La Presse Pontissalienne 136 - Février 2011

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 136 - Février 2011

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En crise dans le reste la France, le monde de la nuit fait volte-face dans le Haut-Doubs où cinq discothèques se partagent un marché devenu volatile. Pourquoi une telle originalité alors qu’un sixième établissement devrait ouvrir à Pontarlier au printemps à l’heure où les banques ne cautionnent plus ce genre de projets ? Réclamé depuis longtemps, ce futur lieu proche du centre-ville et des restaurants fixera une clientèle citadine. Les autres établissements concurrents vivant de la fête font contre mauvaise fortune bon cœur, d’autant que la généra- tion des 16-20 ans semble bouder les boîtes préférant des soirées moins conventionnelles où l’alcool est moins cher. Les gérants ont un objectif commun : reconquérir les fêtards. L’ABONDANCE DE NUITS

DISCOTHÈQUE Découverte du Lavana Klub Pierre-Henri Éthalon : “La boîte de la capitale du Haut-Doubs !” En mai, Pontarlier disposera pour la première fois de son histoire d’une discothèque près du centre- ville capable d’accueillir 600 personnes zone des Grands Planchants. Pour La Presse Pontissalien- ne, le gérant dévoile “le Lavana Klub”.

Pierre-Henri Éthalon devrait être le premier gérant d’une discothèque dans Pontarlier.

Le point de vue du maire “Je suis pour une discothèque” Pour Patrick Genre, maire de Pontarlier, lʼarrivée dʼune discothèque dans sa ville est une bonne nouvelle : “Je nʼai jamais été contre lʼarrivée dʼune discothèque à Pontarlier. Voilà plus de vingt ans que nous entendons parler de la création de ce genre dʼétablissement. Si différents projets nʼont pas abouti, cʼest peut-être par manque de finan- cements. Cʼest normal quʼune commune de près de 20 000 habitants soit dotée dʼun tel équipe- ment qui assure lʼactivité après la fermeture des bars. Bien sûr, nous serons vigilants quant aux nuisances. Une réunion a eu lieu avec les gérants. Cet équipement limitera les déplacements avec les véhicules mais ne les fera pas disparaître.” Le permis de construire Le permis de construire pour la boîte de nuit zone des Grands Planchants nʼest pas encore affiché enmairie. Il faudra attendre probablement fin février. Dʼici là, la commission de sécurité doit donner son avis sur lʼétablissement. Sa mission : éclairer les autorités administratives (maire et préfet) chargées de vérifier que les règles de sécurité sont correc- tement appliquées dans les “établissements rece- vant du public” (E.R.P.). Composée de techniciens, dʼexperts et dʼofficiers sapeurs-pompiers, la com- mission se déplacera dans la zone des Grands Planchants entre les semaines 7 et 8.

L a Presse Pontissalienne : Depuis plus de vingt ans, d’innombrables projets de création de discothèque ont été présentés à Pontarlier.Aucun n’a abouti. Où en est le vôtre ? Pierre-Henri Éthalon .Depuis lundi 31 jan- vier, nous venons de dévoiler le site Internet de la future discothèque et son nom. Elle s’appellera “Le Lava- na Klub” et sera implantée dans les anciens locaux des Assedic dans la zone des Grands Planchants. Elle accueillera environ 600 personnes. Nous avons créé une page facebook regroupant déjà 900 membres. L.P.P. : À quand l’ouverture alors, et quel est l’investissement ? La rumeur l’annonçait dès mars. Ce ne sera visiblement pas le cas. P.-H.E. : Nous ouvrirons peut-être fin avril mais plus probablement au tout début du mois de mai. Il y a un léger retard par rapport aux tra- vaux et aux normes de sécurité à respecter. Ce que je veux, c’est une ouverture professionnelle pour avoir un établissement à mon attente. C’est vrai qu’il aurait fallu une ouver- ture en hiver car il y a plus de poten- tiel au niveau clientèle. Débuter au printemps nous permettra d’être rodés. Au total, l’investissement est d’environ 300 000 euros. L.P.P. : Que vous espérez amortir en com- bien de temps ? P.-H.E. : Environ 7 ans. Je prends un gros risque personnel mais j’avais

envie de relever ce défi car j’aime le Haut-Doubs, son ambiance et j’ai envie de faire une boîte de nuit sym- pa où les gens viennent pour rigo- ler, s’amuser. Le problème est aujour- d’hui du côté des banques qui ne veulent pas prêter de l’argent… L.P.P. : Les banques ont beaucoup de diffi- culté à prêter aux discothèques. Vous confir- mez ? P.-H.E. : Oui. J’ai trouvé des finan- ceurs dans d’autres pays que la Fran- ce ! L’univers de la nuit pâtit de cet- te image car il y a eu beaucoup de dépôts de bilan. De nombreuses per- sonnes pensaient que gérer une dis- cothèque n’était pas un métier. Or, c’en est un !

un jeu de lumières inédit avec une ambiance “cosy”. Nous serons ouverts du jeudi au dimanche avec peut-être des après-midis dansantes le dimanche. Lors des vacances sco- laires, nous ouvrirons peut-être 7 jours sur 7. Des cours de danse pour- ront être organisés. On se donne une année pour faire des essais. L.P.P. : Combien d’emplois seront créés ? P.-H.E. : Une dizaine au total entre les barmans, le D.J., les agents de sécurité. L.P.P. : L’arrivée d’une telle activité conduit parfois à des nuisances. Comment rassu- rer les commerçants des Grands Planchants craignant des actes d’incivilité sur leurs vitrines ? P.-H.E. : Des caméras seront posées à l’intérieur et à l’extérieur de l’établissement et je prévois de ren- contrer les commerçants. Il y aura du dialogue. L.P.P. : Vous avez l’air serein. P.-H.E. : Il y a tout de même de l’appréhension du fait de cette atten- te depuis de nombreuses années.

dans le secteur ? P.-H.E. : En n’implantant ici, je comble un manque. Ce n’est pas vraiment une concurrence pour les autres car ce n’était pas logique qu’une ville comme Pontarlier de 20 000 habi- tants n’ait pas de discothèque. Ce sera la boîte de la capitale du Haut- Doubs. Il y a le potentiel ici, et cet- te offre viendra en complément de celles déjà présentes à la zone des Grands Planchants. Je pense aux restaurants mais aussi aux bars de Pontarlier. On fixera la clientèle. Selonmoi, la vraie concurrence vient de Lausanne. L.P.P. : Quelle sera l’ambiance ? P.-H.E. : Ce sera une discothèque fami- liale branchée à l’image du Haut- Doubs avec 50 % de musique d’actualité et 50 % de tubes. Com- paré à Métabief, ce sera une disco- thèque plus branchée ville avec une bonne ambiance : nous n’avons qua- siment jamais de bagarres là-bas. L.P.P. : Faites-nous une visite guidée. P.-H.E. : Il y aura une grande salle avec deux espaces V.I.P. pour les entreprises et ceux qui désirent fêter leur anniversaire. Il y aura surtout

L.P.P. : Vous pensez connaître toutes les ficelles ? P.-H.E. : Je travaille depuis l’âge de 13 ans dans le monde de la nuit. J’ai tenu le bar le “Quesako” àMaîche avant de reprendre la discothèque de Métabief. Elle fonc- tionne bien. L.P.P. :Êtes-vous conscient que cette arrivée dans l’univers de la nuit dans le Haut-Doubs modifie le travail des autres disco- thèques déjà nombreuses

“Ouvert même le dimanche après-midi.”

Propos recueillis par E.Ch.

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