La Presse Pontissalienne 136 - Février 2011

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La Presse Pontissalienne n° 136 - Février 2011

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Yves, fondu de “Transju” Depuis 33 ans, Yves Panier n’a pas manqué une Transjurassienne. Il a toujours rallié Mouthe soit avec un bras dans le plâtre, un doigt qu’on a failli lui amputer ou avec un sandwich “volé”. Anecdotes du “sénateur”. 33 ÈME TRANSJURASSIENNE - DIMANCHE 13 FÉVRIER

L a Presse Pontissalienne : Vous êtes l’un des 14 “sénateurs” de la Trans- jurassienne, épreuve de ski de fond longue distance de 76 km qui se déroule dimanche 13 février entre Lamoura et Mouthe. Pourquoi ce titre ? Yves Panier : Tout simplement parce que je n’ai jamaismanqué une épreuve depuis le début même si certaines n’ont pas eu lieu faute de neige (1).Avec Pierre Faivre (Vaux-et-Chantegrue), nous sommes les seuls dans le Doubs à avoir participé à toutes les Transjurassiennes. Nous sommes 14 dans ce cas. Au départ, ce

n’est pas un objectif que de faire le plus de “Transju” possible, c’était juste par plaisir. Si j’y ai participé, c’est en raison de sa renommée internationale. L.P.P. : Se souvient-on d’une édition plus que les autres ? Y.P. : On se souvient forcément de la pre- mière. C’était en 1979.À l’époque, j’avais 30 ans et je ne savais pas où j’allais car ce genre de distance n’était pas com- mun. Pour éviter un coup de pompe, j’étais parti avec des blocs de fart dans un sac au cas où il aurait fallu refarter

pour mieux glisser. J’avais tout de même pu patiner sur l’ensemble du tracé. L.P.P. : Ce titre de sénateur vous donne-t-il des avantages ? Y.P. : Nous avons un dossard privilégié démarrant à 100. Cela nous permet de partir en première ligne, juste devant la meute et derrière les élites. C’est un cadeau empoisonné ! C’est un cadeau car cela permet d’éviter la cohue mais psychologiquement, il faut s’attendre ensuite à se faire doubler par beaucoup de monde ! Il y a deux ans, j’étais par-

ti trop vite (798 ème en 5 h 44 min 55 s). Les 35 premiers kilomètres s’étaient bien passés mais ensuite, ce fut dur. En 2010, j’ai accepté de me faire doubler pour en garder sous la chaussure. J’ai fait un bien meilleur temps (765 ème en 5 h 01 min 38 s) ! L.P.P. : Dans quelques jours, vous enfilerez un nouveau dossard (le numéro 106). Vos deux fils (Étienne et Florian) participeront également à la course. Êtes-vous prêt physiquement ? Y.P. : Comme tous les skieurs, j’aurais aimé skier plus. J’ai pu m’entraîner jus- qu’à fin décembre et ensuite, il a fallu trouver les taches de neige pour skier. Ce n’était pas simple. Je suis bien évi- demment heureux que mes deux fils

L.P.P. : Un conseil à qui veut se lancer ? Y.P. : Un conseil, ça va être dur, il en fau- drait plusieurs (rires). Lorsqu’on est jeune, on peut y aller sans avoir beau- coup d’entraînement. Personnellement, il me faut plus de séances que par le passé. Surtout, il ne faut pas attendre d’avoir faim pour manger, sinon, la frin- gale est assurée. L.P.P. :Vous avez déjà connu ce genre de mésa- venture ? Y.P. : Oui et je pense que la plupart des skieurs l’ont déjà connue. L.P.P. : La course, l’imaginez-vous dans votre tête avant de vous élancer ? Y.P. : La veille peut-êtremais pour l’instant non. L.P.P. : Racontez-nous comment se déroule un jour d’épreuve. Y.P. : Je me lève à 4 h 45, je déjeune un peu plus que d’habitude mais rien de spécial et ensuite c’est traditionnelle- ment un copain qui m’emmène. C’est mon chauffeur (Jean-François Jodon, le maire des Verrières). Il suit la course. L.P.P. : Une fois sur le stade de départ, avez- vous le temps de discuter ou partager quelques moments avec d’autres skieurs ? Y.P. : On prend le temps car le monde du ski est petit. On se connaît à peu près tous mais une fois la course lancée, la concentration remplace la parole. L.P.P. : Existe-t-il des passages que vous redou- tez ?

participent à la cour- se. Florian sera le plus rapide. L.P.P. :La“Transju”est donc votre objectif de l’année ? Y.P. : Oui. Elle oblige à faire le plus de ski pos- sible. Beaucoup de skieurs sur le massif ont cette motivation mais une fois la cour- se finie, on ne voit plus personne sur les pistes (rires). Beaucoup posent les skis mais ce n’est pas mon cas : j’aime la neige et n’aime pas compter les kilo- mètres. Le ski reste et doit rester un plaisir.

“Pas attendre d’avoir faim pour manger.”

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