La Presse Pontissalienne 136 - Février 2011

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 136 - Février 2011

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ÉNERGIES RENOUVELABLES Réduction du crédit d’impôt L’avenir du photovoltaïque un peu moins ensoleillé Les aides et mesures incitatives ont encore évolué à la baisse depuis quelques mois. Les professionnels attendent avec impatience la fin du moratoire appliqué aux grosses installations jusqu’au 9 mars.

L a filière photovoltaïque n’échappe pas aux évo- lutions réglementaires instaurées depuis le 7 décembre dans le cadre de la loi “Nome” : Nouvelle Organi- sation du Marché d’électricité. La principale disposition concer- ne la suppression de la réduc- tion accordée jusqu’à présent aux producteurs d’électricité. “Ils bénéficiaient d’une réduc- tion de 40 % sur le coût du rac- cordement, cette somme était ensuite récupérée au niveau de la facturation” , explique Emma- nuel Laderrière d’E.R.D.F. La Loi Nome a mis un terme à cet- te disposition car les produc- teurs ne consommant pas ou très peu, bénéficiaient donc deux fois de cet avantage. “Cette mesu- re n’a pas forcément un gros impact sachant que le coût de raccordement varie en moyen- ne de 600 à 900 euros” , confie Éric Dubois de la société bison- tine Somega, spécialisée dans le photovoltaïque et la produc-

tion d’eau chaude. Le nombre de raccordements au réseau a évolué de façon expo- nentielle en quelques années. Pour les installations inférieures à 36 KVA, on passe ainsi de 9 mises en service en 2006 à 882 en 2010. Même tendance avec les grosses installations dont le nombre progresse de 18 à 1 023 sur la même période. “Dans la première catégorie, cela repré-

Zoom Évolution des demandes de raccordement dans le Doubs Installation < à 36 KVA 2006 9 2007 31 2008 195 2009 387 2010 882 Installation > à 36 KVA 2006 18 2007 67 2008 242 2009 474 2010 1 023

Il semble encore rentable d’investir dans le photovoltaïque pour les particuliers malgré la réduction du crédit d’impôt.

du matériel. “Une installation photovoltaïque en 2011 est tout aussi rentable qu’en 2007. Sous réserve que le gouvernement ne change pas les règles au niveau des particuliers”, poursuit le chef d’entreprise qui estime qu’il n’y aura pas de réduction du tarif d’achat à court terme, “du moins pas avant 2012.” Il est beaucoup moins serein en revanche sur le sort réservé aux grosses installations. Que va-t- il advenir à la fin du moratoire appliqué sur les nouveaux pro-

jets ? Ce décret avait été pro- posé par le premier ministre en vue de “définir un nouvel équi- libre pour mettre fin à la créa- tion d’une véritable bulle spé- culative.” “Le gouvernement va profiter du délai pour redessi- ner les conditions du photovol- taïque en France. Les change- ments porteront sur les règles d’intégration et certainement sur les tarifs d’achat” , conclut Éric Dubois, impatient d’en savoir davantage. F.C.

réseaux en capacité d’absorber et d’acheminer l’énergie pro- duite. “Jusqu’à présent, ça fonc- tionne.” Les candidats au photovoltaïque seront par contre plus sensibles aux réductions du crédit d’impôt appliqué au coût T.T.C. des équi- pements. Le taux a dégringolé de 50 à 25 % en septembre der- nier avant de descendre à 22 % au 1 er janvier 2011. S’il ne contes- te pas ce net recul, Éric Dubois estime qu’il est largement amor- ti par une baisse significative

sente en puissan- ce une évolution de 27 à 3 080 kW et de 49 à 4 600 kW pour la seconde” , poursuit Ce développe- ment fulgurant n’est pas sans poser quelques problèmes à E.R.D.F., contraint de res- pecter les délais et de mettre les Emmanuel Laderrière.

De 9 à 882 mises en service en 5 ans.

ENVIRONNEMENT

L’ozone en baisse

Une qualité de l’air acceptable Contrairement à d’autres villes de la région, Pontarlier n’a pas connu de pic de pollution à l’ozone en 2010. En revanche, les pollutions dues aux poussières ne sont pas calculées à l’inverse d’autres villes.

L’ air à Pontarlier a cette douce originalité d’être parfois satu- ré en odeurs chocolatées. Mer- ci à l’usine Nestlé dont les éma- nations de chocolat poudré égayent nos naseaux de bon matin. Derrière cette spécificité se cache une autre réalité, moins perceptible à l’odorat celle-là, mais dont les conséquences sur la santé peuvent être graves.Avec l’augmentation du trafic routier com- biné aux rejets industriels, l’air de nos villes est pollué. Celui de Pontarlier semble toutefois épargné à en croire

maximale relevée par la station du réseau de surveillance a décelé 146 ug d’ozone (o3) par m 3 alors que Besan- çon atteignait 173, Vesoul 160, Mont- béliard 163. Seul hic : la borne pon- tissalienne ne mesure pas les poussières rejetées (notamment par les usines). Des analyses sont tout de même réalisées au coup par coup. L’hiver, lorsque les pressions atmo- sphériques sont hautes, l’ozone a cet- te fâcheuse tendance à grimper. Ses conséquences sur la santé sont connues : irritation des poumons, de la gorge, crises d’asthme. Diverses études ont également montré une aug- mentation des admissions aux urgences pour asthme ainsi qu’une recrudes- cence des pneumonies lors de ces pics de pollution. Phénomène rassurant, l’augmentation de l’ozone diminue dans toutes les villes : “Peut-être les politiques publiques menées pour la qualité de l’air portent leurs fruits. Les voitures sont égale- ment moins polluantes” avance le direc- teur d’Atmo Franche-Comté. Pour comparaison, l’ozone à Pontar- lier avait atteint 208 ug/m 3 en 2003 pour descendre à 175 l’année suivante, puis 168 en 2007 et 153 en 2008. Outre l’air respiré, Atmo lance une vaste étude dans les crèches de notre région, l’objectif étant d’évaluer la qualité de l’air respiré par nos bam- bins. Seules des classes de Besançon et Montbéliard sont concernées. Les résultats seront connus d’ici la fin d’année. E.Ch.

“Atmo”, réseau de sur- veillance pour la mesu- re, l’analyse et le contrôle de la qualité de l’air en Franche- Comté. Grâce à une borne de mesure ins- tallée rue Charles- Péguy (altitude de 806 mètres), l’air pontissa- lien est passé au crible toute l’année avec trois polluants mesurés. Résultat : “Il n’y a pas eu de pic d’ozone à Pon- tarlier en 2010” consta- te Francis Schweitzer, directeur d’Atmo dont les bureaux sont basés à Besançon. En comparaison de villes comme Belfort ou Montbéliard, l’air pontissalien semble nettement plus sain. Ainsi en 2009, la valeur

“L’ozone baisse à Pontarlier.”

4, rue Edgar Faure - Les Grands Planchants 25300 PONTARLIER - Tel. 03 81 39 47 03

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