La Presse Pontissalienne 135 - Janvier 2011

A g e n d a

La Presse Pontissalienne n° 135 - Janvier 2011

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Guillaume Patoz est prêt à relever le défi de la Paille Le nouveau président du festival de la Paille va devoir piloter avec s on comité une organisation en route vers la professionnalisation. Cette évolution semble être la seule alternative pour pérenniser un événe- ment qui a, par ailleurs, de plus en plus la fibre écolo. Vaste chantier durable. FESTIVAL DE LA PAILLE - PAS DE CLASH

L a Presse Pontissalienne : Comment expliquer le départ simultané de 5 membres du bureau ? Est-ce le signe d’un malaise, d’une crise, de difficul- tés financières ? Guillaume Patoz : Non, rien de tout cela. Parmi les partants, il y a notamment l’ancien président qui occupait la fonc- tion depuis 8 ans. On trouve aussi le trésorier, le responsable des bénévoles et le responsable de la sécurité. 4 sur les 5 ont déjà été remplacés. Les motifs de départ sont variés. Plusieurs avaient annoncé qu’ils arrêteraient après la 10 ème édition. Certains ont fondé des familles. Les centres d’intérêt évoluent forcément en 10 ans. L.P.P. : Il n’y a a donc pas eu de clash ? G.P. : Non, puisque les partants rejoi- gnent les rangs des bénévoles. Ils vien- dront nous donner le coup de main tant apprécié pendant la semaine des pré- paratifs qui reste l’un des temps fort

curseur montait déjà à 7 000. Il a pla- fonné à 11 000 entrées en 2009. Record du festival. On en a fait 9 000 cette année. Tous les festivals en France ont enregistré une baisse de fréquentation de l’ordre de 30 %. On n’a pas échappé au contexte de crise mais en limitant les dégâts. Le bilan financier de l’édition 2010 reste légèrement positif. À Chaf- fois, l’organisation relevait encore de l’artisanat. Les groupes jouaient pra- tiquement sur des voitures à pneus. C’est difficile à imaginer quand on voit aujourd’hui les semis modulables qui se déplient complètement pour servir de support à des scènes de 250 m 2 . La régie à Chaffois était alimentée par des groupes électrogènes. Il n’y avait pas d’eau. On n’aurait jamais pu rester sur un tel site. À Métabief, on fonctionne en très bonne collaboration avec les élus. Le S.M.I.X. nous apporte un pré- cieux soutien logistique et la commu- ne met à disposition le pôle V.T.T. Il n’y a rien à dire, les collectivités jouent à fond le jeu. L.P.P. : Le bilan 2010 reste donc mitigé ? G.P. : Pas forcément si l’on compare avec ce qui s’est passé sur les autres festi- vals en France. Je pense qu’à Métabief, on a trouvé le site et le festival qui nous va bien. Dans le registre des musiques actuelles, c’est le troisième festival du département par son rayonnement, sur- tout si l’on songe qu’il repose encore en grande partie sur une organisation bénévole. L.P.P. : À titre indicatif, quel était le budget et les principaux postes de dépenses de l’édition 2010 ? G.P. : Il s’élevait à près de 250 000 euros. Au palmarès des dépenses, la pro- grammation arrive en tête avec une enveloppe de 70 000 euros. Puis vien- nent le pôle restauration, la location

assemblée extraordi- naire fin novembre pour désigner les nou- veaux membres. On reçoit régulièrement des demandes de béné- voles qui veulent inté- grer le staff d’organisation mais beaucoup n’évaluent pas la quantité de tra- vail que cela repré- sente. On n’est pas opposé au renouvelle- ment des organisa- teurs. Bien au contrai- re. On privilégie néanmoins une sorte de parrainage où cha-

“Les groupes ont parfois des exigences exorbitantes.”

cun rentre petit à petit dans le systè- me avant de prendre des responsabili- tés. On souhaite que les organisateurs soient en phase avec les valeurs du fes- tival. L.P.P. : Quelles sont ces valeurs ? G.P. : D’abord une bonne entente. On s’investit dans un festival de proximi- té avec la volonté de maintenir une dimension familiale. Au départ de cet événement, il y avait l’idée d’une ban- de de copains qui voulaient faire la fête. On retrouve cet état d’esprit au cours de la fameuse semaine qui mobilise 70 bénévoles. Certains ne manqueraient ça pour rien au monde. La famille de la Paille grossit encore pendant les deux jours du festival proprement dit. On arrive à 200 personnes avec des gens venus de toute la France. L.P.P. : Entre Chaffois et Métabief, il n’y a plus de comparaison possible ? G.P. : La fréquentation a doublé en arri- vant sur la station. On était à 3 500 entrées en quittant Chaffois en 2006. Dès la première édition à Métabief, le

capable de faire du bénéfice.

des scènes, la sécurité, la communica- tion… L.P.P. : Mis à part le comité, qu’est-ce qui va changer en 2011 ? G.P. : On va poursuivre sur la voie de la professionnalisation. Elle se justifie par l’ampleur de l’événement, l’investissement humain, matériel et en temps que cela représente. On est arrivé “aux taquets” de l’organisation bénévole. Il est fort probable par exemple que l’on continue ce qui avait été testé en 2009 et 2010 en sous-traitant une partie des prestations de production et de communication. On a aussi besoin de plus de soutien. On va renforcer la promotion auprès des collectivités com- me le Conseil général. Ceci dans l’objectif de se fairemieux connaître. Lesmembres des services culturels du Département qui s’occupent de ce genre d’événements étaient surpris de l’ampleur du festi- val de la Paille quand on leur a annon- cé les chiffres. On a essayé de leur mon- trer que même en 2010, année pas très folichonne pour les festivals, on était

L.P.P. : Qu’en est-il de la question du style du festival. Va-t-il changer aussi ? G.P. : Pas vraiment, on tient à rester dans un registre populaire. La volonté, c’est aussi de développer un festival encore plus écolo. L.P.P. : De quelle manière ? G.P. : L’an dernier, on a expérimenté avec succès les toilettes sèches. Elles ont d’ailleurs fait l’objet de plusieurs articles. Ces toilettes sont très convoitées. On nous les a déjà demandées plusieurs fois. On renouvellera aussi le système des gobelets récupérables. La question de l’accès aux personnes en fauteuil est réglée depuis quelques éditions. On va se préoccuper des personnes qui souf- frent de problèmes d’audition en amé- nageant des zones d’écoute spécifiques, moins bruyantes. Un partenariat est également envisagé avec l’association Mountain Riders pour la récupération des déchets. Le nouveau comité a même créé une commission écolo. On espère

de l’événement. Du moins pour les orga- nisateurs. C’est notre cadeau avant l’effort, un gros moment de retrouvailles, de convi- vialité pour les parti- cipants qui posent d’ailleurs souvent une semaine de vacances uniquement pour ça. On vit tous les ans la même aventure. La plupart d’entre nous restons sur le site en permanence. L’ambiance est très sympa chaque soir. L.P.P. : Ce n’était pas trop compliqué de constituer un bureau ? G.P. : On a organisé une

“Le troisième festival du département.”

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