La Presse Pontissalienne 130 - Août 2010

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 130 - Août 2010

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JOUGNE

Des terres et des aides L’alpage de Palzard, support d’installation agricole En reprenant non sans mal l’exploitation de cette ferme située à Entre-les-Fourgs, Julien Maraux a pu conforter son projet d’installation au sein du G.A.E.C. de la Route.

A nciennes propriétés du groupe Monnoyeur qui gère Caterpilar en Fran- ce et possède 1/3 du réseau Feu Vert, les fermes de Palzard et sa voisine de Gran- ge Fontaine ont été vendues l’an dernier à un entrepreneur du PaysHorloger qui a ensuite signé un bail rural avec le G.A.E.C. de la Route pour l’exploitation des 38 ha de terres agricoles rat- tachés à la ferme de Palzard. Un vrai soulagement pour Julien Maraux qui a pu boucler enmars dernier son projet d’installation au sein de ce G.A.E.C. à trois

Grâce aux terres reprises à l’alpage de Palzard, Julien Maraux a pu

en pension. “Le G.A.E.C. avait déjà une bonne référence laitière avec 395 000 litres de quotas. C’est surtout l’apport de terres qui nous intéres- saient dans cette opération. L’agrandissement

associés. “Cet alpage était exploi- té par des Suisses qui trayaient déjà sur place à la belle saison. Il s’est libéré en 2007 mais on a dû patienter presque trois ans avant de pouvoir reprendre la gestion des terres” , précise Julien Maraux qui travaillait déjà sur le G.A.E.C. de la Route mais en tant que salarié. Avec cet apport de terres, les trois associés ont pu transférer les 70 laitières de l’exploitation à Palzard où elles estivent du 15 mai au 10 octobre. “On a ins- tallé une salle de traite dans la cour de la ferme. Cela nous évi- te d’aller matin et soir jusqu’à la Ferrière où l’on déplaçait le cheptel laitier durant tout l’été.” En bouclant son dossier d’installation, Julien a touché 15 000 litres de quotas laitiers accordés sur la réserve dépar- tementale. Il perçoit également des aides à l’herbe sur les terres de Palzard qui accueillent en plus une trentaine de génisses

Julien a touché 15 000 litres de quotas.

s’installer hors cadre familial au

s’imposait également si je vou- lais toucher des aides dans le cadre de mon installation.” Le montage peut sembler un peu complexe. Il témoigne en tout cas de la pression foncière agricole toujours aussi tendue dans le Haut-Doubs. Heureu- sement, quelques alpages se libèrent de temps en temps per- mettant ainsi à des jeunes de s’installer. La vocation agricole sur ces espaces est ainsi pré- servée. C’est “tout bénéfice” sur le plan paysager. F.C.

G.A.E.C. de la Route à Entre- les-Fourgs.

MOUTHE

Propriété du Département Les Bâties ou la vocation d’un alpage multi-usages

Christian Bouday, chargé des Espaces Natu- rels

C et espace qui appartient au Conseil général du Doubs regroupe trois fermes : La Bâtie- Dessous, la Bâtie-Dessus et hez Bougaud. Soit 240 ha dont 25 % occupés par la forêt. Le Conseil géné- ral s’était porté acquéreur au prix fort de ces terres dans les années quatre- vingt en vue d’y construire un centre d’essais routiers pour la firme Mer- cedes. Le projet comprenait alors la construction de pistes et d’importantes infrastructures immobilières, le tout protégé par une haute enceinte sous surveillance. Non dénuée d’intérêt sur le plan éco- nomique, l’opération allait portant sus- citer une formidable levée de boucliers de la part des protecteurs de la natu- re. À l’origine de la création du fameux comité de défense “Chez Mimi”. Le vaste domaine qui figure parmi les sites pilotes du schéma départemental des espaces naturels sensibles. Le Conseil général vient d’approuver le plan de gestion rattaché à ce

Sensibles au Conseil général, œuvre de

concert avec Jean-Bruno Wettstein, l’agronome qui met en place le volet agricole du

plan de gestion

intégrée rattaché aux Bâties.

agriculteurs de Jougne et Chaffois qui mettent des génisses. La P.E.P. de Mouthe occupe la ferme de la Bâtie- Dessus qui sert aux activités équestres. Le seul alpage appartenant au Dépar- tement a aussi une vocation sociale. Les deux autres fermes étant utilisées par le Comité des Œuvres Sociales et l’A.D.D.S.E.A. “Cet alpage est inscrit avec 55 autres sites remarquables au Schéma Départemental des Espaces Naturels Sensibles” , explique Chris- tian Bouday. Le conseiller général de Pontarlier a la responsabilité du dos- sier Espace Naturels Sensibles (E.N.S.). Dossier financé par une taxe prélevée sur les permis de construire et qui rap- porte entre 700 000 et 800 000 euros

le. Il recadre les pratiques en mettant l’accent sur les actions mécaniques, la réouverture des paysages. Il évite d’avoir recours à la fertilisation” , précise Jean- Bruno Wettstein, agronome. La démarche intègre aussi une dimen- sion pédagogique et touristique. F.C. À la fin des années quatre-vingt, le Conseil général a acheté trois fermes d’alpage et les terres

chaque année. “D’ici trois ans, le Conseil général a la volonté d’avoir 20 sites E.N.S. forts, représentatifs de la natu- re jurassienne” , complète Christian Bulle, technicien chargé des milieux naturels au Conseil général. Le plan de gestion intégrée vient d’être validé sur les Bâties qui présentent aussi l’originalité d’être le seul E.N.S. appartenant en totalité au Départe- ment. Cet outil a été défini en parte- nariat avec l’O.N.F., le conservatoire botanique… Il bénéficie d’une enve- loppe de 400 000 euros sur 5 ans. La moitié est destinée à la pose ou la réfec- tion de barrières, points d’eau, abris à bétail, suivi ornithologique… “Le plan de gestion comprend un volet agrico-

Conseil général appre- nait alors à ses dépens tout l’attachement des habitants du Haut- Doubs à leurs alpages. Le projet a finalement capoté. Le Conseil géné- ral est toujours proprié- taire des lieux. Il pour- rait d’ailleurs difficilement trouver un acquéreur prêt à rache- ter ce bien aumême prix. Les terrains sont aujour- d’hui exploités par deux

Un centre d’essais pour Mercedes.

attenantes. Ce site devait être transformé en centre d’essais routiers.

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