La Presse Pontissalienne 138 - Avril 2011

20 DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 138 - Avril 2011

AMÉNAGEMENTS EXTÉRIEURS Un concept “écolo” La piscine naturelle : elle a tout pour plaire

L e concept de la piscine naturelle n’est pas nouveau en soi. Les Romains l’exploitaient déjà dans sa forme la plus rustique. Il a refait surface, c’est le cas de le dire, dans les années quatre-vingt en Australie pour se pro- pager ensuite, à la faveur des débats de socié- té autour du réchauffement climatiques, dans les pays européens sensibles aux probléma- tiques écologiques comme l’Autriche, l’Allemagne, les Pays-Bas. Il se développe depuis quelques années en France occupant une place réduite mais en croissance continue sur le marché de la piscine. Une certaine confusion règne enco- re autour de la piscine naturelle qui ne rentre pas encore dans un cadre juridique et régle- mentaire précis. La piscine naturelle à plu- sieurs dénominations : piscine biologique, bas- sin de baignade naturel, étang de baignade, piscine vivante… Quel que soit son nom, elle fonctionne en autonomie, à l’image d’un éco- système biologique. Les propriétés des plantes aquatiques et de l’ensemble des organismes vivants présents dans l’eau permettent l’auto- épuration du bassin de baignade. Manger bio, construire en bois, se chauffer au solaire, le naturel revient au galop. Dans ce contexte, l’idée de se baigner dans de l’eau ne contenant aucun produit de traitement séduit de plus en plus. Découverte.

Chaque piscine naturelle est unique, construi- te avec des matériaux natu- rels et adaptée à l’environnement. (copyright Baud).

Combien ça coûte ? Coût moyen en construction : en moyenne 60 000 euros pour 100 m 2 de surface totale (basin de baignade de 35 m 2 ) comprenant : - Entre 20 000 et 25 000 euros pour les matériaux et la pompe - Entre 30 000 et 40 000 euros de main-dʼœuvre - Ce coût ne comprend pas lʼaménagement de terrasses en bois. Le retour sur investissement sʼeffectue en une dizaine dʼannées environ. Coût moyen d’entretien pour 100 m 2 de surface totale

PISCINE NATURELLE Un exemple local “Ma piscine est vivante” Propriétaire de chambres

d’hôtes dans el Haut-Doubs, Mireille Vuillemin a opté pour la piscine naturelle. Rien à voir, selon elle, avec une piscine classique. Visite. L a Presse Pontissalienne : Depuis quand possédez- vous une piscine écologique et pourquoi ce choix ? Mireille Vuillemin : Voilà trois ans que je possède ce bassin situé derrière ma maison, transfor- mée depuis en chambres d’hôtes sur le thème de l’horlogerie. Cette idée, je l’ai eue en regar- dant des émissions à la télévision puis ensuite en rencontrant un professionnel lors d’un salon.

- 260 euros par an dʼélectricité pour la pompe - 260 euros par an pour compenser lʼévaporation Astuces pour réduire la facture

- Possibilité dʼinstaller un panneau photovoltaïque pour répondre aux besoins en électricité de la pompe - La récupération de lʼeau de pluie et du trop-plein de la piscine peut permettre de maintenir à lʼidentique le niveau de la piscine en été sans dépenses supplémentaires.

Je ne voulais pas posséder une piscine simplement pour le côté baignade mais surtout un espa- ce qui soit vivant. L.P.P. : Pourquoi ce bassin est-il si dif- férent des autres ? M.V. : Il n’y a aucun produit chi- mique. Le traitement de l’eau se fait uniquement par la fil- tration des plantes. C’est super car les oiseaux viennent boire ou se laver. Depuis que j’ai ce bassin, je revis. On réalise for- cément des économies sur les produits même si l’installation de ce genre de piscine est plus chère dès le départ (comptez au minimum 50 000 euros). Même chose pour les plantes : elles vont repousser avec le prin- temps. On a pensé un temps à mettre des poissons.

Pour une piscine de 100 m 2 de surface totale, il faut compter envi- ron 60 000 euros en moyenne.

“Il n’y a aucun produit chimique.”

L.P.P. : Avez-vous déjà eu des problèmes de traitement de l’eau ? M.V. : Seulement une fois où des algues sont apparues. L’eau était trop douce mais depuis, tout est rentré dans l’ordre. Depuis, je n’ai plus aucun souci. L.P.P. : Dans le Haut-Doubs, climat réputé froid, arrivez- vous à profiter et tremper les pieds ? M.V. : L’eau peut monter jusqu’à 28 °C car elle passe sur les pierres chauffées par le soleil. La profondeur va de 1,45 m à 1,80 m pour 4 à 5 mètres de large. C’est un service en plus pour mes chambres d’hôtes. Propos recueillis par E.Ch. Le bassin naturel vit avec les saisons. Le printemps lui donnera de magnifiques couleurs.

Que dit la réglementation ? Il nʼexiste pour lʼinstant aucune réglementation en terme de sécurité concernant les piscines natu- relles car elles ne sont pas considérées comme des piscines au sens du code de lʼurbanisme. Elles ne tombent pas sous le coup de la législation ordonnant des protections obligatoires. Il est recom- mandé dʼinstaller au moins lʼun des quatre dispositifs obligatoires, à savoir barrières de protection, couverture, alarme ou abri fermé.