La Presse Pontissalienne 131 - Septembre 2010

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 131 - Septembre 2010

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ACCIDENT DE VOITURE La tragédie du “Pont du Diable” Le 12 janvier 1963, cinq jeunes garçons du Val de Morteau âgé de 16 à 26 ans trouvent la mort dans un terrible accident de voiture. Leur véhicule est découvert au fond des eaux glacées du Doubs, 36 heures plus tard. 12 JANVIER 1963

N ombreux sont les accidents de la route tragiques qui ont endeuillé des familles duHaut-Doubs.Mais il en est un, en par- ticulier, que tout le Val de Morteau por- te encore dans son souvenir. Janvier 1963, un jour de froid glacial, 3 500 personnes sont réunies à l’église deMorteau, et 1 500 à celle de Fins pour assister aux obsèques de cinq jeunes garçons. Par amitié, par solidarité pour les familles, toutes sont venues se recueillir devant les cercueils de René, Michel, Marcel, Alain et Pierre, disparus le samedi 12 janvier dans ce qui restera gravé dans les mémoires comme la tragédie du “Pont du Diable”. C’est là, au fond des eaux glacées du Doubs, un peu avant le hameau de Remonot, que les pom- piers de Morteau ont retrouvé 36 heures après l’accident la Peugeot 203 dans laquelle gisaient les cinq jeunes gens âgés de 16 à 26 ans. Rappel des faits : Les copains, originaires pour quatre d’entre eux de Morteau et un des Fins, étaient de sortie ce samedi soir.Le lendemainmatin,constatant qu’ils n’étaient pas rentrés, des parents s’inquiétèrent. La gendarmerie fut informée. “Dès lors, toutes les brigades de la région et la police suisse furent aler- tées. Personne ni en Suisse, ni en France n’avait aperçu les cinq jeunes gens. C’est alors que les gen- darmes vinrent à déduire que les disparus ne pou- vaient avoir été victimes que d’un accident” écrit l’envoyé spécial du quotidien régional. Les gendarmes orientèrent rapidement les recherches vers la route d’Entre-Roches qui avait la réputation d’être accidentogène,à plus forte rai- son en hiver.C’est au“Pont duDiable” que les pre-

9 JUILLET 2006

FEU

Bêtise et maladresse Ça brûle aux casernes Marguet

miers indices ont été découverts : “Une simple éra- flure sur la branche d’un petit buisson, et un peu de peinture noire.” Les enquêteurs ont alors aler- té les pompiers qui, à l’aide de gaffes, sondèrent le fond duDoubs. “Ils virent briller l’éclat d’un pare- chocs.” Dans les coupures de presse, on lit que “les circonstances de l’accident sont absolument simples. Les cinq jeunes gens,c’est prouvé,n’étaient pas sous l’empire de l’alcool. (…) La voiture s’est déportée sur sa gauche, le talus de neige aussi dur que de la pierre a servi de tremplin. Le talus étant telle- ment à pic, le véhicule ne l’a même pas effleuré.” Compte tenu de la position dans laquelle elle a été retrouvée, la 203 aurait effectué un tonneau dans l’air avant de s’enfoncer dans l’eau.Un destin tra- gique, une histoire terrible qui a bouleversé tou- te une génération de jeunes mortuaciens. Il aura fallu 36 heures pour retrouver la 203 au fond du Doubs dans laquelle se trouvaient les cinq enfants du pays.

L e dernier incendie important au centre- ville de Pontarlier remonte au 9 juillet 2006. Il est 16 heures environ. Le soleil inonde la place des casernes Marguet où l’on prépare la 7 ème édition du Biathlon Show. Pour ce faire, on dresse un mur de paille de 5 mètres de haut entre les 2 casernes qui permettra de sécuriser le champ de tir des biathlètes toujours ravis de se produire lors de ce rendez-vous populaire. Ce qui devait être une fête s’est envolé en fumée. Les faits : Des gamins pas très malins se prennent au jeu d’allumer le mur végétal sans penser aux conséquences. L’impensable se produit. L’incendie se propage en quelques L’ L’histoire de Pontarlier est jalonnée de terribles incendies. On peut citer celui de 1736 qui a détruit pratique- ment lamoitié de la ville. L’incendie de l’usine Pernod en 1901 provoquera un déversement massif d’absinthe dans le Doubs voisin. Absinthe qui embaumera ensuite la source de la Loue. Le phénomène mettra ainsi en évidence les circulations souterraines entre le Doubs et la Loue. Une bonne partie du patrimoine immobilier est partie en fumée dans la cité pontissalienne. Le musée municipal ouvert au public en 1982 occupe l’une des plus anciennes demeures de la ville. Une partie de la mémoi- re artistique et archéologique du Haut-Doubs a failli disparaître suite à l’incendie du 12 jan- vier 1995. Les faits : Le feu accidentel causé par un problème électrique se déclenche probable- ment en début de soirée. L’alerte est donnée Le musée en flammes

