La Presse Pontissalienne 132 - Octobre 2010

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 132 - Octobre 2010

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AUTOMOBILE Un espace Audi indépendant Espace 3000 rachète G.T. Cuynet Actualité chargée pour le groupe automobile bisontin Espace 3000 qui vient de racheter la concession G.T. Cuynet à Pontarlier. Le point avec le dirigeant Alain Cassard.

L a Presse Pontissalienne : Le 1 er octobre, vous êtes officiellement devenu propriétaire de la conces- sion G.T. Cuynet à Pontarlier. Après Besan- çon, Vesoul, Luxeuil et Belfort, le Haut- Doubs. Pourquoi cette stratégie d’expansion ? Alain Cassard : La principale raison à cela, c’est que le groupe Volks- wagen France organise ses terri- toires de façon à avoir des repré- sentants sur lesquels il s’appuie et

100 % dédié Audi. Pourquoi séparer les marques Audi et VW ? A.C. : Cela correspond à la volonté du groupe de

L.P.P. : En somme, en dessous d’une taille critique, l’avenir des distributeurs est com- promis ? A.C. : C’est un peu cela. Il y a forcé- ment une taille critique à atteindre pour conserver une rentabilité cor- recte. Car ce sont les volumes qui font les rentabilités. Et comme on n’a pas non plus les volumes des marques françaises, il est néces- saire de suivre ce mouvement tout en gardant des secteurs géogra- phiques cohérents. L.P.P. :Que pèse désormais le groupe Espa- ce 3000 que vous dirigez depuis 2001 ? A.C. : Avec l’acquisition de Pontar- lier, nous ne serons grosso modo , pas loin des 120 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, avec 235 collaborateurs. Ces regroupe- ments sont nécessaires pour la pérennité d’un groupe tel que le nôtre et par rapport à ce que les marques nous imposent. L.P.P. : L’autre actualité pour vous, c’est l’ouverture le 5 novembre d’un espace

Alain Cassard a racheté Espace 3000 en 2001. Depuis, il a repris Vesoul, Luxeuil, Belfort et maintenant Pontarlier.

consacrer à Audi la place que cet- te marque mérite.Audi prend beau- coup d’essor, nous connaissons d’énormes progressions d’année en année. Et Audi a élargi ses gammes si bien que cette marque couvre désormais une grande partie des segments. Il lui faut autant d’espace que VW. Audi déménagera donc dans un espace neuf, un peu en contrebas de la concession actuel- le. L.P.P. : Cette séparation des marques se fera aussi dans les autres sites du grou- pe ? A.C. : Nous l’avons déjà fait à Vesoul il y a deux ans.À Belfort, nous enta- mons actuellement les travaux et d’ores et déjà, nous avons un pro- jet immobilier sur Pontarlier pour réaliser une opération dans le même esprit.

tement des aides liées à l’achat de véhicules neufs. Maintenant, on a enfin purgé les sur-volumes, on se trouve à nouveau avec des stocks plutôt bas, mais 2009 a été redou- table. L.P.P. : Comment se présente 2011 ? A.C. : Nous n’avons jamais eu aus- si peu de visibilité. Qui nous aurait dit que ce que nous avons gagné en V.N. on le perdrait en V.O. et qu’on vendrait autant deV.N. début 2010 ? C’est pour cela que monter des bud- gets est devenu un véritable cas- se-tête. L.P.P. : Combien Espace 3000 vend-il de véhicules par an ? A.C. : Nous nous situerons aux envi- rons de 2 500 V.N. par an, un peu moins de V.O. Propos recueillis par J.-F.H.

L.P.P. : Audi est en pleine progression. Qu’en est-il de Volkswagen ? A.C. : VWest sur une tendance haus- sière également. On continue à prendre des parts sur le marché national. Cette année, on a enre- gistré une progression de 17 % sur VW. L.P.P. : Comment avez-vous vécu les sou- bresauts du marché automobile ? A.C. : Les six premiersmois de l’année 2010 ont été excellents grâce notam- ment aux mesures gouvernemen- tales (prime à la casse et éco-bonus). Ensuite, nous avons eu un mois d’août plus délicat, mais c’est un facteur plus structurel. Et depuis septembre, ça a l’air de repartir. En revanche, et c’est le revers de la médaille, le marché de l’occasion a été sinistré, il s’est complètement retourné depuis 2009 à cause jus-

dont il a confian- ce, pour mettre en place un partena- riat le plus sérieux possible dans un secteur écono- mique devenu compliqué et très concurrentiel. Cet- te politique permet de mettre en pla- ce des synergies et d’être en phase par rapport à la poli- tique tarifaire de la marque.

