La Presse Pontissalienne 132 - Octobre 2010

LE PORTRAIT

La Presse Pontissalienne n° 132 - Octobre 2010

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Pierre Arbelet s’est toujours

déplacements, ils perçoivent des primes de match mais ils mouillent le maillot pour défendre leurs couleurs. Ici, c’est l’esprit club, 100 % amateur, qui pri- me sur tout le reste. Bien sûr qu’il faut de l’enthousiasme et du cœur à l’ouvrage, mais la réus- site est aussi question de moyens finan- ciers. C’est pour cela, en s’appuyant sur son carnet d’adresse, que Pierre Arbelet a fondé le club affaire “Foot Promotion” qui compte actuellement une centaine d’entreprises qui sou- tiennent le C.A.P. Cet outil permet au président de créer un appel d’air pour consolider le portefeuille du club. Avec un budget somme toute restreint, comp- te tenu de la taille et des performances du C.A.P. Foot, “je peux dire qu’on fait des petits miracles.” La subvention municipale est plutôt maigre. La ville verse au club une aide annuelle de 9 500 euros auxquels vien- nent se greffer les contrats d’objectifs, soit 22 500 euros. S’il monte en C.F.A., la municipalité devrait se fendre d’une enveloppe supplémentaire de 6 500 euros. Sur les 128 clubs de C.F.A. 2, Pontarlier serait entre la 120 ème et la 128 ème place en terme de subventions municipales. On est loin de “l’opulence” dénoncée par certains pour qualifier le train de vie du C.A.P. Foot. S’il avait écouté les railleurs, il y a longtemps que Pierre Arbelet aurait laissé les crampons au vestiaire pour faire autre chose. Au contraire, sans être démonstratif, il a la ténacité de l’entrepreneur et l’enthousiasme du manager. Cette culture l’a guidée dans sa manière de gérer le club pour le conduire là où il est aux portes de la C.F.A. T.C. Samedi 23 octobre Un tournoi en hommage à Christophe Vermot-Desroches Samedi 23 octobre après-midi, le C.A.P. Foot organise un tournoi amical en hommage à Christophe Vermot-Des- roches, décédé accidentellement lors dʼun déplacement de lʼéquipe des jeunes de 17 ans avant lʼété. Ce jour-là, Pon- tarlier accueillera les équipes de 17 ans de Sochaux, champions de Fran- ce en titre, de Troyes et du B.R.C. Les amateurs de football verront du beau jeu ! La veille, un match opposera les vétérans des Fins (Christophe Vermot- Desroches faisait partie de lʼéquipe dirigeante de ce club) à ceux du C.A.P. Foot.

SPORT

Il cherche un successeur

Pierre Arbelet s’apprête à tirer sa révérence À 65 ans, le président du club pontissalien a décidé de tirer sa révérence à la fin de la saison. 500 licenciés, 27 équipes, sous ses mandats, le C.A.P. est devenu une grande famille structurée pour prendre son envol.

battu sur des valeurs pour placer le club dans un cercle vertueux.

E n août 2011, le C.A.P. Foot fête- ra ses 100 ans. Pierre Arbelet devrait tourner cette page de l’histoire du club pontissalien avant de tirer sa révérence. Le président ne s’en cache pas : il souhaite passer la main à la fin de la saison après avoir occupé cette fonction pendant douze ans. La retraite, et salut ! Ce n’est pas franchement le style du bonhomme. Ce sexagénaire porte trop ce club en affection pour lui tourner le dos du jour au lendemain. Il quittera un fau- teuil pour en prendre un autre moins exposé parmi les bénévoles qui font tourner la boutique. Au besoin, cet expert-comptable de métier pourrait continuer à garder un œil sur les finances. “C’est toujours une bonne cho- se de céder sa place. On finit par se scléroser en restant à la même fonc- tion. Un petit coup de moins bien du président a des retentissements sur tout le club. L’idée est donc de trouver un

