La Presse Pontissalienne 130 - Août 2010

La Presse Pontissalienne n° 130 - Août 2010

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NATURE Une passion : les oiseaux Laurent Beschet, pacifique chasseur de plumes Né les pieds dans le lac, le directeur de la Maison de la Réserve ne passe guère une journée sans observer la faune ailée. Fascination renouvelable.

L’ ornithologue le plus assidu du lac Saint- Point bénéficie de condi- tions éminemment favorables. Celui qui vit aux Grangettes a la possibilité de faire quelques pauses natu- ralistes au quotidien même en se rendant à son travail à

la disparition progressive d’autres volatiles habitués des lieux. “Saint-Point n’est pas forcément le lac jurassien le plus attractif si on le compare avec le lac de Neuchâtel beau- coup mieux placé par rapport aux flux migratoires” recon- naît-il. Laurent Beschet déplore la dis- parition des espèces les plus sensibles comme la pie-grièche grise. L’état de santé du lac n’explique pas cette évolution plutôt liée à la dégradation générale des milieux accueillants cet oiseau. L’ornithologue se réjouit de voir le grèbe à cou noir ou la nette rousse se mettre à nicher au bord du lac. “C’est le seul endroit franc-comtois où niche la nette rousse. Ces bons résul- tats montrent qu’il y a une dynamique de la population de ces espèces à l’échelle euro- péenne.”

Laurent Beschet observe les oiseaux du lac depuis une bonne vingtaine d’années.

Labergement- Sainte-Marie. Il s’est constitué au fil du temps quelques points d’observation stratégiques lui permettant de visualiser rapi- dement une bon- ne partie du lac et ses rives. De quoi suivre l’avancée des nichées, repérer l’arrivée d’une nouvelle espèce ou s’inquiéter de

Rassurant aussi, dumoins pour les pêcheurs, de constater que le grand cormoran fréquente le lac de façon très occasion- nelle. Les espèces envahis- santes ignorent ou ne font que passer dans le Haut-Doubs. Né àMalbuisson, Laurent Bes- chet a découvert sa passion ornithologique en jouant au ping-pong ! Ce loisir était alors encadré par des amoureux de la nature qui l’ont initié.Après avoir goûté aux joies de la bai- gnade et de la voile, le natu- raliste en herbe se découvre

alors un nouveau hobby . Il pra- tique encore la balade en canoë. Le plaisir de la glisse évidem- ment, mais surtout l’occasion d’observer le lac vu depuis l’intérieur. Après 20 ans de pratique, l’ornithologue a conservé intac- te sa capacité d’émerveillement. “Je prends autant de plaisir à assister à un combat entre les foulques que de croiser le pas- sage exceptionnel d’une espè- ce jamais repérée dans le sec- teur” dit-il admiratif. F.C.

Seul endroit où niche la nette rousse.

NATATION Un entraînement par semaine La piscine naturelle des triathlètes pontissaliens Pendant l’été, la section triathlon du club nautique de Pontarlier se retrouve chaque mercredi soir sur la plage de Chaon. Natation suivie du pique-nique obligatoire. P lusieurs nageurs du lac sont très connus, à l’image de Christophe Corne qui réalise sa traditionnelle traversée hivernale à but caritatif. Le maître-nageur qui a prati- qué lui aussi le triathlon a même effectué le 14 juillet une tra- versée dans le sens de la longueur. Les familiers du lac connaissent bien aussi cette habitante de Montperreux qui nageait dans le lac en tirant derrière elle une petite embarcation. La plage de Chaon est donc le rendez- vous des triathlètes pontissaliens de mai à septembre. “On associe régulièrement la séance à un pique-nique avec option bivouac” , explique le président de la section Christian Schwalb en appréciant le côté décontracté de ces séances très fami- liales. Ils sont environ une douzaine à se jeter à l’eau tous les mer- credis soirs. Départ collectif puis chacun progresse ensuite à son rythme. Certains se “contentent” d’un aller-retour à Port- Titi. D’autres complètent en cabotant vers Les Grangettes puis reviennent à la case départ, soit entre 3 et 4 km. “Ces entraî- nements au lac permettent de nager en milieu naturel. Ce n’est pas toujours évident d’évoluer en eau sombre et parfois assez froide. On peut avoir un peu d’appréhension au départ, d’où l’intérêt d’y aller en groupe.” Beaucoup, par habitude et confort, nagent en combinaison. L’eau fait environ 17 à 18 °C lors des premiers entraînements. Les forcenés ou les moins frileux n’hésitent pas à affronter des eaux à 14 ou 15 °C. “Les combi- naisons protègent bien le corps. On ressent le froid aux extré- mités comme les mains ou la tête qui sont en contact avec l’eau.” Les triathlètes s’entraînent pour préparer la saison de com- pétition qui s’étend de mai jusqu’à la fin septembre. Ils seront près d’une vingtaine de la section pontissalienne à disputer “l’Elbaman” cet automne à l’Île d’Elbe. La section qui compte 83 licenciés ainsi qu’une école d’initiation a organisé derniè- rement le 11 ème triathlon du lac Saint-Point. Record d’affluence battu cette année avec 560 participants. F.C.

