La Presse Pontissalienne 129 - Juillet 2010

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 129 - Juillet 2010

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PONTARLIER

300 places Stortz’touch à la brasserie de la Poste

En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, Emmanuel Stortz a imposé son style dans l’un des lieux les plus fréquentés de la ville. Classieux.

P lein comme un œuf tous les midis, la brasserie de la Poste ravit tous les suffrages sur la qualité des plats et l’efficacité du ser- vice. C’était déjà bien avant, c’est encore mieux depuis l’arrivée d’Emmanuel Stortz en 2005. Originaire de Dampri- chard, le jeune homme avait déjà repris un bar en 1997 à Maîche. Du haut de ses 21 prin- temps, il s’emploie alors à remettre à flot le navire, double sa capacité d’accueil, rénove les lieux de fond en comble. En 2004, ayant sans doute le sentiment d’avoir fait le tour de la question, le patron cède l’affaire.Avec sa formation com- merciale, il goûte aux joies du salariat dans la maroquinerie de luxe. Le job lui plaît mais le costard du patron lui manque. Un changement se précise rapi- dement. “J’étais à l’école avec le fils de l’ancien propriétaire de la brasserie de la Poste” , rap- pelle Emmanuel Stortz en expli- quant ainsi comment il a fina- lement repris cette brasserie en 2005.À peine installé qu’il cogi- te le remaniement en profon- deur de cette institution qui a plusieurs fois servi de décor de cinéma et accueilli quelques personnalités d’envergure inter- nationale. “Je voulais rénover sans toucher l’esprit brasserie et cette ambiance qui plaît tant aux Pontissaliens” dit-il. La transformation est radicalemais le challenge est respecté même si certains trouveront à redire. La décoration reste toujours affaire de subjectivité. Après cette première réorgani-

sation, la capa- cité d’accueil passe de 150 à 200 places. Sur le plan tech- nique, c’est presque une révolution avec la création d’une cuisine digne de ce nom qui fait vite oublier l’ancien local de 4 m 2 . “Cette transformation s’est répercutée

Une transformation est radicale.

sur le mode de consommation de la clientèle qui privilégie de plus en plus la carte au plat du jour.” Emmanuel Stortz a pro- fité du chantier pour aménager une vinothèque avec 180 réfé- rences de 14 à 2 000 euros la bouteille. Des dégustations thé- matiques autour des accords mets-vins y sont organisées mensuellement. Le deuxième épisode de la Pos- te nouvelle version est tout récent et consiste en l’ouverture d’une salle multi-activités de 100 à 120 places. “On a eu l’opportunité de récupérer l’ancien restaurant de l’hôtel de la Poste. Il était occupé par un commerce qui a fermé. Cette nou- velle salle sert aux banquets, séminaires, repas de familles, soirées à thèmes et toutes sorte de réunions… On l’utilise aus- si en restaurant tapas et pâtes fraîches.” Le patron se sent bien à Pontarlier où il retrouve cet- te mentalité du Haut-Doubs qui lui va comme un gant. F.C.

Véritable institution pontissalienne, la brasserie de la Poste a trouvé avec Emmanuel Stortz le patron jeune et dynamique à la hauteur de son prestige.

AUTOMOBILES 185 millions d’euros de chiffre d’affaires Ça roule pour Vincent Deffeuille C hez les Deffeuille non plus la transmission père-fils n’était pas forcément pro- grammée. Du moins dans un À la tête d’un groupe de 520 personnes réparties sur 13 concessions, ce patron de 41 ans se distingue par sa volonté de rester Franc-Comtois.

rachète les parts de son associé et se retrouve l’unique actionnaire du grou- pe qui porte son nom.À peine le temps de souffler et le voilà lancé dans la création de concessions Fiat-Alfa-Lan- cia sur Vesoul et Lons. Le dernier fait d’arme du groupe Deffeuille s’opère à Pontarlier lors de la reprise du gara- ge Opel-Kia. Le groupe Deffeuille représente aujour- d’hui 185 millions d’euros de chiffre d’affaires. Il emploie 520 personnes sur 13 sites. Le goût d’entreprendre, l’ambition, tout comme l’idée de se diversifier expliquent probablement l’appétit de ce jeune dirigeant. Assez curieusement, il n’a jamais été tenté de sortir de sa région. Bien au contrai- re. “J’y tiens , note Vincent Deffeuille. On souhaite d’ailleurs capitaliser sur notre implantation comtoise et mettre des synergies en place entre nos garages, sans que cela soit visible aux yeux des clients.” Exemple à Pontarlier où les trois entités du groupe Deffeuille dis- posent d’une seule carrosserie. Dans un contexte économique fragi- le, le dirigeant préfère optimiser, ren- forcer ses structures. Il estime la taille de son groupe régional cohérente et n’a pas la volonté de développer autre chose. “Sauf si des possibilités se pré- sentent” , concède-t-il. Les effets de la crise sur le marché de l’automobile se font ressentir assez différemment en Franche-Comté selon le profil de la population active. “La situation est moins tendue dans les villes qui concen- trent beaucoup de services publics. C’est plus compliqué dans les zones fronta- lières touchées par la récession écono- mique” estime le concessionnaire. Si le développement d’une société se maîtrise, la clef selon Vincent Def- feuille, c’est aussi d’avoir les bons

hommes aux bons endroits. “En Franche-Comté, on peine à faire venir des cadres de l’extérieur. Heureuse- ment, on peut promouvoir en interne nos talents locaux. On travaille plutôt avec des équipes fidèles et du terroir.” Mais cette proximité ne résout qu’en partie la difficulté à trouver des jeunes techniciens dans les métiers de l’automobile. F.C.

premier temps. Après son bac passé à Pontarlier, Vincent Deffeuille a suivi une prépa H.E.C. avant d’entrer en école de commerce. “J’ai d’abord tra- vaillé 4 ans comme chef des ventes dans une entreprise qui fabriquait des outils de jardinage.” Pas vraiment de la piè- ce détachée auto… Son virage automobile coïncide avec le souci de son père Jean Deffeuille de trouver un repreneur aux deux conces- sions Renault qu’il a repris à Pontar- lier en 1972 et Morteau en 1985. La messe est dite. “Tu seras concession- naire mon fils.” Vincent et son épou- se Claire sont embauchés par lamarque au losange pour découvrir toutes les facettes du métier.

En 13 ans, Vincent Deffeuille a pris le contrôle de la plupart des conces- sions de la marque Renault dans le départe- ment, à l’exception du pays de Montbé- liard.

Le couple reprend l’affaire familiale en 1997. “Cela correspond aussi à l’époque où les regroupements ont été favorisés par les constructeurs.” Vincent Deffeuille va acquérir deux concessions à Lons- le-Saunier et Saint-Clau- de avant de s’associer en 2001 à Jean-Pierre Cône qui est déjà implanté sur Besançon, Dole et en Haute-Saô- ne. Le groupe Cône-Def- feuille continue à gros- sir en reprenant notam- ment les concessions Nissan à Besançon, Dole et Lons. Nouvelle étape en 2007 quand Vincent

Jamais tenté de sortir de sa région.

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