La Presse Pontissalienne 131 - Septembre 2010

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 131 - Septembre 2010

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COUPE DE L’AMÉRICA Prestigieux chantier naval à Pontarlier 1970 ET 1976

TEMPÉRATURE 13 janvier 1968 : - 36,7 °C relevé à Mouthe 1968

E n 1970 et 1976 le baron Bich, celui des stylos, a fait construire à Pontarlier des bateaux,“France” et “France II” qui disputeront les éliminatoires de la coupe de l’América. Le choix de Pontarlier peut sem- bler insolite quand on sait que la capitale du Haut-Doubs est l’une des villes françaises les plus éloignées de la mer. L’explication se trouve dans la nationalité du constructeur choi- si par le milliardaire et le règle- ment de l’épreuve. Marcel Bich connaît le Haut- Doubs où il séjourne assez régu- lièrement dans l’ancienne clou- terie de Labergement-Sainte-Marie, pro- priété de sa troisième épouse Laurence Courier de Méré. La recherche du constructeur adé- quat va conduire le milliardai- re à s’adresser àHermannEgger installé à Saint-Aubin sur les rives du lac de Neuchâtel. Le règlement de la Coupe de l’América impose que le bateau soit réalisé dans le pays qui lan- ce le défi, la France en l’occurrence.Hermann Egger ne souhaitant pas trop s’éloigner de Neuchâtel, le baron Bich a joué de ses relations pour trou- ver une alternative. Le chantier se fera donc à Pontarlier dans

U ne vague de froid incisif sévit sur la France en ce début d’année 1968. Le gendarme chargé de relever les tem- pératures à la station météo installée dans la petite Sibérie française aura la chance glaciale d’enregistrer tout simplement le record de froid officiel en France. Du moins depuis qu’on dispose d’instruments de mesu- re fiables. La source du Doubs et l’orientation nord- sud expliquent pourquoi il peut faire si froid

à Mouthe. On retrouve aussi des conditions aussi rudes dans les combes jurassiennes présentant les mêmes caractéristiques. Sauf qu’il n’y a pas de station météo pour homo- loguer les excès de la froidure locale. Certains font également état d’un record à - 41 °C, toujours à Mouthe en janvier 1985. Record contesté par Météo France qui a enre- gistré le 9 janvier 1985 une température à -35,5 °C qui constitue d’ailleurs la seconde marque française.

SKI NORDIQUE Le Haut-Doubs fête ses champions olympiques 28 FÉVRIER 2006

En avril 1976, France II est placé sur une énorme remorque avant de quitter Pontarlier sous les regards de la foule des grands jours (Photo Alain Fournichot).

Q uelques flocons tom- bent en ce début de soirée du 28 février 2006 devant l’hôtel de ville de Pontarlier où trépignent des milliers d’habitants du Haut-Doubs, impatients de voir ses champions de retour des J.O de Turin. Une haie d’honneur royale les attend. Bien sûr Florence Baverel victorieuse en sprint et Vin- cent Defrasne qui rempor-

te la poursuite de la plus belle manière qui soit. Le Pontissalien s’offrant le luxe de dépasser au sprint le roi Bjorndalen pratiquement sur la ligne d’arrivée. Julien Robert et Ferréol Cannard, tous deux médailles de bron- ze en relais, étaient aussi de la fête. Sans oublier le fondeur Alexandre Rousse- let qui échouera au pied du podium, toujours en relais.

La victoire de Vincent Defrasne le bras levé, trans- porté de bonheur en passant la ligne d’arrivée restera probablement l’une des plus belles images de ces J.O. 2006. Tous ces champions ont mis un terme à leur car- rière. Ils ont marqué à tout jamais l’histoire du ski en particulier et du sport en général dans le Haut- Doubs.

un hangar situé au bord du Doubs où se trouve actuellement l’immeuble du Régent. La construction de ces pur-sang des mers mobilisa à chaque fois plus d’une vingtaine d’ouvriers neu- châtelois. La plus grande dis- crétion entourait bien sûr l’opération.Pas question de dévoi- ler quelques secrets de fabrica- tion. La sortie du “France” le 18 avril 1970 s’effectue sous les regards de la foule des grands jours. Le

“12 mètres” fut battu deux fois à Newport par les Australiens en 1970 et 1974.Marcel Bich ne se décourage pas. Quatre ans plus tard, il fait construire au même endroit le “France II”. En avril 1976, le voilier placé sur une énorme remorque quitte Pontarlier devant un public aus- si nombreux qu’en1970.Il connaî- tra malheureusement le même sort que “France” avec une éli- mination directe.