SAINT-POINT Le choc des couleurs Le lac, inépuisable source d’inspiration Tous les paysagistes comtois ont croqué un jour ou l’autre le lac en peinture. Denis Bauquier a même choisi d’en faire sa toile de fond au quotidien.

L’ artiste comtois Denis Bauquier vit depuis 2003 dans une coquet- te maison sur les hauteurs de Saint-Point. Entre pâturages et forêts, la vue ouvre de jolies perspectives sur le lac et les villages qui l’entourent. Un paysage au charme campagnard à souhait comme les apprécie Denis Bau- quier. Son épouse est originaire de Mal- buisson. Le peintre haut-saônois fré- quente donc la région de longue date. “On a toujours eu un petit pied-à-terre à Mal- buisson.” Comme tant d’autres, il s’émerveille sans cesse des couleurs du lac. Le spectacle change chaque jour et trouve son apo- théose à l’automne. “Cette saison est vrai- ment sublime avec la végétation multi- colore, le soleil plus bas sur l’horizon et encore quelques vaches aux pâturages.” Les lumières et cette touche de vie et d’authenticité caractérisent d’ailleurs la plupart des toiles de Denis Bauquier. Le

naît constitue d’ailleurs son fonds de com- merce pictural. “Cela permet aux gens de s’y retrouver” pense-t-il. Le Haut-Doubs l’inspire beaucoup et se vend plutôt bien en peinture. “Les gens d’ici sont très atta- chés à leurs racines et sont assez fiers de leur Haut-Doubs” , confirme Denis Bau- quier, lui aussi conquis par les paysages locaux. Il se plaît beaucoup à Saint-Point, dans cette commune qui a conservé son authenticité villageoise et sa dynamique agricole. Très sensible au cachet paysager du lac, le peintre n’est guère favorable à l’idée d’une voie verte trop visible. Il suit le dos- sier depuis l’origine. “J’étais franchement contre les premiers aménagements qui consistaient à tailler à vif dans les “falaises” de Port-Titi ou à installer des pontons au- dessus du lac” affirme le peintre. Le pro- jet a subi quelques évolutions. Il ne voit toujours pas l’intérêt de matérialiser une bande roulante de 3 mètres de large sépa- rée de la route. “Il faudra l’entretenir été comme hiver. À mon avis, elle sera vite saturée et les cyclistes reviendront natu- rellement sur la route” , conclut celui qui estime beaucoup plus pertinent et moins cher de réaliser une piste cyclable clas- sique mais qui fasse complètement le tour du lac. F.C. Denis Bauquier a trouvé à Saint-Point la toile de fond qui lui correspond.

lac figure bien entendu au catalogue du peintre. On y retrouve Port-Titi, Saint- Point, Malbuisson sans pavillons modernes ni pis- cine. En premier plan, des scènes de pêche ou de pati- nage surgies du passé. Denis Bauquier ne boude jamais son plaisir de repro- duire à sa manière ce “bon vieux temps” empreint de joie de vivre, gaieté et séré- nité. Cette nostalgie du passé dans laquelle il se recon-

Conquis par les paysages locaux.

Les triathlètes pontissaliens parcourent entre 1,5 et 3,5 km à chaque séance au lac Saint-Point.

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