La Presse Pontissalienne 138 - Avril 2011

VALDAHON - VERCEL

La Presse Pontissalienne n° 138 - Avril 2011

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ARMÉE

Manœuvres au camp du Valdahon Hélicoptères : ce n’était qu’un entraînement Fin mars, le bruit incessant d’hélicoptères survolant Valdahon et la bande frontalière au-dessus du Val de Morteau notamment a alimenté de nombreuses rumeurs.

J usqu’au 1 er avril, d’incessantes allées et venues d’hélicoptères ont alimenté les plus folles rumeurs, certains imaginant un départ massif de troupes françaises vers la Libye. La nuit en vol stationnaire au-dessus de la commune des Gras dans le Val Morteau, la journée aux alentours de Valdahon, dix hélicoptères appartenant au premier régiment d’hélicoptères de Phalsbourg (I.R.H.C.) ont créé un cer- tain émoi dans le ciel du plateau et du Haut-Doubs. Il ne s’agissait en réalité que d’un entraînement précise le camp du Valdahon où les engins étaient sta-

tionnés dans le but de préparer les mili- taires à un prochain départ pour l’Afghanistan. Les sept hélicoptères légers “gazelleViviane” et trois “Puma” étaient àValdahon dans le cadre d’une manœuvre de soutien au deuxième régi- ment desHussards d’Haguenau (2R.H.). Hébergés temporairement au camp pour réaliser ces manœuvres, les mili- taires du Hussard ont regagné l’Alsace le 7 avril. À noter que le régiment du génie de Valdahon est en opération en Côte- d’Ivoire, Afghanistan, Réunion, Poly- nésie. Il sera de retour au Liban en 2012.

Des hélicoptères dans le ciel valdahonnais sèment le trouble au moment où la France interve- nait sur le conflit armé libyen.

SURMONT

Souvenirs des premiers salons

René, l’étalonnier toujours en tournée En 1964, René Viotte participait au premier salon de l’agriculture à Paris en présentant un cheval comtois. Quarante-sept ans plus tard, la “magie de Paris” n’opère plus dit ce passionné, couronné de nombreuses fois. I l n’est pas nostalgique René Viotte.Tout juste est-il rationnel. L’alerte septuagénaire désormais à la retraite a gardé son activité d’étalonnier (1) “par passion” plus que par raison financière. Il élève deux superbes chevaux comtois qui couvrent les juments du département et au-delà. Dans sa ferme située à Surmont (proximité de Belleherbe), il est un des rares agriculteurs en France à avoir participé au premier salon de l’agriculture à Paris. C’était en 1964. René s’en souvient comme si c’était hier : “J’étais parti un jeudi depuis Surmont pour rejoindre la gare deVal- dahon. On avait chargé le cheval dans le wagon… pour arriver gare de l’Est à Paris le dimanche matin. J’avais dormi sur la paille. C’était un autre temps. On avait marché dans les rues parisiennes avec le cheval.” Rentré du salon 2011 où son cheval Ursule de l’Orme a obtenu le 3 ème prix, il confie que la magie parisienne a perdu de sa superbe : “Avant, on pouvait se permettre de sortir, aller au restaurant.Avec les prix pratiqués aujourd’hui à Paris, on est cloisonnés au salon même si le confort est là avec l’eau chaude et même des personnes qui vous préparent à manger” explique-t-il. Les primes obtenues lui permettent de couvrir les frais. Rien de plus. Le cheval de trait ne fait plus recette : “Pour l’anecdote, je m’étais payé une Simca P60 en vendant un cheval.Aujourd’hui pour ache- ter une voiture, il faudrait vendre 5 chevaux !” ajoute celui qui a débuté son métier dès l’âge de 14 ans. À l’époque, il partait le lundi de Provenchère, son village natal, avec un étalon. Direction le pays de Montbéliard, Montécheroux, la vallée du Doubs, pour un retour le vendredi : “C’était la belle époque…” Dans un contexte où la viande de cheval se vend moins, René est pessimiste. “Si les gens ne mangent plus de cheval, on ne verra plus de chevaux comtois dans nos prairies, pressent-il. Environ 2 % des poulains servent à tirer des charges. Les 98 % restant sont vendus pour leur viande.” Amoureux de son métier, de ses deux chevaux, il cajolera tant qu’il le pourra Ursule et Titan, ses deux comtois qui lui apportent tant de bon- heur. Car de reconnaissance, René Viotte n’en a nullement besoin. Son secret pour élever et obtenir des étalons de grande classe ? “La chan- ce” répond humblement l’habitant du Plateau. Un conseil : “Vendre un cheval, c’est comme vendre une voiture : il ne faut pas dire que c’est une Mercedes si c’est une 2 CV.” Jolie image. E.Ch. (1) : personne assurant la reproduction des chevaux.

AVENTURE

Retour du Raid 4L Trophy Ils ont traversé le désert… Les trois équipages du Plateau reviennent du Raid 4L Trophy avec des souvenirs plein la tête. Belle performance d’Éva Vuillemin et de sa collègue, 8 ème équipage féminin sur 196.

Éva Vuillemin (Vercel) et sa collègue Anaëlle terminent 8 ème équipage féminin du Raid. L’objectif est avant tout humanitaire.

D es souvenirs, des anec- dotes, et surtout ce sen- timent d’un travail accompli. Rentrés “fatigués” du Raid 4L Trophy qui s’est déroulé du 17 au 27 février dans le désert marocain, les trois équipages du Plateau sont comblés, heureux d’avoir pu distribuer des fournitures scolaires aux enfants du Maroc tout en menant une course contre le chronomètre. Au volant de leur mythique 4L, Paul Mainier (Valdahon), Eva Vuillemin (Vercel) et Johanne Picard (Grandfon-

taine-sur-Creuse) auront par- couru près de 6 000 km depuis Paris pour apercevoir les dunes de Merzouga (Maroc). 2 480 étudiants(es) (1 240 4L) en ont fait de même. “Le raid s'est très bien déroulé et nous avons avalé les 7 000 km du périple sans aucune panne ni crevaison : tout le travail fourni pour la préparation de la voiture a finalement payé” explique Paul Mainier, de l’école supé- rieure de commerce de Dijon. Avec son collègue, ils termi- nent ce périple sans encombre

et “avec une forte envie de repartir dès l'année prochaine pour réexplorer le Maroc au volant d'une voiture aussi mythique.” Un grain de sable est venu enrayer cette belle aventu-

allés jusqu'à nous jeter des pierres ou piller les voitures. Il s'agissait de cas très iso- lés et cela n'a en rien terni l'image que nous avions du raid au point de vouloir y retourner” dit le pilote. Eva, de son côté, réalise une belle performance : “Encore une fois, tout s’est bien pas- sé pour cette nouvelle édi- tion !” dit la Vercelloise. L’équipage féminin dit s’être lui-même surpris en décou- vrant le classement final : 50 ème au général (sur 1 241), 8 ème au féminin (sur 196).

René Viotte et son étalon primé à Paris. Il débute une nouvelle tournée dans les fermes de la région.

re : l’accueil de certains jeunes marocains “qui n'étaient pas for- cément au cou- rant du côté humanitaire de notre raid et qui sont, pour cer- tains d’entre eux,

“Une forte envie de repartir.”

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