La Presse Pontissalienne 135 - Janvier 2011

FRASNE - LEVIER 28

La Presse Pontissalienne n° 135 - Janvier 2011

BIANS-LES-USIERS Plus de 110 000 litres de lait Pour l’amour d’une vache Agriculteur à Pissenavache, Jean-Pierre Bourdin a fini par s’enticher d’Houlette, sa montbéliarde préférée. Normal, ils se connaissent depuis 18 ans. Un record.

Jean-Pierre Bourdin et Houlette, une histoire qui dure depuis plus de 18 ans.

O n a la fibre de l’élevage ou pas. Chez Jean-Pierre Bourdin, la ques- tion ne se pose même pas. C’est presque toute sa vie, pour ne pas dire plus au risque de froisser Patricia sa compagne. Les vaches, sa grande pas- sion. Il n’a pas hésité longtemps en 1969 quand ses parents lui ont propo- sé de reprendre la ferme familiale. Et voilà comment il s’est retrouvé à la tête

taureau April. En remontant l’ascendance paternelle, on trouve ensui- te Violet, Capitaine, Coron et Papillon. Il ne se doutait guère qu’il allait par- tager 18 ans de son existence avec cet- te bête. Si certaines vaches pourraient se plaindre de mauvais traitements, ce n’est certainement pas Houlette et ses copines. Le Jean-Pierre, il les bichon- ne ses montbéliardes. “ a frôle la reli- gion” , reconnaît-il en souriant. Avec Houlette, la méthode s’est plutôt révélée efficace. En 13 lactations, la doyenne des vaches du canton a eu 9 filles, 9 petits-fils, 5 arrière-petits-fils. Et ce n’est pas fini. Jean-Pierre l’a fait inséminer et il espère bien qu’elle aura un dernier veau. En volume de pro- duction, Houlette a dépassé la barre des 110 000 litres de lait, soit de quoi fabriquer 244 meules de comté. “On avait calculé qu’elle était à une pro- duction moyenne de 7 532 kg de lait

sur 12 lactations avec un Taux Buty- reux de 40 et unTaux Protéique de 31,3” , précise l’éleveur. Des indices très hono- rables au pays du comté. La longévité d’Houlette repose forcé- ment sur des facteurs génétiques. Mais pas seulement. Elle n’a jamais fait d’excès alimentaire ni d’efforts trop épuisants. “C’est toujours elle qui ramè- ne le troupeau à l’heure de la traite.” Signes distinctifs : c’est la seule à avoir encore des cornes. Bien utiles quand il s’agit de calmer les jeunes vindica- tives. Jean-Pierre Bourdin ne sait toujours pas quand et comment l’histoire va se terminer. Seule certitude, elle ne fini- ra pas en steaks. Sa Houlette, il l’aime trop. D’un amour vache. F.C.

ENVIRONNEMENT Limiter le nombre de prélèvements La bécasse en danger, les autres oiseaux protégés Le constat des chasseurs est confirmé par les autorités : la bécasse des bois s’est faite rare cette année dans le Haut-Doubs. D’ ordinaire, le Haut-Doubs est un lieu prisé par la rei- ne des bois, surnom donné pu bien se nourrir. La reproduction a été mauvaise” commente un spé- cialiste.

d’une petite exploitation de 153 000 litres de lait livrés et transformés en comté à la fromagerie Napiot. Lui qui se souvient de la généalogie de ses bêtes sur 6 à 7 générations n’avait pas prévu l’étonnante histoire qui se présentait là sous ces yeux le 4 décembre 1992. C’était le jour de nais- sance d’Houlette, fille du

Dépassé la barre des 110 000 litres de lait.

