La Presse Pontissalienne 130 - Août 2010

LE PORTRAIT

La Presse Pontissalienne n° 130 - Août 2010

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JOUGNE Tourisme Christine Dumas ou le sens de l’accueil “chic montagne” La propriétaire de l’hôtel-restaurant de la Couronne s’est complètement investie avec son époux Jean-Claude dans la transformation de cet établissement familial qui ne manque pas de charme à Jougne.

L’ accueil “chic montagne”, c’est quoi au juste ? Un style rétro ? Une nouvelle ten- dance déco ? La réponse, à l’image des aménagements réali- sés à l’intérieur de cet hôtel de Jougne, se situe à mi-chemin, fai- sant la part belle au bois sans pour autant tomber dans la rusticité. “Raffiné et cosy” , suggère Christi- ne Dumas visiblement très à l’aise dans cette ambiance qu’elle a su et voulu instaurer de toutes pièces. La propriétaire des lieux illustre une singulière tradition d’exploitation et de transmission d’un bien en lignée féminine qui dure depuis plusieurs générations. Quatre pour être précis. L’établissement a ainsi été tenu par Marie, Laure et Renée, avant que Christine prenne le relais avec son mari il y a une vingtaine d’années. Le processus familial devrait probablement s’interrompre. “Nos enfants sont déjà engagés sur d’autres voies professionnelles. Ils ne sont pas prêts ou intéressés par l’hôtellerie” , confie Christine Dumas, sans tirer un trait définitif sur une

telle éventualité. Trois enseignes seulement ont sur- vécu à la crise hôtelière qui a frap- pé de plein fouet la commune.Avec une bonne dizaine d’établissements, Jougne constituait autrefois l’un des fleurons de l’hôtellerie duHaut- Doubs au même titre que Mal- buisson aujourd’hui. La situation stratégique du bourg à deux pas de la Suisse au bord de la R.N. 57 et la proximité de la station de Méta- bief justifiaient cette densité assez remarquable. Le développement d’autres modes d’hébergement, l’évolution des com- portements touristiques et un parc hôtelier pas toujours au goût du jour expliquent ensuite les ferme- tures en cascade. L’hôtel de la Cou- ronne a surmonté la tourmente pro- bablement grâce au professionnalisme de ses dirigeantes. “Il avait déjà fait l’objet d’une lour- de rénovation en 1958” , précise Renée Parriaux, lamaman de Chris- tine. Ces travaux correspondaient à lamontée en puissance des sports d’hiver et de Métabief en particu- lier. Ces efforts de modernisation

ont conforté l’attractivité de l’hôtel au profit de la troisième généra- tion. Le facteur chance a aussi joué en faveur de l’établissement qui a assu- ré son avenir dans une succession familiale, ce qui n’est pas toujours possible. “Il y avait peut-être la géné- ration qu’il fallait à ce moment-là” , reconnaît Christine. La logique vou- drait qu’on soit plus entreprenant en étant jeune. Encore faut-il avoir envie de tout remettre à niveau comme ce fut le cas à l’hôtel de la Couronne. “On devait tout rénover et désaisonnaliser complètement l’activité” , poursuit la maîtresse des lieux qui a appris le métier à l’école hôtelière de Strasbourg. Originaire de Bourgogne, Jean- Claude Dumas exerce dans la cui- sine depuis l’âge de 14 ans. Le couple a commencé par rénover de fond en comble la cuisine, justement en 1993. Investissement nécessaire au bon fonctionnement de deux salles de restauration. “On évolue dans un registre de cuisine clas- sique à visée régionale et gastro- nomique. On privilégie les produits

ronne a toujours une dimension familiale. Sympathique peut-être, mais très prenant en terme de dis- ponibilité. Les soirées de liberté sont rares. “On ne conçoit pas de ne pas servir à manger à des clients de l’hôtel quand le restaurant est fermé.” Le sens de l’accueil, c’est aussi savoir se mettre au service de ses hôtes. Mais qui serait prêt à consentir autant de sacrifices ? D’autant plus quand ils s’inscrivent dans un contexte assez flou. “On souhaite- rait que le développement touris- tique du Haut-Doubs s’accélère. Les études ont du mal à aboutir. On a beaucoup investi en espérant notam- ment que la station fasse de même” , conclut Christine qui pourrait ser- vir d’exemple par son dynamisme et sa capacité d’adaptation. F.C.

frais et la plupart des produits : pâtes, pâtisseries, desserts sont faits maison.” Après le couvert, place à la rénovation des chambres, opé- rée de 2005 à 2007. La qualité est de mise. Christine et Jean-Claude agissent dans la volonté de créer un hôtel de charme qui se distingue des autres. Tout à fait dans cet esprit chic montagne, les 9 chambres sont accueillantes, décorées avec goût dans une ambiance cosy , nid douillet ou plus moderne. L’offre d’hébergement est complétée par deux petites suites du même stan- ding. “On travaille avec une clien- tèle de séjour et de passage. Les gens viennent 1 semaine mais de plus en plus souvent quelques jours. La durée des séjours diminue mais leur fréquence augmente.” Avec une équipe de 5 personnes à temps plein et quelques renforts en saison haute, l’hôtel de la Cou-

Christine et Jean-Claude ont repris le flambeau familial de l’hôtel- restaurant de la

Couronne il y a une bonne vingtaine d’années.

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