La Presse Pontissalienne 128 - Juin 2010

La Presse Pontissalienne n° 128 - Juin 2010 MOUTHE - RÉGION DES LACS 23

MONTPERREUX Licencié au Vélo-club de Pontarlier Un Chilien roule pour Pontarlier Hébergé chez Nicolas Vieille à Montperreux, le jeune Chilien Matias Reyes découvre le cyclisme français et la vie locale… avec un goût prononcé pour le comté.

D e la France, il ne connais- sait pas grand-chose mis à part le Tour de France. De son Chili natal qu’il a quit- té au mois de mars, Matias Reyes a emporté dans ses bagages son large sourire à défaut d’avoir trans- porté le soleil d’Amérique du Sud. Son arrivée - le 22 mars - dans la capitale du Haut-Doubs tient à la fois d’un concours de circonstances et surtout grâce au geste de Nicolas Vieille - habi- tant de Montperreux - qui a bien vou- lu l’accueillir. Ancien cycliste amateur, Nicolas loge et nourrit gratuitement le jeune Chi- lien recommandé par son compatrio- te José Medina, vainqueur du Tour de Franche-Comté en 1999. Visiblement, ce dernier ne s’est pas trompé sur les qualités de cycliste du jeune homme au teint mat et aux grands yeux noirs : “Il nous a impressionnés lors du Prix Comté-Petite à Saint-Antoine où il ter- mine 2 ème alors que les meilleurs cou-

reurs de 2 ème catégorie de Franche-Com- té étaient présents. Pour un junior, c’est exceptionnel” résume le président du V.C. Pontarlier Joseph Santagata, tout heureux de pouvoir accueillir un tel élément dans ses rangs. Matias défendra les couleurs pontis- saliennes jusqu’au 12 septembre, date de la fin de validité de son visa. Une

période assez longue pour s’affirmer sur les routes françaises : “Ici, les courses sont plus dures qu’au Chili” dit le garçon dont les qualités de grimpeur se sont très vite affichées. “Pour l’en- traînement, les routes sont meilleures ici. Chez moi entreMolina et Curi- co, il y a cinq routes pour rouler. Et c’est plat”, confie Matias qui com- mence à comprendre le Français. Pour le reste,

Nicolas Vieille (à droite) abrite gratuitement le jeune cycliste chilien.

“Peu de routes au Chili.”

il communique avec sa famille et ses frères et sœurs via Internet notam- ment le soir. Ce qui lui manque : la viande et les empanadas (feuilleté far- ci de viande). Depuis son arrivée, il a découvert le ski de fond et le comté - qu’il semble adorer : “Je fais attention qu’il n’en mange pas trop car ce n’est pas vrai- ment conseillé pour un cycliste” s’amu- se Nicolas, son hôte d’accueil. Fronta-

lier travaillant de nuit, il partage avec Matias des moments de détente et l’ac- compagne sur les épreuves sportives. Au début, il l’a même guidé sur cer- taines routes d’entraînement au bord du lac Saint-Point puis dans la vallée d’Ornans et lui prépare chaque soir des repas. Un beau geste (gratuit) de sa part : “Si je l’accueille, c’est que je peux assurer d’un point de vue finan- cier et en terme de temps. Je voulais

vraiment partager une expérience avec quelqu’un” dit Nicolas, qui se met tout doucement à l’espagnol. “On commence à se comprendre. J’ai acheté un tableau et lorsque l’on ne se comprend pas, j’écris les mots.” Matias vit sa passion à fond et le V.C. Pontarlier espère qu’il récol- tera quelques bouquets. Pourquoi pas dès le 20 juin lors du difficile Tour de Seyssel en Savoie. E.Ch.

Sur les hauteurs du lac Saint Point " aux Champs Nouveaux ", Eric Pacquelet de Saint Point éleveur de race à viande parmi les montbeliardes.

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