La Presse Pontissalienne 132 - Octobre 2010

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 132 - Octobre 2010

11

SANTÉ Pénurie de médecins L’hôpital de Pontarlier recrute à l’international L’unité psychiatrique du Grandvallier vient d’accueillir une femme médecin d’origine hongroise. D’ici quelques semaines, une praticienne hospitalière roumaine devrait la rejoindre.

L’unité du Grandvallier fonctionnait depuis un an avec un seul médecin psychiatre.

C e n’est pas un scoop : les hôpitaux français man- quent de médecins spé- cialistes. Certains plus que d’autres, mais tout indique au regard du profil de la démo- graphie médicale que le pro- blème va encore s’accentuer. Toutes les disciplines sont concer- nées. L’hôpital de Pontarlier n’échappe pas à ce phénomène. Ici comme ailleurs, des postes sont à pour- voir. Ici aussi, il faut des mois pour accrocher unmédecin. Cela fait un an que l’unité psychia- trique du Grandvallier (38 lits et 10 places en hôpital de jour) fonctionne avec un seul méde- cin psychiatre épaulé par du personnel infirmier. Cette pra-

ticienne intervient par ailleurs dans les centres de consultation de Morteau et de Pontarlier. “Nous sollicitons des médecins intérimaires pour qu’elle puis- se prendre ses repos. L’hôpital a bien conscience de la situation

efforts pour recruter des prati- ciens hospitaliers. Alors que le marché français est en pénurie, comme d’autres hôpitaux il se tourne vers l’étranger et en par- ticulier vers la Hongrie et la Roumanie, des pays qui pré- sentent des équivalences avec le diplôme français. Ils sont donc rapidement reconnus par l’ordre des médecins. Début octobre, le Granvallier a donc accueilli une femme psy- chiatre d’origine hongroise. “Elle parle bien le français et devrait parvenir à s’intégrer” observe-

t-on dans l’unité de soins. Ce n’est jamais facile pour ces pra- ticiens hospitaliers de quitter leur pays pour s’enraciner en France où ils viennent chercher pour la plupart un confort de vie et des revenus plus confor- tables. L’hôpital crée toutes les conditions pour permettre à ces professionnels de santé de trou- ver leur place. “Ils ont la com- pétence. Ensuite, nous devons observer la manière dont ils s’adaptent” explique le centre hospitalier de Pontarlier. Au printemps dernier,

l’établissement a dû se séparer de deux pédiatres roumains, le principal obstacle restant la bar- rière de la langue. En novembre, il est possible que le Grandval- lier accueille en plus une autre femme médecin, d’origine rou- maine cette fois. Le recrutement international semble devenu incontournable pour des hôpitaux situés dans des secteurs ruraux de moyen- ne montagne. C’est aussi par ce biais que des unités de soins seront maintenues ouvertes. “Le problème du manque de per-

sonnel est souvent un prétexte pour fermer des services. C’est aussi un prétexte pour fermer des blocs opératoires” estime Gilles Spicher, secrétaire du syn- dicat C.G.T. de l’hôpital psy- chiatrique de Novillars. Il y a un peu plus d’un an, l’idée d’un rapprochement entre le Grandvallier et Novillars a été évoquée. Mais à ce jour, selon nos informations, il n’y a pas de projet concret. Dans tous les cas, cela ne réglerait pas le problè- me du recrutement. T.C.

et fait son pos- sible pour ten- ter d’apporter des solutions” confie une infir- mière du Grandvallier. L’unité psy- chiatrique voit peut-être le bout du tunnel. L’établissement de soins ne ménage pas ses

“Un prétexte pour fermer des services.”

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker