La Presse Pontissalienne 136 - Février 2011

28 LA PAGE DU FRONTALIER

La Presse Pontissalienne n° 136 - Février 2011

MÔTIERS

Forte reprise en 2010 Etel de nouveau en ordre de croissance Après avoir réduit d’un tiers ses effectifs en

L.P.P. : Le marché est donc reparti de plus belle en 2010 ? D.P. : Tout à fait. Il y a eu une baisse des investissements jusqu’en 2009. Mais la demande en composants électroniques a explosé en 2010. Les usines n’étaient plus en mesure de répondre aux besoins. Cette embellie a aussi été amplifiée par l’arrivée de nou- veaux composants comme les leds et les écrans plats, ainsi que

2009, l’entreprise spécialisée dans la production de biens d’équipements pour les secteurs des semi-conducteurs et les machines-outils renoue avec la croissance. Cap sur la qualité, comme le souligne Denis Piaget, le directeur général. L a Presse Pontissalienne : Qu’est-ce qui justifiait la réduction d’effectif drastique vécue chez Etel en 2009 ? Denis Piaget : On a pris cette décision car les marchés avaient dis- paru. L’activité d’Etel consiste à fabriquer des systèmes méca- troniques de haute technologie pour des sociétés qui vont pro- duire les composants électroniques. Comme la demande en composants s’est effondrée en 2008-2009, ces mêmes sociétés n’ont pas investi dans de nouvelles machines. Se posait égale- ment le problème de l’accès au crédit. Ces deux facteurs ont para- lysé le système jusqu’à l’intervention des États qui ont pris des mesures pour soutenir l’économie et la consommation. Grâce à quoi, les marchés ont repris confiance. Ce qui a permis de pas- ser le cap.

la miniaturisation des mémoires. La demande des consommateurs a toujours existé sauf qu’ils n’avaient pas les moyens ou hésitaient à s’offrir ces biens de consommation. L.P.P. : Comment s’est traduite cette reprise chez Etel ? D.P. : On a pu répondre à la fois au remplace- ment des machines existantes et la création de nouvelles.Avec ce double effet, Etel a connu une très forte croissance en 2010 et on a engagé à nouveau beaucoup de monde. L.P.P. : Quelle est précisément l’ampleur de cette crois- sance ? D.P. : Le résultat 2010 est de 30 à 40 % supérieur à celui de 2008. Cela représente un chiffre d’affaires entre 135 et 140 millions de francs.

“Un chiffre d’affaires e ntre 135 et 140 millions de francs.”

On a effacé le “trou d’air” de l’année 2009. Notre clientèle est plu- tôt implantée en Europe du nord avec une tendance à migrer vers l’Asie, notamment en Chine et dans l’Extrême-Orient. L.P.P. : Vous disposez maintenant d’un effectif identique à celui de 2008 ? D.P. : Etel compte désormais 350 collaborateurs. On est sensible- ment au même niveau qu’en 2008. On a procédé en revanche à un recrutement plus ciblé sur des critères de qualité et c’est en train de payer. Cette démarche qualitative correspond à l’objectif d’aller vers une croissance plutôt limitée. Ce qui permet entre autres de ne pas céder trop vite aux sirènes du recrutement mas- sif. Dans l’avenir, on a de gros besoins au niveau ingénierie. C’est d’ailleurs à mon sens notre seule planche de salut, sachant qu’on ne peut pas lutter au niveau prix avec les pays émergents. Il faut toujours garder une longueur d’avance sur le plan technologique. L.P.P. : Peut-on considérer qu’Etel a pris le virage des nouvelles technologies en 2010 ? D.P. : Non, ce n’est pas vraiment un virage mais une concentra- tion sur des objectifs basés sur l’innovation et la qualité d’innovation. Pour ce faire, on essaie de recruter des gens talentueux. C’est un autre défi car il n’y a pas assez d’ingénierie en Suisse comme en Europe. D’où la nécessité de fonctionner sur un bassin de recru- tement à l’international. Etel compte désormais 350 salariés sur son site de Môtiers (Val de Travers).