cet homme ambitieux et motivé lors- qu’il a pris la présidence. S’il avait dix ans de moins aujourd’hui, comme il l’avoue lui-même, sûr qu’il mettrait tout enœuvre pour permettre à l’équipe 1 de monter en C.F.A., elle qui évolue depuis sept saisons en C.F.A. 2, ce qui en soi est déjà un exploit. Pierre Arbelet espère vivre un jour cet- te échappée belle mais ce ne sera pas dans le costume de président. Il lais- sera le soin à ses successeurs d’atteindre cet objectif sportif, réaliste pour Pon- tarlier. Le club franchirait un nouveau cap. “Nous avons les moyens techniques de monter. Nous avons un excellent entraîneur, Jean-Luc Courtet, qui a cet- te ambition. Ensuite, monter, c’est un budget supplémentaire de 100 000 euros. Je suis persuadé qu’une nouvelle équi- pe à la tête du club sera capable de réunir cette somme” affirme le prési- dent. Un encadrement solide et des finances qui le sont tout autant, voilà la recette de la réussite. Une partie des ingrédients sont déjà réunis, à commencer par la politique de formation que PierreArbelet a déve- loppée depuis dix ans. Elle porte ses fruits et dote le C.A.P. Foot de bases saines qui lui permettent d’envisager l’avenir avec une relative sérénité. Ce n’est pas un hasard si Pontarlier est devenue une place forte du football amateur reconnue en Franche-Com- té. Une des chevilles ouvrières du pro- cessus gagnant est justement Jean- Luc Courtet. L’ancien joueur pro qui a terminé sa carrière à Clermont-Fer- rand est aujourd’hui un cadre essen- tiel au club. En le recrutant en 2001, Pierre Arbelet a amorcé la restructu- ration du C.A.P. Foot. “Ce garçon est la clef de voûte du système. C’est un passionné d’éducation. Il suit toutes

président avec une équi- pe qui apportera un nouveau dynamisme. Ça ne peut être que bon pour le C.A.P. Foot” dit- il avec lucidité. À 65 ans, “l’homme à tout faire” prépare sa succession avant que le coup demou qu’il redou- te ne vienne entamer l’énergie d’une struc- ture qui compte 500 licenciés et 27 équipes, dont des féminines. Il aimerait voir du sang neuf à la tête du club. Un capitaine capable de tenir ferme la barre du bateau pour conti- nuer à faire progresser le C.A.P. Foot. Il a été

où des clubs ont les moyens de pro- fessionnaliser des joueurs et de les rémunérer, à Pontarlier Pierre Arbe- let se démène pour trouver un boulot à une nouvelle recrue qui contribue- ra à son équilibre personnel. “Ce que je ne veux pas, ce sont des gars qui ne vivent que pour le foot” réaffirme le président. Dans un contexte où le “foot business” dans ce qu’il a de plus détestable, déteint sur le niveau amateur, ce discours a du mal à être entendu de la part de certains joueurs. Qu’importe, Pierre Arbelet se bat pour des valeurs. Ses armes sont moins “bling-bling” que celles que brandissent d’autres clubs, ce qui lui pose toujours quelques sou- cis de recrutement au moment du mer- cato . Pourtant, le C.A.P. Foot rayonne. Ses joueurs sont défrayés pour les

les équipes. Pour l’anecdote, je me sou- viens qu’un mois après qu’il soit arri- vé, il connaissait le prénom des 300 gamins.” Aujourd’hui, une quarantai- ne d’éducateurs et entraîneurs diplô- més marchent dans les pas de Jean- Luc Courtet responsable sportif. Alors que l’équipe 1 manque de réussite en ce début de saison, devant composer sans certains joueurs blessés, tout le staff est là pour donner la combativi- té à ce groupe qui a les qualités pour se maintenir en C.F.A. 2. Technique- ment, tout est calé. Là où l’affaire se corse, c’est bien au niveau des finances. Le C.A.P. Foot a un budget de 400 000 euros, un des plus petits du championnat. L’argent est le nerf de la guerre déjà en C.F.A. 2. Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne à ce niveau du foot. Là

“On fait des petits miracles.”

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