La Presse Pontissalienne 129 - Juillet 2010

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 129 - Juillet 2010

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LES NOUVEAUX BARONS DE L’ÉCONOMIE LOCALE

Le poêle autrichien

> Gamme granulés de bois > Le silence de la convection naturelle > Beauté de la flamme

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Qu’ils soient créateurs ou repreneurs, les jeunes dirigeants d’entreprise du secteur partagent plusieurs points communs. La plupart sont originaires de la région et comptent bien continuer à s’y épanouir le plus longtemps possible. Beaucoup ont gardé ce réflexe très pragmatique d’évoquer la taille de leur entreprise en fonction du nombre d’emplois et non pas en se référant au chiffre d’affaires. Encourageant, car c’est aussi ce qui distingue le patron autodidacte du dirigeant issu d’une grande école. Les jeunes patrons du Haut-Doubs ont de l’ambition mais savent aussi garder les pieds sur terre. Dossier. EMPLOYÉE PUIS DIRIGEANTE Une touche de féminité dans un univers d’hommes Marie Monnier codirige depuis 2004 l’entreprise Invernizzi à La Cluse-et-Mijoux. Simple affaire de confiance, de compétence et de passion. L es jeunes dirigeantes dʼentreprise sem- blent assez rares dans le Haut-Doubs. Ce qui ne signifie nullement quʼelles

ANALYSE

Le profil Création d’entreprise : plutôt des hommes entre 31 et 45 ans On enregistre chaque année dans le Doubs entre 1 200 à 1 500 créations d’entreprises. Un niveau nécessaire au maintien de l’outil économique.

D ifficile aujourd’hui de parler de création d’entreprise en ignorant le raz-de-marée des auto-entrepreneurs. “Ils sont responsables d’une création sur deux, observe Laurent Sage, responsable des études économiques à la C.C.I. du Doubs. Le succès de ce statut est indé- niable. Il comble un vide entre le chô- Le centre des jeunes dirigeants du Haut- Doubs en sommeil Cette association patronale ne regrou- pe plus que 8 jeunes dirigeants, soit deux fois moins quʼavant la crise. “Le C.J.D. du Haut-Doubs est aujourd’hui en perte de vitesse. C’est toujours plus compliqué de mettre en place un programme d’actions sur une base de 8 participants” , regrette Jean-Phi- lippe Blondeau, le président de la sec- tion Haut-Doubs. Ce jeune cadre commercial se pré- pare à reprendre les rênes de lʼentreprise A.T.M. fondée par son père en 1996. Le C.J.D. est tout à la fois une structure de formation, dʼéchange et de partage au service des jeunes dirigeants. “On se retrou- ve habituellement une fois par mois. On participe à deux forums de for- mation sur le commerce, la commu- nication, la découverte de soi… On fonctionne aussi toute l’année au sein de différentes commissions qui trai- tent de sujets actuels comme celui du recrutement en zone frontalière.”

Doubs sont un peu plus pérennes qu’ailleurs. En France, une entrepri- se nouvelle sur deux périclite au bout de deux ans. La longévité est plus éle- vée chez nous. “Le Doubs et le Haut- Doubs restent des territoires très indus- trialisés. Les créations d’entreprise dans l’industrie sont toujours plus durables que dans le commerce ou les services.” Laurent Sage estime que la qualité des dispositifs d’accompagnement contribue aussi à ce surcroît d’efficacité. “Une entreprise bien accompagnée dure plus longtemps que les autres. Le fait de s’inscrire dans ou plusieurs réseaux est un atout pour le créateur.” 50 % des créateurs du Haut-Doubs ont entre 31 et 45 ans. 20 %moins de 30 ans et 30 % plus de 45 ans. Enfin, la parité n’est pas de mise avec des hommes qui repré- sentent 80 % des nouveaux patrons. F.C.

mage et la création pure et dure d’une société. Certains s’engagent sur cette voie juste pour exercer une activité complémentaire. Pour d’autres, il s’agit de tâter le terrain dans l’idée peut-être de se mettre à son compte. Une partie d’entre eux réussira.” Hors auto-entrepre- neurs, on recense 300

soient absentes. Elles exercent probable- ment des responsabilités de façon moins visible dans le libéral ou le tissu associatif, quand elles ne sont pas dʼefficaces collabo- ratrices de leur patron de mari. Rien de tout cela chez Marie Monnier. Cette Bisontine dʼorigine a toujours eu une attiran- ce pour les grues et les engins de chantier. Ce genre de fascination ne sʼexplique pas. Avec son Bac C en poche, elle suit une for- mation dʼingénieur en génie civil et urbanis- me à lʼI.N.S.A. de Lyon dans lʼidée bien sûr de travailler dans ce secteur dʼactivité et plus précisément dans le gros œuvre. Sitôt sortie de lʼécole en 1996, elle décroche son premier emploi chez Invernizzi. “J’estime que ce ne n’est pas moi qui ai eu du courage mais mes employeurs en faisant confiance à

“La parité n’est pas de mise.”

créations d’entreprise depuis 18 mois sur l’arrondissement de Pontarlier en y incluant le canton de Maîche. 20 % dans l’industrie, 40 % dans le com- merce et 40 % dans les services. Une répartition identique à celle du Doubs. La part industrielle n’est pas négli- geable. Elle explique en partie pour- quoi les créations d’entreprise dans le

Marie Monnier a décroché en 1996 son premier emploi chez Invernizzi, entreprise qu’elle codirige

depuis 2004 avec Gratien Invernizzi.

Jean- Philippe Blondeau, futur patron d’A.T.M., préside également le Centre des Jeunes dirigeants du Haut- Doubs.

une jeune qui n’avait alors aucune expérience. J’ai eu la chance de travailler avec Jean Goguely, le gérant de l’époque, qui m’a tout appris.” Courageuse, sans dou- te, mais travailleuse et curieuse, cʼest sûr. Marie Monnier fera pratiquement le tour de tous les postes-clefs au sein de cette structure qui employait 50 salariés : chargée dʼétude, pilotage de chantier, suivi financier…Exercice éminemment formateur pour une future dirigeante. “Au départ de Jean Goguely, j’ai repris des participations dans le capital, explique celle qui codirige lʼentreprise depuis 2004 avec Gratien Invernizzi. Le grand changement s’opère au niveau des responsabilités surtout quand on travaille dans le grosœuvre avec un effectif de 30 à 45 salariés. C’est autre chose.” Ce qui la rebute le plus dans son métier : le poids des réglementations et des normes. Autre souci, la difficulté de trouver du personnel qualifié. “On est prêt à embaucher trois ou quatre maçons sur le champ” , lance-t-elle sans conviction. Son arrivée aux commandes de lʼentreprise de La Cluse-et-Mijoux coïncidait aus- si avec le renouvellement de lʼéquipe dirigeante. “On en a profité pour changer de logo.Mais l’évolution de l’entreprise s’est poursuivie sur lemêmemode qu’auparavant en intervenant toujours dans le génie civil” précise la dirigeante. F.C.

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