minutes aux casernes. L’alerte est donnée. Les secours ne pourront que contenir le sinistre qui ravage une bonne partie du conservatoire et fait peser une lourde mena- ce sur les archives municipales qui étaient à l’époque au rez-de-chaussée du bâtiment. Le sinistre maîtrisé, la mémoire de la ville sera évacuée au prix d’une belle chaîne de solidarité. Aucune victime à déplorer heu- reusement dans cet incendie qui aura pu tourner au drame. Après deux ans de fonc- tionnement éparpillé un peu partout dans d’autres salles de la ville, le conservatoire a retrouvé ses repères dans un bâtiment réno- vé de fond en comble.

12 JANVIER 1995

PATRIMOINE 3 années de fermeture

INCENDIES ET INONDATIONS

INONDATIONS

200 familles sans chauffage

15 FÉVRIER 1990 Pontarlier sous les eaux

à 18 h 47. Les occupants ont quitté les lieux mais on craint le pire pour les collections. Une belle chaîne de solidarité permet de sauvegarder l’essentiel. Les œuvres sont d’abord stockées à la chapelle des Annon- ciades. Les dégâts matériels sont impor- tants. Les travaux de restauration s’étaleront sur plusieurs années et le musée rouvrira ses portes en 1998. Les œuvres seront provisoirement stockées à l’intérieur de la chapelle des Annonciades qui se serait bien passée d’une telle exposition (photo musée municipal).

L e Doubs déborde rarement dans la plaine d’Arlier, en tout cas pas au point de menacer des habitations. La configuration des lieux limite les risques. Quand les inonda- tions se produisent, on s’en sou- vient donc. Celles de 1990 ont marqué les esprits. Du “rare- ment vu” pouvait-t-on lire dans la presse locale. Les faits : La cote d’alerte au pont de l’hôpital se situe à 1,5m. Le jeudi 15 février à 7 h 45, elle montait à 2,10 m pour atteindre en fin de matinée 2,20m. Record absolu. La situation relève d’une conju- gaison assez exceptionnelle avec des pluies étonnement abon- dantes et de la neige sur sol gelé qui n’absorbe donc pas. Consé- quence : les rivières ne peuvent contenir ce ruissellement hors norme d’eau et de neige fondue. À Pontarlier, les immeubles et habitations au bord du Doubs se retrouvent forcément les pieds dans l’eau. Plusieurs dizaines de foyers doi- vent être relogées aux Ouillons, à la cité la Fontaine dans l’immeuble de l’Espace. Il y a aussi des problèmes de loge- ments inondés au Touillon, à La Rivière-Drugeon, Bouverans, Bannans. La rue de l’Église à Doubs se transforme en canal

FORÊT Des vent à 180 km/h Décembre 1999 : le Haut-doubs dévasté par la tempête 26 DÉCEMBRE 1999

de dérivation emprunté par la rivière du même nom. La Roca- de doit être fermée à la circu- lation. Le Doubs a débordé et rempli le passage sous le pont de Nestlé. Le retour à “la normale” se fera en quelques jours. Le Doubs avait atteint sa cote d’alerte record au pont de l’hôpital et plusieurs quartiers se sont retrouvés les pieds dans l’eau. Aux Ouillons, à la cité la Fontaine et à l’Espace (photos archives municipales).

P ersonne n’a oublié le passage de l’ouragan Lothar dans la nuit du 25 au 26 décembre 1999. Avec des pointes à 180 km/h, la tempête du siècle a causé d’impressionnants dégâts forestiers. En Franche-Comté, le bilan est estimé à 3 300 000 m 3 de chablis résineux. Lothar a sévi tout particulièrement sur les seconds plateaux jurassiens entre Maîche et Cham- pagnole. Il a mis à terre des forêts entières. Paysage de désolation, routes complètement recouvertes par les arbres terrassés, le résul- tat est spectaculaire. La tempête de 1999 a bouleversé toute l’économie forestière. Avec l’apport massif de bois sur le marché, les

cours dégringolent de façon vertigineuse. Le préjudice est également lourd pour les com- munes où la forêt constituait la première ressource financière.Avec 91 000m 3 et 310 ha de forêts détruites, Mignovillard, la com- mune la plus touchée du Jura a perdu l’équivalent de 15 années de coupe. Des moyens exceptionnels ont été déployés. Par- tout on a mis en place des aires de bois arro- sés pour stocker les grumes dans de bonnes conditions. Il en subsiste encore quelques- unes chez des scieurs. Pour l’anecdote, cel- le d’Arçon a été transformée en stade de biathlon. La tempête mène à tout.

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