La Presse Pontissalienne 136 - Février 2011

LA PAGE DU FRONTALIER 29

La Presse Pontissalienne n° 136 - Février 2011

ENVIRONNEMENT Évaluer la population de lynx Le lynx est flashé Soixante-dix pièges photos flasheront le lynx de Pontarlier à Biaufond sur une bande de 10 km de large. Objectif : mieux connaître l’animal.

LA CHAUX-DE-FONDS Innovation Le Stop Gliss Bio : l’antidérapant écologique suisse Ces plaquettes de bois imprégnées de saumure de magnésium ont tous les avantages du sel et du gravier sans en avoir les inconvénients. Révolutionnaire.

L’ animal est discret, un brin farouche, très dif- ficile à apercevoir en pleine nature. Pour mieux comprendre le lynx, mieux cerner sa présence sur le territoire, connaître ses habi- tudes alimentaires, son impact sur la population de chamois ou chevreuils ou encore ses zones d’implantation, une vas- te campagne est menée de Pon- tarlier jusqu’à Biaufond sur une bande de 10 km de large.

C e procédé antidérapant a été mis au point en 2007 par le service voirie de La Chaux-de-Fonds. Il est désormais produit et commercialisé par la socié- té C.P.A.G. spécialisée dans les sels de voirie. “Au départ, tout le monde se moquait de nous. Mais aujourd’hui le succès du Stop Gliss Bio dépasse toutes nos espérances” , s’enthousiasme Bernard Konowal, le directeur de C.P.A.G. qui après la Suisse a ouvert en novembre 2010 une seconde unité de production au Canada. De quoi se positionner sur un fabuleux mar- ché. C.P.A.G. emploie 42 personnes sur les deux sites. “Début janvier, on a même décidé d’ouvrir une troisième unité pour renforcer celle de Suis- se sous-dimensionnée” , poursuit le directeur. À l’écouter, Stop Gliss Bio n’a que des avantages. Les petites plaquettes de bois imprégnées de saumure demagnésiumsont répanduesmanuel- lement ou par une saleuse sur les chaussées et les trottoirs. Elles servent ainsi de tapis anti- dérapant efficace pendant 4 à 5 jours. “C’est net- tement moins corrosif que le sel. Il n’attaque pas le béton ou la ferraille. Et on en met moins sou- vent car il reste à la surface de la glace quand elle fond et regèle. De plus, contrairement aux gravillons, les copeaux ne sont pas éjectés par les voitures. C’est actuellement le seul produit sur le marché avec de telles propriétés. À la fin de l’hiver, les résidus sont évacués par simple brossage ou se décomposent naturellement.”

se Kora couvrira 200 km 2 . La méthode donnera des indica- tions précises sur une popula- tion évaluée à 25 ou 30 adultes. Les clichés seront relevés une fois par semaine en lien avec les résultats enregistrés de l’autre côté de la frontière. L’enquête, elle, durera deux mois, suivie de près par Sté- phane Reggazoni (O.N.C.F.S., membre du réseau lynx) et Mic- kaël Mairot, technicien à la fédération départemental des chasseurs.Arrivé de Suisse au début des années soixante-dix, le lynx est présent du Mont d’Or jusqu’à la vallée du Des- soubre. Un mâle couvre près de 20 000 hectares. Il y a trois ans, deux bébés lynx avaient été percutés par une voiture à la Roche du Prêtre, non loin de Morteau. Les chasseurs réclament depuis longtemps une étude de ce type. Selon eux, la prédation de l’animal sur la population de chevreuils est sous-estimée. Avec ces clichés, le félin dévoi- lera quelques-uns de ses secrets. E.Ch.

C’est sur cette vaste étendue boisée et encaissée que 70 appa- reils photographiques seront installés sur des arbres à envi- ron 40 centimètres de hauteur. À chaque passage d’un animal, le flash se déclenchera. Ce dispositif mis en place par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (O.N.C.F.S.), la fédération des chasseurs, le Centre d’études et de recherches appliquées (C.N.E.R.A.) et le réseau suis-

200 villes suisses l’ont déjà adopté. Des tests ont été effectués dans une vingtaine de grandes agglomérations françaises dont Paris. C.P.A.G. a également prospecté avec succès en Scandi- navie. Les plaquettes bois sont débitées de pré- férence dans des essences de bois tendre com- me le peuplier. “On utilise aussi les bois inutilisés dans les scieries.” Ce produit répond aux cahiers des charges les plus drastiques enmatière de prescriptions envi- ronnementales. Il a tout pour plaire et semble promis à un bel avenir. Quand on lui demande les volumes de Stop Gliss Bio fabriqués en 2010 par exemple, Bernard Konowal reste évasif. “L’unité de vente équivaut à celle d’un camion complet avec 24 tonnes de chargement” , annon- ce-t-il sans rien lâcher d’autre. Cet anti-dérapant se présente sous la forme de plaquettes bois imprégnées de saumure de magnésium.

Un animal piégé par l’appareil-photo.

Made with FlippingBook - Online catalogs