La Presse Pontissalienne 132 - Octobre 2010

LA PAGE DU FRONTALIER

La Presse Pontissalienne n° 132 - Octobre 2010

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Train Le Paris-Berne de plus en plus fragilisé L ors des derniers états généraux de lʼaire Mont dʼOr-Chasseron orga- nisés à Pontarlier le 1 er octobre, le directeur de Lyria pour la ligne Paris- Berne nʼa pas été vraiment rassurant sur lʼavenir de cette ligne T.G.V. qui dessert la Suisse, et donc Pontarlier, depuis Paris. En présentant les projets de la ligne dite du Haut-Bugey qui rapprochera sensiblement Genève de Paris et celui du futur Bâle-Paris via la nouvelle L.G.V. Rhin-Rhône qui entrera en service en décembre 2011, Alain Barbey nʼa fait que renforcer les craintes des élus du Haut-Doubs sur lʼavenir du Paris-Berne qui sera donc concurrencé par ces deux autres lignes qui mettront Paris à moins de 3 heures de la Suisse. Pire : le responsable de Lyria a annoncé pour 2012 une série de travaux et dʼajustements dʼhoraires sur le Paris-Berne qui fera perdre à la ligne actuelle jusquʼà 50 minutes sur le trajet Paris-Berne. La capitale de la Confédération sera donc à plus de 5 heures de la capitale française… Le Paris-Lausanne quant à lui mettra entre 10 et 20 minutes de plus quʼaujourdʼhui à cause de ces mêmes ajustements. Quel intérêt de maintenir à long terme ces lignes Paris-Berne et Paris-Lausanne alors que Paris sera à moins de trois heures de la Suisse via Bâle ou Genève ? Même si Alain Barbey sʼest voulu rassu- rant, Patrick Genre nʼa pas caché sa stupéfaction : “Les horaires que vous nous annoncez pour 2012 sont horribles ! Pour nous, 2012 s’annonce comme l’ annus horribilis pour nos lignes T.G.V. !”

TENDANCES Jusqu’à 9 % de chômage L’emploi frontalier redémarre

E n zone frontalière, près d’1,5 salarié sur 2 travaille de l’autre côté de la frontière ! Et la moitié de ces frontaliers exerce dans le domaine des microtechniques. Si bien que la crise qu’a traversée l’horlogerie suisse à par- tir du troisième trimestre 2008 et durant toute l’année 2009 a touché de premier employeur de Franche-Comté, au même niveau que Peugeot à Sochaux. Après un fléchissement fin 2008, le travail frontalier reprend des couleurs. La Suisse est devenue le

De 1977 à nos jours, l’évolution de l’emploi frontalier (source C.C.I.).

chômage est monté jusqu’à 7,8 % dans le district de La Chaux-de-Fonds, jus- qu’à 8%pour la seule ville de La Chaux- de-Fonds. Conséquence directe : les bassins d’emploi français ont subi à leur tour des hausses du chômage. 7,4 % dans le bassin de Pontarlier, 9 % à Morteau alors que ce même bassin présentait un taux de 3,6 % deux ans auparavant au premier trimestre 2008. Mais de manière structurelle, et mal- gré ces à-coups conjoncturels, l’emploi frontalier n’a cessé de progresser depuis 35 ans. En 1977, 2 300 salariés fran- çais travaillaient en Suisse, ils étaient 19 300 mi-2008, record absolu, avant la chute au cours de l’année 2009. La tendance s’est redressée ces six der- niers mois, signe direct d’un redres- sement de l’horlogerie suisse. J.-F.H.

plein fouet le terri- toire de l’Arc juras- sien. En juin 2010, le chô- mage suisse y a atteint des records. Le canton de Neu- châtel atteignait 5,8% de chômage (contre 3,6 % sur l’ensemble de la Suisse) et les montagnes neuchâ- teloises ont particu- lièrement souffert : le

7,4 % de chômage dans le bassin de Pontarlier.

Le chômage côté français a directement suivi la courbe de l’économie suisse (source C.C.CI.).

ENVIRONNEMENT 59 éoliennes d’ici dix ans Éoliennes suisses, la Franche-Comté reste muette Des éoliennes suisses seront visibles depuis Les Fourgs, le Mont d’Or, Verrières-de-Joux. Le canton de Neuchâtel a envoyé le dossier à la Franche-Comté pour que celle-ci présente ses remarques. Aucune réponse !

U n jour, le vent tournera. Les pales des éoliennes avec. Dans cinq ans, peut- être dix, 59 moulins à vent sortiront de terre sur les crêtes neuchâteloises à quelques encablures de la frontière. Ce jour- là, les Français pesteront de voir des mâts blancs pourrir leur paysage alors que le can- ton de Neuchâtel a envoyé deux dossiers à la Franche-Comté afin que celle-ci fasse part de ses remarques quant au projet de créer cinq parcs éoliens au Crêt-Meuron, à la Mon- tagne de Buttes, au Mont-Perreux-le-Gur- nigel, à Joux-du-Plâne et au Mont-de-Bove-

vient d’être envoyé à la Franche-Comté pour que celle-ci fasse part de ses remarques. “Des réponses françaises seraient utiles” poursuit le juriste du canton neuchâtelois en fin diplo- mate. La Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement à Besançon (D.R.E.A.L.) assure ne pas avoir reçu de dossiers… Se seraient- ils envolés ? Aux Français craignant de voir leur point de vue paysager gâché, “c’est le moment ou jamais de réagir” dit Colette Marchal, pré- sidente de l’association “Paysages d’Alsace” et membre de l’Epaw (association européenne contre les éoliennes). Elle milite pour la créa- tion d’un réseau entre Alsaciens, Jurassiens suisses et Francs-Comtois afin de “combattre” des projets éoliens qui ne “cessent de se déve- lopper dans l’Arc jurassien.” Selon elle, “il ne faut pas s’arrêter aux limites adminis- tratives mais raisonner en terme paysager. Une éolienne située au-dessus de Delémont pourrait se voir jusqu’au sommet du Grand Ballon. Pareil dans le Haut-Doubs” dit-elle. L’association que Colette Marchal préside et le “groupement européen contre les éoliennes” prévoient de se mobiliser. D’ici là, les Fran- çais auront-ils pris contact avec leur cher voisin ? E.Ch.

resse. Le premier dossier dit “de consultation publique” a été adressé en 2009 a aux autorités franc-comtoises et “à ce jour, nous n’avons eu aucu- ne réponse de la Franche-Com- té” précise Patrick Jobin, juris- te au service cantonal de l’aménagement du territoire à Neuchâtel. Ce projet passe à la vitesse supérieure puisque le “plan directeur” des cinq sites éoliens neuchâtelois - amenés à pro- duire 20 % de la consomma- tion actuelle d’électricité - est établi. Un nouveau courrier

“Nous n’avons rien reçu.”

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