La Presse Pontissalienne 126 - Avril 2010

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 126 - Avril 2010

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LES HÔPITAUX-NEUFS Victime de bruits de couloir ? On a sifflé la fin de la Ré-Craie Le centre de loisirs qui accueillait les enfants du secteur a définitivement fermé ses portes. Sa gérante est amère, les élus locaux se disent impuissants. Constat d’échec.

D ébut avril, Coralie Gibault et sonmari Noël quittaient navrés leur local au centre desHôpi- taux-Neufs, où on pouvait lire jusqu’à fin mars un nom sur la devanture :“LaRé-Craie”. Depuis début avril, plus d’enseigne, plus d’activité, la Ré-Craie a défini- tivement fermé ses portes. Le centre de loisirs ouvert en 2008 dans la commune accueillait les enfants de 3 à 10 ans en péri- scolaire le matin, le midi et le soir ainsi que pendant les vacances scolaires. Une ving- taine d’enfants y étaient inscrits et “pour septembre, nous avions déjà une dizaine de réservations. Nous sommes obligés de fermer, nous nous retrouvons le bec dans l’eau” soupire Coralie Gibault.

Hôpitaux-Neufs. “Nous avions prévu d’acheter le local, les banques n’ont pas voulu nous suivre” déplore M me Gibault. Quelques loyers impayés qui auraient été négociés contre des travaux faits dans les locaux, et l’entente entre la locataire et son propriétaire a volé en éclat. Sachant son avenir compromis aux Hôpitaux, Coralie Gibault s’étaitmise en quête de nouveaux locaux. “On avait retrouvé un local à Jougne. Jusqu’en décembre, c’était bon sur le prin- cipe et brutalement, le proprié- taire m’a dit que ce n’était plus possible. Même chose àMétabief où je pensais que lamairiem’avait trouvé une solution. Ellem’a indi- qué ensuite que le local qu’elle aurait pu me laisser devait être repris par le comité des fêtes… Je m’estime victime de la rumeur et de bruits de couloir selon les- quels on serait insolvables. Je le conteste” plaide la jeune femme qui a également frappé à la por- te de la mairie des Hôpitaux. Lemaire Florent Paquette recon- naît à demi-mots que “c’est un cas unpeu compliqué. M me Gibault rencontrait des problèmes depuis une année, on a tenté de jouer les

conciliateurs avec une banque de Pontarlier mais cette banque n’a pas donné suite constate-t-il. Et il faut reconnaître que nous avons dans nos communes du secteur un vrai déficit de salles.” ÀMéta- bief, lemaireGérardDèque recon- naît que “la salle à laquelle nous pensions a été reprise par le comi- té des fêtes. Ici, nous réfléchis- sons à un projet de centre aéré qui devrait aboutir relativement rapidement.” En attendant, pour le secteur de Métabief et des Hôpitaux, aucu- ne solution alternative n’existe depuis la fermeture de la Ré- Craie. Et ce sont les parents d’élèves qui sont les premières victimes de cette fermeture. Plu- sieurs d’entre eux se retrouvent sans solution depuis l’épilogue malheureux de cette initiative privée. Coralie Gibault se dit “très amère” , et victime d’une entreprise de déstabilisation volontaire des élus locaux qui n’auraient rien fait pour la sou- tenir. Ce que démentent ces der- niers qui voient plutôt dans la fermeture de laRé-Craie le résul- tat d’une gestion hasardeuse. J.-F.H.

Le local de la Ré-Craie est désormais vide.

Effet J.O. : carton plein pour le biathlon L’attrait vers cette discipline sportive et ludique se confirme suite aux médailles décrochées par les biathlètes français à Vancouver. Prometteur. “B eaucoup de gens nous ont contactés pour avoir des ren- seignements sur les disci- plines nordiques en général teurs chargé d’encadrer cette activité. Soit, par exemple, une cinquantaine de personnes qui ont participé chaque semai- ne aux cours collectifs organisés sur le stade de la Seigne aux Hôpitaux-Vieux. “On enregistre une progression de 20 % sur les réservations Biathlon pour tous” , précise Anne-Sophie de l’office de tou- risme Mont d’Or Deux Lacs. Beaucoup de demandes et le biathlon en particulier. Certaines demandes ne manquaient pas de spon- tanéité à l’image de ce Parisien enthou- siasmé par les résultats des biathlètes et qui souhaitait s’y mettre immédiatement” , observe André Parent, permanent au siè- ge administratif du comité régional de ski du massif jurassien à Pontarlier. Le phénomène n’est pas nouveau en soi. Les médailles d’or décrochées par Flo- HAUT-DOUBS

Alors pourquoi une fermeture si brutale ? En cause a priori , les conflits qui opposaient la responsable de la Ré-Craie au propriétaire des locaux,l’an- cien photo- graphe des

“On a tenté de jouer les conciliateurs.”

L’impact des J.O. est indéniable même s’il ne suffit pas à expliquer cet engoue- ment. Le biathlon ne manque pas d’at- trait. Il peut se pratiquer en été comme en hiver à ski, en raquette, en roller voi- re tout simplement à pied. “Le tir aide à faire passer l’effort physique” , poursuit Aurélien Bourgeois. Cette accessibilité plaide en sa faveur, d’où l’idée de le vendre de façon ludique. “C’est un produit qui se vend bien sur du court séjour ou en formule séminaire d’entreprise. La deman- de émane non seulement des touristes mais aussi des locaux. On peut offrir une séance découverte sous forme de bon- cadeau” , complète Séverine de l’office de tourisme Mont d’or Deux Lacs. Le biath- lon loisir semble en tout cas promis à un bel avenir. F.C.

rence Baverel et Vincent Defrasne aux J.O. deTurin en 2006 avaient déjà foca- lisé l’attention. Cette dynamique s’était traduite par la mise en place de l’animation “Biathlon pour tous”. Les initiations pro- posées aux touristes, aux scolaires, aux centres de loisirs ont remporté un franc succès cet hiver. “On a fait des séances com- plètes pendant toutes les vacances” , note Aurélien Bourgeois, l’un des moni-

Une progression de 20 %.

Les médailles olympiques de Vancouver ont permis de renforcer l’engouement déjà observé à partir de 2006 autour du biathlon loisir.

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