La Presse Pontissalienne 126 - Avril 2010

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 126 - Avril 2010

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PONTARLIER Une pétition est lancée Des riverains protestent contre l’extension de C.A.P.O. Les intérêts économiques sont parfois incompatibles avec ceux des riverains. C’est le cas à Pontarlier où des habitants s’insurgent contre le projet d’extension de la société Caréco C.A.P.O. qu’ils accablent de toutes les nuisances.

L e projet d’extension de l’entreprise Caréco C.A.P.O. (Centre Auto Pièce Occasion) agite les rive- rains du quartier. En signe de protestation, ils ont lancé une pétition qui réunit une vingtaine de signatures au motif que ce projet engendrerait notamment “un préjudice aggravé esthé- tique et visuel important et permanent.” Isais Duarte habite un petit pavillon de la rue Branly depuis 36 ans, face à CentreAuto Pièce Occasion.À l’époque, quand il a construit en bordure de la

zone industrielle, il avait des vaches sous ses fenêtres. Aujourd’hui, lui et sa femme ne supportent plus le reflet du soleil dans le pare-brise des voi- tures entreposées ici en attente d’être désossées. “À midi en plein soleil, ça fait comme des projecteurs. La réver- bération est insupportable dans la cui- sine. Je ne veux pas payer 2 000 euros d’impôts locaux pour avoir un tas de tôles devant chez moi” s’énerve-t-il. “Cette affaire nous prend la tête. Elle retentit sur toute la famille” s’emporte

son épouse. Le couple de retraités en a ras-le-bol. “Franchement, pourquoi ne pas installer ailleurs une entre- prise comme celle-ci” disent les péti- tionnaires. S’il pouvait déménager, sans doute que Philippe Martin, responsable de Caré- co C.A.P.O., étudierait cette option. “Il est clair qu’en m’installant sur trois ou quatre hectares, je pourrais déve- lopper davantage mon entreprise. Le problème est qu’on ne veut pas d’activité comme la nôtre aux entrées de ville” explique-t-il. Néanmoins, l’entrepreneur ne reste pas sourd aux revendications des rive- rains alors que rien ne l’y oblige. Il est en zone industrielle, le foncier est dis- ponible, il peut s’étendre. “J’ai fait des propositions pour limiter l’impact visuel. Dans le nouveau projet, nous allons retirer la palissade en tôle. Elle sera remplacée par du grillage avec une haie de conifères” rappelle Philippe Martin. C’est un pas en avant pour les pétitionnaires. Actuellement, l’entreprise Caréco C.A.P.O. fondée en 1987 n’a pas d’autre choix que celui de s’agrandir. L’année

Isais Duarte fait partie des opposants à l’extension de Caréco C.A.P.O.

les ateliers, les bureaux et le magasin vont être agrandis. 3,5 nouveaux emplois seront créés en plus des 10 existants. Les intérêts économiques sont parfois incompatibles avec ceux des riverains. Mais en filigrane, cette affaire pose la question de la gestion de l’urbanisation des territoires par les collectivités locales. La mise en place du plan local d’urbanisme doit permettre d’éviter ce genre de situation où une rue seule- ment sépare des activités industrielles d’une zone pavillonnaire. T.C.

dernière, 1 360 véhicules ont transité par ce parking où ils ont été démon- tés dans les ateliers pour la plupart avant d’être vendus en pièces déta- chées en France et à l’étranger. Un volume d’activité qui a tendance à aug- menter. “De moins en moins d’entreprises sont agréées par la pré- fecture pour recycler les véhicules. Nous sommes une des toutes premières à avoir obtenu la norme Qualicert” indique Philippe Martin. Un récent rapport de la D.R.I.R.E. (direction régionale de l’environnement) indique par ailleurs que cette société respecte la régle- mentation environnementale inhé- rente à son activité, notamment en ce qui concerne la dépollution des véhi- cules. Aujourd’hui, une extension est néces- saire pour accompagner la croissance de Caréco C.A.P.O. Installée sur 12 000 m 2 , elle prévoit d’augmenter sa surface de 3 500 m 2 . Dans l’opération,

1 360 véhicules en bout de course sont pris en charge par l’entreprise pontissa- lienne.

