La Presse Pontissalienne 126 - Avril 2010

LE DOSSIER

DUPASQUIER Patrick

La Presse Pontissalienne n° 126 - Avril 2010

GRANDES SURFACES : LA COURSE EN AVANT CONTINUE

Toutes ferblanteries (chéneaux, cheminées, lucarnes etc...)

Ferblanterie décorative

(enseignes, boites à lettres, gargouilles, etc...)

Ferblanterie décorative d’intérieur

(hottes de cheminées, habillage de cheminées d’intérieur, travaux à la demande, etc...)

21, routes du lac - BOUVERANS 03 81 89 79 25 - 06 74 49 05 90

Crise ou pas, les projets d’implantation ou d’extension ont repris de plus belle dans les zones commerciales. En 10 ans, ce secteur d’activité a créé 24 % d’emplois supplémentaires, soit de loin la plus forte progression départementale. La branche commerciale compte désormais 2 400 salariés sur le secteur pontissalien. Ce véritable poumon écono- mique vit au rythme des flux et reflux de l’activité frontalière. Laquelle a sérieusement fléchi depuis 2008. En y ajoutant le coup de frein de la clientèle suisse, on obtient une baisse globale du chiffre d’affaires de l’ordre de 10 % dans le commerce. Bilan de santé et regard vers l’avenir.

Le dynamisme du bassin pontissalien n’en finit pas de surprendre, même ses plus fervents partisans. La crise 2009 plus ou moins ressentie selon les secteurs a mis de nouveau en évidence la forte corrélation entre les frontaliers et les commer- çants. Quand les premiers pointent au chômage, les seconds font le dos rond. Conclusion de la dernière assemblée générale de la C.C.I. du Doubs qui s’est tenue à Houtaud le 31 mars dernier. Pouvoir d’achat L’activité commerciale sous perfusion frontalière CONSOMMATION

O n dit souvent que la densité commerciale pontissalienne correspond à celle d’une ville de 100 000 habitants. Les chiffres tendent à le prouver, notam- ment dans l’alimentaire. La densité locale s’élèvera à 823 m 2 pour 1 000 habitants quand les extensions d’Hyper U (2 000 m 2 ) et de Colruyt (425 m 2 ) seront finalisées. Soit lar-

la C.C.I. (Chambre de Commerce et d’Industrie) du Doubs sur l’économie frontalière présentée en 2007 avait déjà apporté un éclairage nouveau sur le poids grandissant des tra- vailleurs frontaliers dans le commerce local. “Ce rapport montrait une dyna- mique commerciale exceptionnelle mais sous dépendance. La raison prin- cipale de cette prospérité repose sur la croissance du nombre de fronta- liers et leur pouvoir d’achat” , explique Laurent Sage, le directeur des études économiques à la C.C.I. du Doubs. Ce constat est toujours d’actualité. Le pouvoir d’achat des frontaliers constitue la variable impactante prin- cipale de l’activité commerciale pon- tissalienne. Contrairement aux idées reçues, la clientèle suisse est relati- vement marginale puisqu’elle repré- sente tout au plus 10 % du chiffre d’affaires du commerce. Nos voisins viennent toujours se “ravitailler” en viande, livres, café et autres produits alimentaires proposés chez nous à des prix plus attractifs. “L’un des grands enjeux sera je pense d’attirer

une clientèle suisse plus aisée. Celle qui se déplace aujourd’hui le plus sur la France a plutôt un faible pouvoir d’achat et l’arrivée d’enseignes hard discount de l’autre côté de la frontiè- re risque encore de limiter ce flux” poursuit le spécialiste. Quand l’horlogerie suisse va, tout va. La santé du travail frontalier dépend grandement de l’activité microtech- nique horlogère suisse. Cette branche absorbe 40 % des frontaliers. Le retour des frontaliers depuis 2008, associé au ralentissement de l’industrie du Haut-Doubs, a fait s’envoler le taux de chômage. Il a augmenté de 50 % à Pontarlier et plus que doublé sur Morteau. “Globalement, la crise a engendré une baisse de chiffre d’affaires dans le commerce pontissalien de l’ordre de 10 % sur un an.” Même si l’horlogerie semble donner quelques signes de reprise, le retour à la croissance n’est pas encore à l’ordre du jour. Comme beaucoup de frontaliers risquent de rester en plan de long mois encore, le commerce devra encore faire le dos rond en atten-

gement au-dessus de la moyenne nationa- le (303 m 2 pour 1 000 habitants) ou dépar- tementale (371 m 2 pour 1 000 habitants). Impressionnant. D’autant plus que la dynamique ne s’est pas interrompue avec la crise comme l’illustre le projet Cit’Y Avenue. Comment expliquer un tel fleurissement d’enseignes ? Jusqu’à quand cela va-t-il durer ? L’enquête de

Quand l’horlogerie suisse va, tout va.

“L’un des grands enjeux sera je pense d’attirer une clientèle suisse plus aisée”, estime Laurent Sage, responsable des études économiques à la C.C.I. du Doubs qui présentait les résultats de l’étude le 31 mars.

dant des jours meilleurs. C’est pro- bablement le secteur de l’alimentaire qui risque de souffrir le plus. Les enseignes se livrent déjà une rude bataille, le gâteau stagne et les sur- faces vont encore augmenter. La concurrence intra-zone va s’accentuer. Sachant que l’alimentaire représen-

te à lui seul 40 % des 2 400 emplois existants dans le commerce local, il vaudrait mieux que l’horloge écono- mique suisse reprenne assez rapide- ment son rythme de croisière.

F.C.

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