La Presse Pontissalienne 129 - Juillet 2010

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 129 - Juillet 2010

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IMMOBILIER 123 collaborateurs Pierre Gelin, la globale attitude Actif promoteur du réseau Century 21, ce jeune

sent sur une structure d’entreprise à part entière avec de véritables dépar- tements spécialisés : service juridique, comptabilité, communication, marke- ting , ressources humaines. Toutes les entités pontissaliennes seront bientôt regroupées dans un bâtiment neuf en cours de réalisation aux Épinettes. Qu’on apprécie ou pas l’homme et ses idées, difficile de nier la réussite de ce jeune autodidacte. Succès d’une aventure col- lective selon lui. “Il faut savoir faire confiance et déléguer. J’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur des équipes et des responsables très compétents.” Le transfert aux Épinettes marque une étape. Mais pas la fin du voyage. “On est encore loin d’avoir abouti. On passe seulement un cap. Il consiste à mettre en place toute une batterie de services pour redémarrer à partir de 2011 sur des projets qui laissent entrevoir 5 ou 6 ans de développement.” Quand on aime… F.C.

patron pontissalien a décliné le concept aux solutions de financement et dans l’habitat. Le service 3 en 1.

P ierre Gelin s’inscrit dans le registre du brillant self-made-man … pon- tissalien et fier de l’être. Titulaire d’un B.T.S. de comptabilité, il s’est orien- té dans l’immobilier par le biais du foot- ball. “Je dois beaucoup à l’ancien prési- dent du C.A.P. foot, Serge Vuillaume qui m’a mis le pied à l’étrier” , explique celui qui débute sa carrière professionnelle en

autres dans le Doubs et le Jura. “J’ai toujours le goût de la relation clientèle et du travail collectif avec la volonté d’of- frir une véritable formation et des plans de carrière à mes futurs collaborateurs” dit-il. L’association avec Patrick Gour- solle prend fin en 2007 quand ce dernier se retire pour s’orienter dans la promo- tion immobilière. Pierre Gelin estime quant à lui que l’avenir repose sur une vision plus globale des métiers de l’im- mobilier. “Les clients manquent de temps, d’information et de conseil, d’où l’intérêt de leur proposer d’autres services et com- pétences en matière de financements et dans le domaine de l’habitat” pense l’en- trepreneur. Le raisonnement se concrétise par la création des sociétés “VousFinancer.com” et “ailexpert”. Les trois enseignes repo-

1998 en entrant à l’agen- ce Century 21 Avenir Immobilier de Pontarlier. Au poste de conseiller en immobilier comme un cer- tain Patrick Goursolle avec qui il s’associera deux ans plus tard, à l’âge de 23 ans, pour reprendre les agences de Pontarlier et Métabief. Et en ouvrir ensuite trois

“On est encore loin d’avoir abouti.”

AGRO-ALIMENTAIRE 70 salariés en moyenne Badoz, de père en fils tout naturellement Sébastien et Vincent Badoz entretiennent le flambeau familial né il y a trois générations. Sans regret et avec l’enthousiasme des passionnés.

Pierre Gelin est aujourd’hui à la tête de trois sociétés, 12 points de vente et 123 collaborateurs.

ALIMENTAIRE Hyper U à Doubs La fibre commerçante plus forte que le droit David Gagnepain a préféré abandonner une carrière juridique pour se préparer à assumer la succession paternelle à la tête d’Hyper U. Affaire de famille. D avid Gagnepain, comme son frère cadet qui travaille dans l’in- dustrie, n’a jamais été forcé et contraint à reprendre le commer- ce parental. “On a eu une liberté de choix total” , explique le jeu- ne patron de 37 ans. Titulaire d’un D.E.S.S. en droit, il a amorcé un début de carrière juridique dans le sud de la France avant de revenir au bercail en 1998. “J’ai succombé en quelque sorte à l’appel commer- cial” dit-il. David et son frère ont baigné dans cet univers depuis l’enfance. Avec peut-être pour David, cette fibre commerçante typiquement familiale. Son grand-père était épicier ambulant à La Rivière-Drugeon avant de reprendre en 1956 une épicerie de 30 m 2 rue de Salins à Pontarlier. Son père Bernard qui assurait d’abord les tournées a ensuite ouvert en 1981 l’enseigne Unico rue de Besançon. Il a construit ensuite sur 1 200 m 2 le premier Super U à Doubs. Le compteur affichait 2 400 m 2 à l’arrivée du fils qui se verra confier la mission principale de super- viser la seconde extension à 4 100 m 2 . Bernard Gagnepain avait dû s’y reprendre à 7 fois avant d’obtenir le feu vert de la fameuse commis- sion départementale d’équipement commercial (C.D.E.C.). Le couple père-fils a fonctionné 11 ans ensemble. “Même si on n’était pas toujours d’accord et c’est logique, on partage la même vision. Le métier, c’est le client. Les extensions, y compris la prochaine de 2 000 m 2 , sont toujours dictées par cet objectif” estime le dirigeant. Bernard Gagne-

Sébastien et Vincent Badoz souhaitent avant tout évoluer en préservant l’esprit familial qui anime la société depuis trois générations.

