçu 325 euros de moins que son voisin qui aura préféré suivre le cours du jour qui a atteint un niveau historique de 0,80 euro fin 2010. change bloqué, dans l’espoir d’obtenir l’indulgence des services fiscaux. “Nous ne pourrons pas en tenir compte pré- viennent ces derniers. Ce qui se pas- se entre la banque et un client ne nous regarde pas.”

La Chine a connu une des plus fortes hausses.

tats ont rapidement retrouvé une évolution positive. La bais- se aura finalement duré une quinzaine de mois. Le redres- sement de 2010 amorcé dès le mois de janvier s'est montré particulièrement marqué et a permis aux horlogers suisses de dépasser le niveau enregistré en 2007 et qualifié alors d'excellent” se félicite la Fédé- ration.

déjà à des réclamations de la part de certains frontaliers qui vont se retrou- ver à payer des impôts sur des reve- nus qu’ils n’ont pas perçus. C’est incroyable mais vrai ! Les salariés concernés sont ceux qui ont souscrit auprès de leur banque à un service qui leur permet de bloquer le taux de change sur une période déterminée qui n’excède toutefois pas un an. Cette mécanique est à double tran- chant. D’un côté, elle garantit au client un taux de change constant, et par conséquent son pouvoir d’achat, quel- le que soit l’évolution de la monnaie helvétique face à l’euro. C’est une sécu- rité en cas de dépréciation du franc suisse. Mais à l’inverse, le taux de change bloqué pénalise le salarié fron- talier quand la monnaie suisse conti- nue de s’apprécier par rapport à l’euro, ce qui est le cas aujourd’hui. Il passe alors à côté d’une augmentation sen- sible de ses revenus qui survient sans le moindre effort, juste par le jeu des monnaies. En décembre dernier, à un salaire égal de 3 000 C.H.F., une per- sonne qui avait fait le choix de blo-

Les impôts rappellent à juste titre que ce mode de calcul ne fait pas que des malheureux. À l’inverse de certains de leurs camarades, des frontaliers ne seront pas imposés sur des reve- nus qu’ils ont perçus. “Cela s’est déjà produit” rappellent les services fis- caux. Il s’agit de frontaliers qui ont bloqué le taux de change qui se révé- lera être plus avantageux que celui arrêté par la Banque de France au moment de la déclaration d’impôt. Des frontaliers qui ont bloqué leur taux de change en décembre dernier quand il était au niveau historique de 0,80 euro pourraient avoir de bonnes surprises à la fin de l’année prochai- ne si courant 2011 le franc suisse entre dans un cycle de dépréciation par rap- port à l’euro. Le taux de change for- faitaire fixé par la Banque de Fran- ce serait alors revu à la baisse. Finalement, le taux de change bloqué, c’est un peu comme la bourse, on ne gagne pas à tous les coups. Le tout est d’avoir du nez.

Mais à la veille de recevoir leur décla- ration d’impôt, la plupart des fronta- liers perdants ont une seconde raison d’être amère. Ils seront imposés sur ces revenus qu’ils n’ont pas perçus. La faute à qui ? Aux services fiscaux qui appliquent pour le calcul de l’impôt le taux de change forfaitaire moyen déterminé chaque année par la Banque de France. En 2010, ce taux est fixé à 0,73 (1 franc suisse = 0,73 euro) ! Le calcul est donc vite fait pour le fron- talier qui a bloqué son taux de chan- ge à 0,68 euro sur un an. “Admettons qu’il déclare 50 000 C.H.F., il sera imposé non pas sur les 34 000 euros qu’il aura effectivement perçu, mais sur 36 500 euros conformément à l’application du taux de change for- faitaire de la Banque de France” explique le service des impôts. Un comble pour les frontaliers concer- nés qui se sont retournés vers leur banque en lui demandant de leur four- nir un document attestant du taux de

L e Swatch Group a acheté 7 hectares de terrain dans le secteur de Boncourt (Jura suisse) où il prévoit d’implanter plusieurs nouveaux centres de production. Entre 400 et 600 emplois nouveaux sont à la clé. La nouvelle, qui a for- cément réjoui les milieux économiques locaux, est aussi très bienvenue pour l’emploi frontalier qui a des chances de bénéfi- cier directement de cette nouvelle implantation. La construc- tion de la première usine doit démarrer cette année. Elle devrait accueillir avant la fin de l’année prochaine une centaine d’employés, originaires des deux côtés de la frontière. Selon le maire de Boncourt, cette implantation serait une des premières retombées économiques de l’arrivée du T.G.V. Rhin- Rhône. L’implantation se fait à côté de la nouvelle autoroute qui devrait relier en 2014 Delle et Boncourt à Bienne, siège du Swat- ch Group. Nick Hayek, le président du Swatch Group précise néanmoins que “le Swatch Group n’investissait pas seulement dans le Can- ton de Jura, mais aussi dans la Vallée de Joux, dans le Canton de Neuchâtel, à Bienne, àGranges, etc., et que ces projets s’inscrivaient dans la stratégie d’expansion du groupe” précise le service com- munication du géant de l’horlogerie. investissements Le numéro 1 mondial de l’horlogerie a annoncé la création prochaine d’un nouveau centre de production à Boncourt (canton du Jura). Il prévoit d’y créer jusqu’à 600 emplois. HORLOGERIE L’emploi frontalier Le Swatch Group poursuit ses

Le service des impôts a déjà reçu des récla- mations de la part de frontaliers.

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