LEVIER

à la bécasse, limicole au long bec qui se pose de fin octobre et parfois jusqu’à fin décembre sous les sapins du Haut-Doubs avant de migrer vers l’Ouest de la France pour y trouver des conditionsmétrologiques plus douces. Cette saison, peu de chasseurs ont aperçu les plumes colorées de cet oiseau migrateur très discret au point que son faible nombre a alerté les différents réseaux suivant l’espèce, de son lieu de nidi- fication à son lieu de migration. “Le constat est simple, annonceMickaël Mairot, technicien à la fédération départementale des chasseurs. Il s’est vu beaucoupmoins de bécasses cet automne. C’est une année excep- tionnelle. Les indicateurs sont au rouge.” Si l’oiseau au bec long n’est pas enco- remenacé,desmesures ont été prises dès lemois de décembre par la fédé- ration de chasse du Doubs qui invi- te ses chasseurs à être précaution- neux en limitant le prélèvement de trois à une bécasse par jour (N.D.L.R. : la chasse de l’espèce est interdite par temps de neige). Un arrêté préfectoral a été pris le 20 décembre par la direction dépar- tementale des territoires (D.D.T.). De son côté, la Ligue de protection des oiseaux (L.P.O.) basée à Besan- çon qui a demandé une interdiction de chasse du gibier d’eau a été écou- tée puisque la préfecture a suspendu la chasse aux oiseaux de passage et au gibier d’eau. Pour la bécasse, d’autres fédéra- tions de chasse ont “copié” le Doubs. Un mois de janvier froid perturbe- rait encore davantage cette espèce devenue fragile. Problème, cette res- triction n’est pas étendue à l’échelle du territoire, d’où des critiques. Principale raison à cette dispari- tion relative de bécasses : la séche- resse qui a touché cet été la Russie et les pays de l’Est. “Les bécasses fouillent la terre avec leur bec pour trouver par exemple des vers de ter- re. Avec la sécheresse, elles n’ont pas

Chasseur et naturaliste,Alain Cha- mouton demeurant à Touillon-et- Loutelet a participé à des baguages d’oiseaux de nuit afin d’évaluer les populations : “Cet automne,j’ai bagué 25 bécasses sur les secteurs des Hôpi- taux, Touillon-et-Loutelet, Saint- Antoine, Labergement Sainte-Marie et jusqu’à Reculfoz, calcule-t-il. La dernière, c’était vers le 10 décembre à Doucier.” Il est surpris par le nombre d’oiseaux adultes compta- bilisés (24 sur 25), preuve que les naissances ont été faibles cette année. Son travail sur le terrain est relayé par le “Réseau bécasse” - composé de l’office national de la faune (O.N.C.F.S.) et des fédérations de chasseurs - lequel dresse un constat identique : “Globalement, cette sai- son se caractérise par un déficit en jeunes qui conduit à une faiblesse générale des effectifs.Àmi-décembre, l’hiver est bien loin d’être terminé ! Nous ne sommes donc pas à l’abri d’une véritable vague de froid en janvier qui, si elle était suivie à nou- veau par une saison de reproduc- tion perturbée, aurait un impact sérieux sur la dynamique des popu- lations de bécasses.” D’ici le 31 janvier et la fin de la sai- son, aux chasseurs de jouer les princes avec la reine des bois.

Produits du terroir Coup de neuf à la fromagerie Le magasin de vente attenant à l’atelier de fabrication a été complètement restauré. Il bénéficie d’une plus grande plage d’ouverture et d’une offre de produits enrichie.

Emmanuel Pierrot, le res- ponsable des producteurs à la fromagerie Badoz, en compagnie

d’Olivier Régnier.

U n si bel emplacement au centre du bourg, c’eût été dommage de ne pas le valoriser davantage. D’où cette rénovation qui par- ticipe aussi au rayonnement local de la fruitière qui regroupe 9 exploita- tions, soit 16 producteurs. “C’est une coop de vente de lait. Elle peut trans- former 2 millions de litres de lait par an” , précise Olivier Régnier, le prési- dent. La fruitière de Levier fonctionne depuis 1986 avec la fromagerie Badoz. Cette dernière loue les locaux et une partie du matériel. “On y fabrique du comté en été. Jusqu’à 24 fromages en période de pointe. On transfère ensuite la pro-

en charge par la maison Badoz. “Ce commerce est maintenant ouvert tous les jours du mardi au samedi en fin de matinée ou en fin d’après-midi” , pour- suit Emmanuel Pierrot. L’offre de pro- duits intègre bien sûr les fromages A.O.P. du massif jurassien et les spé- cialités de la Maison Badoz. : des pâtes molles et de la cancoillotte. On trouve aussi des vins du Jura, du miel et pro- chainement une gamme de charcute- rie. Un magasin véritablement dédié aux produits du terroir. “On projette également d’aménager une salle de réunion à l’étage en lieu et place de la terrasse extérieure” , conclut Olivier Régnier.

duction sur Pontarlier pendant toute la saison dumont d’or” , complète Emma- nuel Pierrot, responsable des relations

avec les producteurs à la fromagerie Badoz. Les deux partenaires partagent le même objectif. à savoir pérenniser l’existence de la fruitière sur le bourg-centre. Pro- priétaire des murs, la coop a investi en 2010 dans la rénovation des façades. Celle du magasin a été prise

Prochainement une gamme de charcuterie.

Baguée et pesée, la bécasse est ensuite relâchée. Cette opération permet d’évaluer les populations.

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