L e comté, on l’aime sans compter disait la pub. C’est la même chose quand il s’agit de le fabri- quer. “Dans ce métier, on ne peut pas être forcé” , note Sébastien Badoz 34 ans. “Il fallait que cela soit naturel” , confirme Vincent, son frère cadet âgé de 30 ans. L’un et l’autre admettent l’influen- ce d’avoir grandi dans l’uni- vers du fromage. Après un bac pro et un B.T.S. dans l’industrie agro-ali- mentaire, Sébastien est le premier à intégrer l’entre- prise en 1998. Il s’occupe aujourd’hui des relations avec les agriculteurs, du ramas- sage du lait jusqu’à la fin de l’affinage. Responsable de la production en quelque sor- te. Son cadet a passé le même B.T.S. à l’E.N.I.L. de Mami- rolle avant de poursuivre son

Les deux frères sont résolu- ment sereins dans leurs res- ponsabilités. “Ce n’est pas plus difficile d’être patron dans le Haut-Doubs qu’ailleurs. On ne pourrait guère s’installer ailleurs quand on fabrique des pro- duits du terroir” , dit Vincent. “Face au souci de recrutement qui touche aussi la fabrica- tion fromagère, on essaie d’adapter l’outil de travail” , complète son frère. La deuxième génération Badoz évoluait déjà dans l’es- prit de la diversification en produisant comté, morbier, mont d’or. Depuis qu’ils sont aux commandes, les deux frères poursuivent la même stratégie en développant de nouvelles gammes de pro- duits : pâtes molles, can- coillotte, tomme du Jura…

cursus en école de commer- ce. Il supervise l’emballage, la logistique, la commercia- lisation et la gestion admi- nistrative. “Chacun a son domaine d’intervention et on fonctionne en complémenta- rité” , souligne Sébastien. Ni l’un, ni l’autre ne regrette d’être resté au pays et dans l’affaire familiale. “On ne se pose même pas la question vu les responsabilités qui nous incombent vis-à-vis des agri- culteurs qui travaillent avec nous et des salariés.” Chez les Badoz, on est fro- mager de père en fils depuis 1830. Le premier à se mettre à son compte, c’est le grand- père Constant qui s’installe en 1960. Il sera rejoint par son fils Christian à la fin des années soixante. Ensemble, ils reprendront d’abord une fromagerie aux Fourgs. L’ins- tallation en zone à Pontar-

lier remonte à 1981. “À l’époque, nos parents avaient investi dans un bâtiment de 800 m 2 . Aujourd’hui, la fro- magerie couvre 10 000 m 2 ” , observe Vincent. La société Badoz comprend également les fruitières de Levier et de

Largillat (La Longeville). Elle a repris en 2008 la fromagerie et les caves Guy Rième au Pont de la Roche à l’entrée du Val de Morteau. Les comtés de gar- de sont affinés dans l’ancien tunnel ferro- viaire d’Ama- thay-Vésigneux. Le site dispose de 5 500 places sur les 28 000 en stock.

“Dans ce métier, on ne peut pas être forcé.”

pain, en retraite depuis 1 an, vient toujours faire un tour au bureau. Atavisme familial ou pas, David appré- cie encore d’aller au contact de la clientèle, de recevoir les fournisseurs, de négocier avec ceux qui lui propo- sent des nouveaux produits. “J’apprécie cette proximi- té avec le client, ce relationnel. On ne fonctionne pas dans un objectif de rentabilité ou une logique d’action- nariat” , explique celui qui se retrouve à la tête d’une société de 185 salariés. Soit l’un des principaux employeurs privés du bassin pontissalien, voire du Haut-Doubs. Les journées de travail sont bien remplies pour ce père de 4 enfants, surtout quand l’on ajoute des responsabi- lités exercées au sein de la centrale d’achat qui regrou- pe 1 300 magasins. “J’ai la chance d’avoir une épouse très disponible” , sourit ce commerçant dans l’âme. F.C.

Ce commerçant dans l’âme.

F.C.

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