EN BREF

Rochejean La ferme de la Batailleuse à

Rochejean propose des séjours pour enfants cet été. Plusieurs formules sont proposées sur le thème “Tout autour de la ferme” pour les 6-12 ans ou “Entre lacs et montagne” pour les 13- 16 ans. Inscriptions et renseignements au 03 81 49 91 84. Voir sur www.claj- batailleuse.com Police La Police municipale de Pontarlier dispose de nouveaux locaux depuis le 25 mars, au 6, rue du Bastion à Pontarlier. Horaires d’ouverture : du lundi au samedi de 8 h 30 à 12 heures et de 14 heures à 18 heures. Selon la mairie, “il était impératif de trouver un lieu spécifique à la police municipale.” Renseignements au 03 81 38 81 60. Cantonales Le 26 mars dernier, une réunion publique était organisée à Doubs par le maire Régis Marceau sur le thème des projets 2010-2011 pour la commune. Au programme également une intervention du député Jean-Marie Binétruy sur les réformes en cours. Faut-il y voir déjà un soutien appuyé du député à Régis Marceau pour une éventuelle course aux cantonales de ce dernier pour 2011, qui apparaît comme un des candidats potentiels de la droite pour tenter de reconquérir le canton de Pontarlier, conquis par la gauche en 2004 ?

PROJET

Ils travailleraient 90 jours par an Les pompiers professionnels sur le grill

Même si elle a peu de chance d’aboutir, la proposition de loi du député Ginesta qui vise à instaurer les gardes de 8 heures suscite les foudres de la profession.

n’ont plus.” Trois centres seraient concernés dans le département : Besançon, Montbéliard et Pon- tarlier. Soit environ 300 pro- fessionnels. La plupart fonctionnent sur le mode des gardes de 24 heures Ils sont présents à la caserne 2 400 heures par an mais sont rémunérés 1 607 heures, soit

d’entraînement, d’instruction et des tâches administratives. “On nous comptabilise 16 heures de travail effectives par tour de gar- de, les 8 heures restantes pas- sées sur le lieu de travail, c’est cadeau. J’estime qu’on fait lar- gement notre travail” estime l’un des pompiers. Après une garde de 24 heures, le pompier pro- fessionnel a droit à 2 jours de repos. Le système fonctionne bien et 90 % de la profession l’approuve. “Avec le principe de l’heure pour l’heure spécifié dans ce projet, ce n’est plus 16 heures qu’il faudra prendre en compte mais 24 heures en intégrant les notions de travail dominical, les jours fériés, les heures de nuit. Cela signifie qu’il faudrait recru- ter 200 professionnels supplé- mentaires dans le Doubs. C’est peut-être générateur d’emploi mais à quel coût ?” Même ledéputébisontinJacques Grosperrin pourtant signatai- re du projet est revenu sur son engagement. “Au départ, je pen- sais que ça allait dans le sens d’une amélioration des condi- tions de travail. J’ai rencontré des pompiers qui m’ont prouvé le contraire et les conséquences financières d’une telle loi. Du coup, je me suis désolidarisé totalement de cette proposition qui aura très peu de chance d’aboutir. Car elle ne recueille- ra jamais le quorum de signa- tures suffisant pour arriver au bureau national” , conclut le député. F.C.

C e projet enregistré à l’assemblée nationale le 24 février dernier a pour objectif de corriger une dérive préoccupante des dépenses de services départe- mentauxd’incendie et de secours. C’est dumoins la conclusion du rapport d’information présenté en juillet dernier par les dépu- tés Georges Ginesta, Bernard Derosier et Thierry Mariani. La solution avancée dans la pro- position préconise le remplace- ment du système de garde de 24 heures par des gardes de

8 heures. “Les sapeurs pompiers professionnels effectuent en moyenne 90 gardes par an.Grâ- ce ou à cause de la législation sur le temps de travail et des règles de récupération, ils sont donc absents de leur lieu de tra- vail plus de 270 jours par an… Les données statistiques mon- trent qu’entre 23 heures et 6 heures dumatin, il y a très peu d’interventions. Dans ces condi- tions, on est en droit de se poser la question de la capacité opé- rationnelle des sapeurs-pom- piers professionnels pris indivi-

duellement et de la persistance des gardes de 24 heures” ,indique le document qui mentionne qu’avec l’instaurationdes gardes de 8 heures, “les pompiers pro- fessionnels seraient présents 200 jours ouvrés par an à la caser- ne et exerceraient davantage leur métier.” Léon Bessot, le président du S.D.I.S. du Doubs ne partage absolument pas cet avis. “Cela nous poserait de gros problèmes et nécessiterait beaucoupde recru- tement. On n’est pas du tout d’accord et les professionnels

sur la base des 35 heures hebdo- madaires. Selon une source bien informée, ils effec- tuent enmoyenne à Pontarlier 8 interventions par journée de garde. Le reste du temps est consacré à des exercices

“Pas du tout d’accord !”

La proposition de loi du député Ginesta remettrait com- plètement en cause le fonctionnement des centres de Besançon, Montbéliard et Pontarlier où travaillent 50 professionnels.

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