SCIENCES Découverte Un bison de 4 600 ans en Vallée de Joux Un bison d’Europe et des restes d’élan découverts par des chercheurs suisses dans un gouffre de la Vallée de Joux. Ils dateraient de 2 630 avant Jésus-Christ. Un gouffre à La Brévine révèle un autre “trésor”.

L.P.P. : C’est devenu la tour de Babel ? D.P. : L’entreprise devient cosmopolite puisqu’on dénombre une vingtaine de nationalités sur les 350 salariés. L’anglais devient obligatoire. La part des frontaliers avoisine toujours 30 % com- me en 2008. L.P.P. : La cherté du franc suisse vous handicape ? D.P. : Bien sûr. C’est une perte de profit directe d’autant plus que nous avons établi la plupart de nos contrats en euros. La seule solution consiste à produire du matériel haut de gam- me. L.P.P. : Etel se sent bien à Môtiers et compte y rester ? D.P. : On veut continuer à fabriquer à Môtiers. On ne va pas se battre sur les prix mais sur la technologie en restant là on l’on est. C’est la seule parade à la délocalisation. On a aussi la chance d’appartenir au groupe allemand Hei- denhain qui partage la même stratégie. Propos recueillis par F.C.

“Une vingtaine de nationalités.”

Michel Blant présente la mâchoire du bison découvert non loin du village du Chenit. Posés sur la

table, les restes du bison de La Brévine.

L’ indication géographique exac- te de la découverte est tenue secrète. Pas question d’éveiller la curiosité des badauds. Sans divulguer trop d’informations, c’est non loin du village du Chenit - à l’extrémité Sud de la Vallée de Joux - que Michel Blant et son équipe de l’Institut suisse de Spéléologie et de karstologie (I.S.S.K.A.) basée à La Chaux-de-Fonds ont mis à jour une découverte scientifique exceptionnel- le. Pourquoi exceptionnelle ? “Car c’est la première fois dans le canton de Vaud que nous notons la présence d’un bison d’Europe à cette altitude” précise le chercheur de l’Université de Neu- châtel. Dans une cavité où seuls les spéléologues ont l’habitude de se traî- ner, ils sont tombés sur divers osse- ments mélangés à des déchets métal- liques divers lors de la dépollution du

site.Quelques-uns ont attiré l’attention, de part leur grande taille. Sortis au jour, ils ont été analysés et comparés à d’autres os déjà trouvés en Suisse. Au final, la découverte révèle qu’il s’agit d’un bison d’Europe mâle adul-

mettent de dire que le bison trans- humait entre les régions des premiers plateaux et les hautes vallées boisées (vallée de Joux, Haute vallée du Doubs, vallée du Drugeon), occupées durant l’été. L’attrait des rives des lacs (Joux, Remoray, Saint-Point) “pouvait être important” résument ces derniers. Cette découverte authentifie la pré- sence du bison d’Europe au Néoli- thique final dans le Jura Suisse. En France, un bison a été découvert dans un gouffre de Gilley et un autre vient d’être découvert à La Brévine, dans le canton de Neuchâtel. Les osse- ments n’ont pas encore été datés. “Elle nous donne de nouvelles informations sur la répartition géographique de ce bovidé” précise M. Blant qui prévoit de faire dater la découverte de La Bré- vine d’ici peu. E.Ch.

te dont les ossements sont accompagnés de ceux de plusieurs élans, d’un cerf et quelques bovidés domestiques. “Une datation radiocarbo- ne a permis d’assigner au bison l’âge calibré de 2 630-2 340 avant J.-C., ce qui cor- respond au Néoliti- hique final” explique Michel Blant. Les conclusions des scientifiques per-

Un bison a été découvert dans un gouffre de Gilley.

“Le marché est là, le client aussi mais il faudra répondre aux nouveaux défis technologiques et trouver l’ingénierie adéquate”, confie Denis Piaget, le directeur général d’Etel.

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