ENTRE 1927 ET 2009

CYCLISME

Sports

U ne certaine complicité unit le Tour de France à Pontarlier qui l’a déjà accueilli 7 fois entre 1927 et 2009. On est loin de Belfort, 28 fois ville étape, mais quand même dans le tiercé des cités comtoises les plus fréquentées par le maillot jaune. Besançon venant en seconde position avec 13 étapes. En 1985, la 10 ème étape Épinal-Pontarlier (204 km) se termine sur les pentes du Lar- mont. Elle est remportée par le Danois Jor- gen Petersen. Le peloton suit à 1’ 30” avec le maillot jaune Bernard Hinault parti pour sa cinquième victoire sur le Tour. Il devan- cera à Paris Greg LeMond et Stephen Roche. Pontarlier recevra de nouveau la Grande Boucle en 2001 avec le fameux “coup de Pon- tarlier” et son étape-fleuve. La dernière éta- pe pontissalienne, c’était l’an dernier. Les coureurs partaient de Pontarlier pour rejoindre Verbier. Quand la Grande boucle fait étape à Pontarlier BALLON OVALE Jour de gloire L e 9 mai 1999 reste gravé dans toutes les mémoires des supporters du C.A.P. Rugby. Ce jour-là au stade de Metz, le C.A.P. bat l’U.S. Métro 23 à 15 et décroche sa première montée en nationale 1 B. “Je m’en souviens comme si c’était hier” , explique Raymond Perrin, le président du C.A.P. à cette époque. Les Pontissaliens étaient venus en force. Le club avait affrété 5 cars. Près de 1 500 Pon- tissaliens étaient présents pour encourager les jaunes et bleus. Le président avait bien fait les choses, allant même jusqu’à com- mander un jeu de maillots “collector” sans

SEPTEMBRE 1993

V.T.T.

Métabief, La Mecque

du V.T.T. en 1993

En 1985, le “Blaireau” était au sommet de sa gloire. Il s’apprêtait à remporter son 5 ème Tour (photo archives municipales).

9 MAI 1999

pour le C.A.P. Rugby

70 000 personnes s’étaient déplacées le dimanche pour assister aux finales de la descente et du cross-country. Du jamais vu à Métabief.

aucune publicité. L’idée étant que les joueurs puissent conserver un souvenir original de leur victoire. “Depuis le début de saison, on sentait qu’il se passait quelque chose à l’intérieur de ce groupe. Toutes les équipes qui jouaient à Pontarlier repartaient avec 40 points dans la musette. Le groupe arri- vait à maturité et on avait quelques renforts de choix, dont un 3 ème ligne Néo-Zélandais.” Le retour à Pontarlier fut à la hauteur de l’événement. Tout ce que Pontarlier comp- tait de supporters s’est retrouvé le soir devant le bar fétiche du club. La fête pouvait com- mencer jusqu’au bout de la nuit.

E n septembre 1993, la sta- tion du Haut-Doubs accueille les 4 èmes cham- pionnats du Monde de V.T.T. Ils comprennent des épreuves de descente et de cross-country . Cette discipline est alors en plei- ne ascension.Tout nouveau, tout beau. Spectaculaire. Très fun . Tout pour plaire. Métabief ne peut rêver d’un contexte aussi porteur. La réa- lité va dépasser les espérances.

Le succès populaire est immen- se. On n’a jamais vu autant de monde sur la station, même au plus fort de l’hiver. D’après les estimations, et c’est plausible, 70 000 personnes s’étaient retrouvées sur le site lors de la journée du dimanche. Des cham- pionnats d’Europe et de Fran- ce ont ensuite été organisés à Métabief mais sans jamais atteindre la ferveur de 1993. La discipline a évolué. Elle est

peu à peu rentrée dans le rang même si elle a toujours ses par- tisans. Les sites de pratique se sont également multipliés un peu partout et notamment dans les stations alpines, reléguant peu à peu Métabief à l’arrière des classements. La station jurassienne garde toujours une certaine attractivité avec une offre d’itinéraires particulière- ment variée, notamment à des- tination d’un public familial.

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