La Presse Pontissalienne 128 - Juin 2010

LE PORTRAIT

La Presse Pontissalienne n° 128 - Juin 2010

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LA RIVIÈRE-DRUGEON Les voyageurs de l’Asie Michel et Nathalie Courtet se sont pris au défi de découvrir l’Asie en vélo couché. Plus vraiment du tourisme. Plutôt de l’aventure sportive et humaine.

qu’ils ont dû faire appel aux forces de l’ordre pour se retrou- ver. Les aléas du voyage. Partir plusieurs mois en terre inconnue impose un gros tra- vail de préparation et d’anticipation. Il faut bien sûr planifier les étapes et le circuit en fonction de la durée des visas. Sans oublier aussi de prévoir le règlement des factures d’eau, d’électricité, la déclaration des impôts… Tous ces détails du quotidien auxquels on ne pen- se plus ou pas forcément à 10 000 km de là. Parce qu’ils avaient tant de choses à raconter, tant d’images à montrer, le couple a décidé de mettre tout cela dans un livre à paraître prochainement aux Presses du Belvédère. Titre : “L’Asie en vélo couché, du Haut- Doubs à Téhéran”. “Il s’agit du périple 2008” , précise Nathalie. L’histoire n’est pas encore ache- vée. En novembre prochain, troi- sième tranche d’Asie pour une traversée Sud-Nord au départ de la Thaïlande jusqu’en Rus- sie via la Birmanie, le Vietnam, le Cambodge, la Chine, et la Mongolie. Durée du voyage : 1 an. Quand on aime, on ne comp- te pas. F.C. Nathalie et Michel Courtet présenteront un diaporama de leur dernier voyage le 19 juin à 20 h 30 à la salle Morand de Pontarlier. Entrée gratuite.

Au cours de leurs deux

premiers voyages, Michel et Nathalie Courtet ont parcouru plus de 10 000 kilomètres en bent ou vélo couché. (www.migratio nsenbent.fr).

A ller au contact d’un pays et de ses habitants en débarquant d’un bus rempli de touristes limi- te la part d’échange à des rap- ports superficiels. Le résultat est radicalement différent quand vous décidez d’appréhender ce même pays au rythme du mar- cheur ou du cycliste. “ Ç a n’a plus rien à voir. Les gens vous considèrent alors comme des voyageurs et sont beaucoup plus naturels, hospitaliers” , précise Nathalie Courtet. Parcourir l’Asie à vélo semble difficilement compatible avec l’ordinaire d’une existence à 5 semaines de congés payés. Les Courtet ont vécu comme tout le monde sur ce modèle. Nathalie exerçait dans la maintenance industrielle et Michel trouvait son bonheur dans la menuise- rie. Le couple partageait aussi le goût des voyages et de la mon-

tagne. Ils s’offraient déjà de belles virées mais sur quelques semaines seulement. Peut-être de quoi contracter le virus de l’aventure ? En tout cas, Nathalie amorce la mutation vers 2006 en quittant l’industrie pour se convertir dans l’accompagnement en moyenne montagne. Son nouveau job lui permet de concentrer ses périodes d’activité et d’avoir plus de temps libre disponible.Michel quant à lui trouve toujours du boulot dans l’intérim. Les choses évoluent tant et si bien qu’ils décident finalement d’organiser de toutes pièces une traversée de l’Asie planifiée sur quelques années. “Je tenais à conserver des liens avec mes partenaires employeurs et nous ne voulons pas forcément couper les ponts avec la France” , justifie Natha- lie. Le fait de se déplacer en “bent”

ou vélo couché, peut surprendre. C’est le moyen de déplacement le plus adapté à tous les formats de route. La position couchée est beaucoup plus confortable à tenir sur de très longs périples. 20 avril 2008 : premier jour du premier voyage. Le couple s’élance de La Rivière-Drugeon. Il y reviendra 7 mois plus tard après avoir effectué 12 900 km. Sur la carte, ça donne : France, Italie, Croatie,Monténégro,Alba- nie, Macédoine, Bulgarie, Tur- quie, Iran, terminus du par- cours. Le retour à la case départ se fait en train durant une semai- ne. “On n’oubliera jamais le tron- çon entre Téhéran et Istanbul avec une superbe ambiance digne de l’Orient-Express” , souligne Michel. Juste le temps de savourer les neiges jurassiennes avant d’entamer le second épisode de

la série asiatique. Le départ en vélo est donné cette fois-ci à Astana, capitale du Kazakhs- tan. Nathalie et Michel vont tra- verser ensuite les anciennes Républiques soviétiques de l’Asie centrale. À savoir : Kirghizis- tan, Tadjikistan. “On a vraiment

tan, l’Inde et deuxmois auNépal avant de boucler le séjour à Del- hi. 10 200 km au compteur. Quelques kilos en moins, une forme éclatante. En cours de parcours, les cyclistes ont fait quelques pauses, le temps par exemple de réaliser le tour des Annapurna à pied. Un grand classique chez les trekkeurs. Autre beau souvenir, le passa- ge en bent du plus haut col rou- tier du monde à 5 368 m d’altitude. Des anecdotes et des souvenirs, ils en ont de toutes les couleurs à raconter. Comme cette ren- contre imprévue au Tadjikistan avec un couple français dont l’homme était originaire de Vil- lers-le-Lac. Au quotidien, Natha- lie et Michel ne circulaient pas roue dans roue. Ils faisaient plu- tôt l’élastique. C’est ainsi qu’ils ont réussi à se perdre si bien

attaqué la hau- te altitude à partir de ce pays.” Des pay- sages à couper le souffle, très peu habités. Quelques galères aussi sur ces pistes parfois embourbées. L’aventure se poursuit par un bref séjour en Chine, puis c’est le Pakis-

Le plus haut col routier du monde.

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