La Presse Pontissalienne 138 - Avril 2011

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 138 - Avril 2011

40

VALDAHON Augmentation des cadences La Chevillotte : le porc fait recette Les ventes en hausse de saucisse de Morteau et l’arrivée de l’I.G.P. pour la saucisse de Montbéliard incitent l’abattoir de Valdahon à moderniser son outil de production. Il passera de 110 à 150 porcs tués à l’heure.

L a Presse Pontissalienne : Les “Éleveurs de La Chevillotte” est l’abattoir de porcs le plus important de Franche-Com- té. Cette viande résiste-t-elle à la cri- se ? Bernard Jacquet (directeur commer- cial de l’abattoir) : Notre chiffre d’affaires est en augmentation depuis notre arrivée à Valda- hon en 1996, abattoir situé en zone de montagne. Il était de 35 millions d’euros l’année der- nière et de 22 millions en 2005. Nous nous développons de 2 à 5 % par an du fait de la vente croissante de saucisses de Mor- teau. Ici, nous abattons exclu- sivement des porcs élevés au petit-lait dont la viande servi- ra soit à la fabrication de sau- cisse de Morteau et bientôt la saucisse de Montbéliard (I.G.P. depuis fin février). Nous déve- loppons également notre sec- teur de viande de porc fraîche de Franche-Comté. Une partie de notre viande qui est condi- tionnée est vendue à des col- lectivités, hôpitaux ou grandes surfaces. L.P.P. : Combien d’animaux sont tués ici ? D’où viennent-ils ? B.J. : Environ 160 000 porcs sont tués à l’année, représentant 15 000 tonnes de viande alors qu’en 1996, date de nos débuts, nous abattions 74 000 porcs pour 6 500 tonnes de viande. Leur

provenance : de Franche-Com- té (65 %), l’Ain et la Saône-et- Loire pour 30 % et 5 % d’Alsace. Nous ne tuons aucun porc bre- ton. 98 % de nos porcs sont I.G.P. et pèsent au minimum 92 kg (de viande). Nous faisons tra- vailler une soixantaine d’éleveurs de porcs. Les plus grosses uni- tés d’élevage dans le Doubs se situent aux Fins ou à Pierre- fontaine-les-Varans où environ 2 000 porcs sont élevés. C’est 30 fois moins qu’en Bretagne. L.P.P. :Avec la décision de l’Union euro- péenne d’inscrire la saucisse de Mont- béliard à l’indication géographique

L.P.P. : Votre abattoir datant de 1996 est-il en mesure d’accueillir plus d’animaux ? B.J. : Depuis finmars, nous enga- geons le changement de notre outil de production avec le chan- gement de la chaîne d’abattage. Toutes les machines vont être remplacées pour un coût d’investissement de 2 millions d’euros. Nous disposerons d’un nouveau frigo et nous agran- dissons la porcherie pour assu- rer le bien-être animal. Nous sommes soucieux des conditions des animaux : la qualité de la viande est en jeu. L.P.P. : Quel est le but final de ce lourd investissement ? B.J. : De passer de 110 porcs tués à l’heure à 150. Pour cela, nous employons 80 personnes dont une quinzaine de tâcherons (per- sonnes employées au nombre de porcs découpés). Durant l’été, la production va diminuer. À l’avenir, nous embaucherons. L.P.P. : On a parfois l’impression que des odeurs sortent de vos abattoirs. Qu’en est-il des rejets ? B.J. : Nous avons des contrôles draconiens et notre ingénieur responsable qualité ainsi qu’un élève B.T.S. qualité mènent des analyses permanentes sur nos rejets.

protégée,attendez-vous un regain d’activité ? B.J. : Oui. Nous ren- trons dans le cahier des charges (obli- gation d’avoir de la viande française) de cette saucisse qui représente 7 000 tonnes de viande dont 3 000 tonnes sont produites et- ou abattue en Franche-Comté. Avec l’I.G.P., nous espérons rapatrier 15 à 20 % de l’activité qui se fait à l’extérieur de la région et ainsi déve- lopper notre pro- duction.

“98 % des porcs en I.G.P.”

Bernard Jacquet, directeur commercial de l’abattoir des éleveurs de La Chevillotte à Valdahon.

B.J. : Ce n’est pas en projet car trop coûteux en terme de main- d’œuvre. L.P.P. : Les marges des grandes sur- faces vous étranglent-elles ? B.J. : (rires). On se bat sur des tarifs ! Disons que les promo- tions faites par les grandes sur- faces durant 15 jours par exemple nous serrent…

Pieds et queue de porc vont en Afrique D ans le cochon, tout est bon. Vérification de lʼadage dans lʼabattoir de Valdahon où les pieds de porc ainsi que la queue du cochon sont découpés puis ensuite mis en carton avant dʼêtre congelés et mis sur des palettes. Direction le continent africain où la viande sera consommée. En France, il nʼy a pas de réel marché dans ce domaine dit la direction de lʼétablissement. Cet- te viande est la moins coûteuse au kilo.

L.P.P. :À quand une unité de boyaux ?w

Propos recueillis par E.Ch.

L’entreprise emploie 80 personnes.

La société souhaite développer la viande de porc fraîche de Franche-Comté.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker