La Presse Pontissalienne 129 - Juillet 2010

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 129 - Juillet 2010

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BÂTIMENT

160 salariés La valeur n’attend pas le nombre des années F ils de commerçant origi- naire d’Orchamps- Vennes, Cédric Muller aurait pu être prof de Est sous la forme d’une fran- chise. Trois compagnies spécialisées dans la prise en compte des risques liés à la construction se sont regroupées pour former la S.G.A.M., un groupe d’assurance mutuelle présidé par le Bisontin Gérard Moyse.

plâtre. Le chal- lenge n’est pas pour déplaire à Cédric Muller peu intéressé à l’idée de reprendre le magasin de bri- colage tenu par ses parents à Orchamps- Vennes. “Je lui ai fait une pro- position de reprise. Il a

Le groupeMuller emploie désor- mais 160 personnes en C.D.I. Le jeune patron reconnaît que la conjoncture est plus difficile pour ceux qui comme lui dépendent beaucoup de la commande publique, que ce soit au niveau de l’investissement ou de laT.V.A. à 5,5%. “On est inquiet de savoir comme les choses vont évoluer en terme d’intervention publique” ajoute le jeune dirigeant. Pas du genre à se morfondre, Cédric Muller préfère passer à l’offensive en jouant la carte de l’innovation avec ces nouvelles sociétés susceptibles d’alimenter en commandes Perrin S.A.S. La démarche impose également de renforcer le positionnement com- mercial, d’être le plus en amont des opérations. Le Haut-Doubs, voire la Franche-Comté, sont devenus trop petits pour le grou- pe Muller qui a besoin de réali- ser de gros chantiers comme celui de la nouvelle maison de retrai- te à Doubs. “On n’est pas enco- re prêt intervenir à l’étranger. Cela nécessite du temps, de l’investissement. On préfère plu- tôt se concentrer sur nos mar- chés” , analyse-t-il assez réalis- te. Cédric Muller sait aussi faire la part des choses. Malgré toutes ses responsabilités, il continue à défendre les couleurs de l’équipe de foot d’Orchamps-Vennes, lui qui en est encore lemilieu défen- sif. Le jeune patron n’oublie pas qui lui a mis le pied à l’étrier. “J’ai appris le métier sur les fon- dations de la maison Perrin. On ne peut pas trouver mieux. Si l’entreprise en est là aujourd’hui, c’est grâce à Raymond Perrin” ajoute-t-il. F.C.

gym. Bac en poche, il avait d’ailleurs entamé des études dans ce sens à Besançon avant de changer radicalement d’orientation. “J’ai débuté ma carrière professionnelle à Pon- tarlier en octobre 2000 comme vendeur chez le fournisseur de matériaux Doras.” Très convain- cant et dynamique, il prend rapi- dement du galon et se lie éga- lement d’amitié avec l’un des principaux clients de son employeur, à savoir Raymond Perrin. Proche de la retraite, ce dernier songe à trouver un suc- cesseur à son entreprise spé- cialisée dans la pose de placo-

L’homme pressé d’entreprendre.

accepté de m’initier au métier pendant deux ans” explique Cédric Muller. Fin 2005, le jeune autodidacte prend seul les commandes d’une entreprise de 40 salariés. Pas de quoi le démonter, surtout quand la conjoncture s’avère éminem- ment favorable. La prospérité dans les métiers du bâtiment va lui permettre de reprendre d’une part deux entreprises à Pontar- lier et Besançon et de fonder d’autre part de nouvelles socié- tés. “L’objectif, c’est de pouvoir proposer une offre globale d’activités dans l’aménagement intérieur.” La stratégie se tra- duit par la création à Étalans deMuller Industrie, société spé- cialisée dans la fabrication de mobilier et gaines techniques en composants bois.Toute récente, la 3 ème entité du groupe Muller, Terres Neuves Énergie inter- vient dans le domaine de la réno- vation énergétique. “Après avoir établi un diagnostic complet sur un bâtiment, on préconise des travaux d’amélioration énergé- tique au propriétaire : isolation, portes et fenêtres, installation de chauffage, énergie solaire…C’est carrément un nouveau métier.” Cédric Muller projette même de décliner ce concept dans leGrand

Cédric Muller, 28 ans et 160 salariés sous ses ordres.

RESTAURATION L’Alchimie Jeune chef 100 % jeune cuisine Cuisinier de talent et anticonformiste, Pierre-Ivan Boos tient le seul restaurant gastronomique de Pontarlier. Place à la cuisine d’auteur.

P ontarlier mériterait d’être jumelée avec Foncine-le-Haut, berceau de la famille Boos. Sans cette proximité géogra- phique, Pierre-Ivan n’aurait peut-être jamais posé son baluchon en 2002 dans la capitale du Haut-Doubs. Il avait alors 33 ans et ouvrait sa pre- mière affaire. L’Alchimie a vite trouvé sa place dans l’annuaire des bonnes tables locales. L’originalité de son chef lui confère également un pouvoir d’attraction beaucoup plus large et subtil. “On tra- vaille avec une clientèle locale et des gastronomes à la recherche de nou- velles sensations. Ces gourmets vien- nent de toute la Franche-Comté et même de la région lyonnaise. On a aus- si ressenti les effets de l’ouverture de l’autoroute entre Neuchâtel et Yver- don” , observe le chef pontissalien. Huit ans après son installation pon- tissalienne, il n’éprouve aucun regret. Le pays lui plaît et lui laisse l’opportunité de s’épanouir profes- sionnellement. Quand il ne donne pas corps à la créativité culinaire dans son restaurant, il le fait avec ses copains restaurateurs comtois. “On forme un petit groupe informel de 5 chefs ins- tallés dans le Doubs et le Jura. On pré- pare ensemble des buffets, des apéri- tifs dînatoires dans le cadre de grands événements : inauguration du stand de la Région au salon de l’agriculture, remise du prix littéraire Edgar Fau- re à l’arche de la Défense, etc.” De vrais défis logistiques et créatifs comme les aime le chef pontissalien prêt renou- veler ce type d’expérience le plus sou- vent possible. “C’est l’occasion d’échanger avec d’autres confrères. Ces challenges pleins d’imprévus mettent en évidence la réactivité inhérente au métier” dit-il. Pierre-Ivan Boos est de la race des instinctifs. Ne lui demandez pas s’il compte ouvrir un second restaurant, rester aumême endroit, dans la même

ville. “Cela ne fait pas partie de mes projets. Mais où jour où ça me prendra…” Aussi sur- prenant que cela puis- se paraître, il regret- te d’être le seul restaurant gastrono- mique sur la place pontissalienne. “La demande varie avec l’offre dans ce secteur

versa. Vu son penchant pour l’inventivité, il ne pouvait guère pas- ser à côté de l’outil Internet. Il surfe par exemple avec Facebook sur un réseau où se retrouvent d’autres pro- fessionnels de la cuisine aussi rebelles que lui. Anticonformiste, Pierre-Ivan Boos a horreur des standards, qu’ils soient gustatifs ou référentiels. Si certains chefs visent l’étoile, lui qui la mérite- rait probablement est presque fier de ne pas en avoir. Il se sent beaucoup plus à l’aise dans le répertoire du “Car- net de route omnivore” qui référence 200 tables françaises 100 % jeune cui- sine. F.C.

De la race des instinctifs.

d’activité où les établissements ne sont jamais vraiment en situation de concur- rence car chacun a son propre registre culinaire.” Pas du genre conservateur, il envoie régulièrement des clients chez Marc Faivre àMalbuisson et vice-

La cuisine hors des sentiers battus

proposée par le jeune chef pontissalien

contribue aussi à la

promotion du Haut-Doubs. On vient de loin savourer les plats de Pierre-Ivan Boos.

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