“Nous ne serons

pas loin des 120 millions d’euros de chiffre.”

BESANÇON De 161 à 460 euros par mois 28 % des étudiants sont issus d’un milieu modeste En Franche-Comté, le nombre d’étudiants boursiers est de 6 points supérieurs à celui de la moyenne nationale.

L es demandes affluent au ser- vice social du C.R.O.U.S. de Besançon en ce début d’année universitaire. Les étudiants dans la panade financière se pressent pour tenter d’obtenir une aide d’urgence. À chaque rentrée, c’est la même histoire. “Cette saison, on voit les étudiants qui doivent faire leur rentrée avec rien car ils n’ont pas trouvé de travail pendant l’été, que les parents ne peuvent pas les aider et qu’ils n’ont pas le premier centime pour régler ne serait-ce que la garantie nécessaire à l’obtention d’un logement” observe une assis- tante sociale bisontine. Le C.R.O.U.S. de Besançon est pour- tant un des plus rapides de Fran- ce à délivrer les bourses aux étu- diants qui en sont destinataires. Cela a été fait début septembre. Mais il y a toujours un délai entre le moment où la bourse est délivrée et celui où elle est perçue. C’est pour ce public-là, sans res- sources immédiates, que le fonds national d’aide d’urgence a été créé. En France, le montant du F.N.A.U. s’élève à 27,8 millions d’euros. 854 000 euros sont consommés en

Franche-Comté. En 2009, 1 700 étu- diants ont bénéficié de cet accom- pagnement financier temporaire durant l’année. Le niveau moyen de l’aide a augmenté de 28 % entre 2008 et 2009. “Suivant les cas, on arrive à donner entre 300 et 400 euros au lieu de 100 euros. Cela permet aux étudiants de respirer” précise le service social duC.R.O.U.S. Il ne s’agit que d’une bouffée d’oxygène ponctuelle. Elle est impor-

tante certes, mais ce n’est en aucun cas une ressource péren- ne sur laquelle peut compter un étudiant pour construire son budget mensuel. Les jeunes pour les- quels la situation est la plus précaire sont ceux des classes moyennes. Ils ne per- çoivent pas de bour- se ou alors elle est de niveau 1 (161 euros par mois) ou de niveau 2 (242 euros par mois). Ils ne sont pas ou peu

“Pas de cas de grande misère.”

Au cours de l’année 2008- 2009, 4 037 étudiants ont déclaré avoir un travail pour payer leurs études.

aidés par leurs parents et ne sont pas non plus prioritaires pour pré- tendre à être logés par le C.R.O.U.S. pour un loyer modéré. Pour s’en sor- tir, ceux-là n’ont guère d’autre choix que celui de trouver un petit bou- lot pour boucler les fins de mois, régler un loyer, se nourrir. En 2008-2009, selon l’observatoire de la vie étudiante, 4 037 étudiants ont déclaré avoir un travail, soit 21 % des effectifs francs-comtois. “Il n’y a pas non plus de cas de gran-

de misère parmi les étudiants” tem- père Thibaut Servant, président de l’association la B.A.F. et élu du C.R.O.U.S. Il n’en reste pas moins que la région compte 36 % d’étudiants boursiers, soit six points de plus que lamoyen- ne nationale. Les bourses qui s’échelonnent en fonction du niveau de revenu des parents du niveau 1 (161 euros) au niveau 6 (460 euros) représentent une masse financiè- re de 24,4millions d’euros. “Ces sta-

tistiques signifient aussi que les étu- diants les plus favorisés vont peut- être faire leurs études en dehors de la Franche-Comté” estime Chris- tian Quentin, directeur du C.R.O.U.S. Ici, 28%des étudiants ont un parent agriculteur, ouvrier ou employé contre 23 % en France. 22 % ont un parent cadre ou de profession intel- lectuelle contre 30 % en France.

T.C.

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