La Presse Pontissalienne 132 - Octobre 2010

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 132 - Octobre 2010

39

SANTÉ

ÉNERGIES RENOUVELABLES Le photovoltaïque a-t-il encore de l’avenir ? Alors que les avantages liés au photovoltaïque sont rabotés par le gouvernement et que le tarif de l’électricité revendue à E.R.D.F. est en baisse, les énergies renouvelables ont - a priori - du plomb dans l’aile.

“La santé des gens, mais pas à n’importe quel prix” À l’occasion de l’élection des unions régionales des pro- fessionnels de santé le 29 septembre dernier, le prési- dent régional du syndicat MG France fait le point sur les nouveaux enjeux de l’accès aux soins dans un contexte de pénurie de médecins généralistes.

moyens complémentaires aupaie- ment de la consultation pour accompagner l’organisation des professionnels de santé. Sans moyens, la réforme ne pourra pas se faire. Si elle est imposée, il est probable que bon nombre de médecins quittent le milieu libéral, et que les jeunes méde- cins soient dissuadés de s’installer. L.P.P. :: Dans ce contexte, à défaut de moyens supplémentaires, les patients doivent-ils s’attendre à devoir payer des dépassements d’honoraires chez leur généraliste ? P.B. : C’est ce que l’on veut évi- ter. Nous devons pouvoir garan- tir aux patients que leur consul- tation sera entièrement remboursée. Il s’agit de répondre demanière équitable aux besoins fondamentaux de la santé des gens mais pas à n’importe quel prix. Pour l’instant, le système est viable et les généralistes ne pratiquent pas les dépassements d’honoraires. Mais on ne peut pas garantir que ces pratiques que l’on rencontre déjà chez les chirurgiens, ne concernent pas demain les généralistes. Propos recueillis par T.C. Médecin généraliste, Pierre Bobey est président régional du syndicat MG France.

“L’ essor spectaculaire du photovol- taïque français démontre que la pha- se d’amorçage de la filière est ache- vée. Le développement entre désormais dans une phase plus mature et le coût des maté- riaux suit une baisse régulière et structurel- le. Le gouvernement a donc décidé d’adapter le dispositif de soutien par les tarifs d’achats à cette nouvelle phase de développement.” Voilà, en langage administratif, comment le minis- tère de l’Écologie justifie le coup de rabot pré- vu sur les aides liées à l’installation de pan- neaux photovoltaïques. Au lieu d’unmontant équivalent à 50 % du coût du matériel sous forme de crédit d’impôt, l’aide devrait fondre à 25%dès l’an prochain. Quant au tarif auquel l’opérateur E.R.D.F. rachète l’électricité aux professionnels qui ont investi dans des pan- neaux, il a subi, lui aussi, une baisse de 16 % depuis le 1 er septembre dernier. Dès lors, la question est légitime : doit-on encore investir dans le photovoltaïque ? Pre- mier élément de réponse : les particuliers sont épargnés par la baisse du tarif de rachat de l’électricité qui restera donc à 58 centimes par kWh. Seuls les grosses installations et les professionnels (bâtiments agricoles, grandes surfaces par exemple) seront touchés par cet- te baisse de la rémunération. J.-F.H.

L a Presse Pontissalienne : Vous plaidez pour que soit couvert au mieux le territoire français par les médecins libéraux. Mais qu’en est- il de la démographie médicale ? Pierre Bobey : L’évolution de la démographie médicale est connue pour les vingt prochaines années. Il y aura une baisse de 50 % du nombre de médecins libéraux. Il n’y aura plus de médecin dans chaque village, et chaquemédecin ne sera pas rem- placé. Cette réalité impose donc de réorganiser le travail des médecins libéraux à l’échelle d’un territoire. L.P.P. : Les regroupements des pro- fessionnels de santé sont-ils une répon- se pour mieux garantir l’offre de soins ? P.B. : Les regroupements ont tou- jours existé. Mais il y en aura de plus en plus. Des territoires risquent de devenir des zones blanches. Les médecins libéraux pourront s’organiser pour assu- rer des permanences sur ces sec- teurs, principalement enmilieu

rural, et maintenir ainsi l’offre de soins à la population. Cette organisation est possible, nous l’avons déjà démontré en met- tant en place en Franche-Com- té un service de régulation qui facilite le travail des médecins de garde ayant à intervenir sur de grands territoires.Au même titre que les médecins s’organisent pour se répartir les gardes, on peut imaginer qu’ils s’organisent pour assurer les soins sur un territoire dépour- vu d’offre. L.P.P. : La nouvelle loi “Hôpital Patients Santé et Territoires” préconise cette réorganisation. L’État peut-il imposer cette organisation ? P.B. : La réponse doit venir des professionnels de santé eux- mêmes. Tout ce qui sera imposé ira à l’échec. La loi organise les professions de santé, elle définit les territoires de santé, fixe les objectifs,mais ne prévoit pas les moyens. Or ce que l’on deman- de, c’est que l’État donne des

Un particulier qui installe des panneaux revend son électricité 58 centimes le kWh à E.R.D.F.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker