La Presse Pontissalienne 125 - Mars 2010

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 125 - Mars 2010

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L.O.

La force des travailleurs Lutte Ouvrière annonce une “explosion sociale” Lutte Ouvrière est une des trois listes qui représentent la gauche de la gauche. Le point avec François Fruitet, un des porte-parole locaux de Lutte Ouvrière.

Lutte Ouvrière ne fera pas de grand meeting. Sa stratégie d’ici le 14 mars : interpeller les salariés à la sortie des entreprises.

L a Presse Pontissalienne :Com- ment les électeurs d’extrême- gauche peuvent-ils s’y retrou- ver avec trois listes concurrentes ? François Fruitet : Nous n’avons pas du tout la même politique que le N.P.A. ou le Front de Gauche qui cumulent dans leurs pro- positions plusieurs problèmes sociaux ou sociétaux. Nous sommes les seuls à dire que les travailleurs ont les moyens, par leur mobilisation, d’imposer le partage du travail entre tous et l’interdiction des licenciements. Voter Lutte Ouvrière, c’est expri- mer une colère face à la situa- tion actuelle où l’on veut faire payer la crise à des gens qui n’en sont pas responsables. Ce n’est que par une lutte d’ampleur que l’on pourra retrouver une situation normale. 21 régions sur 22 étaient gérées par la gauche : ont-elles sauvé un seul emploi ? L.P.P. : Selon vous, le salut viendra des travailleurs ? F.B. : Les seuls qui peuvent peser sur le cours des choses, ce sont en effet les travailleurs eux- mêmes. Ils peuvent modifier le rapport de force actuel. Quand on pense par exemple que Peu- geot fait travailler ses ouvriers le samedi alors qu’il a licencié des centaines d’intérimaires, c’est inacceptable.Alors plus on aura de voix à ce scrutin régio- nal, plus ça donnera le moral aux travailleurs de cette région, que ce soient des travailleurs du privé que du public. On n’a pas l’illusion qu’un bulletin de vote changera tout, mais un des

enjeux est aussi d’exprimer notre colère. L.P.P. : Quelle est votre ambition au soir du 14 mars ? F.B. : Nous ne nous sommes pas fixés d’objectifs. Ces élections, c’est un peu un sondage gran- deur nature. Alors plus on aura de voix, plus on pourra peser sur l’opinion. L.P.P. : Sur quels leviers agiriez-vous pour améliorer les choses pour la région ? F.F. : Nous dénonçons notamment le fait que l’on utilise des fonds publics pour renflouer les entre- prises à fonds perdus. Par ailleurs, la Région a récupéré des compétences comme la ges- tion des personnelsA.T.O.S.mais depuis que la Région a récupé- ré les A.T.O.S. aucun progrès n’a été constaté. Exemple au lycée Pasteur où, malgré des travaux d’agrandissement, aucun personnel en plus n’a été embauché. L.P.P. : Pour vous aussi, gauche et droi- te régionales sont à mettre dans le même panier ? F.B. : Je ne dis pas que gauche et droite c’est pareil.Mais quand ils sont au pouvoir, ils mènent malheureusement lamême poli- tique. Entre les Régions autre- fois gérées par la droite et celles gérées par la gauche, il n’y a pas eu beaucoup de différences. Et ça, les gens en sont bien conscients. Je suis convaincu que l’on va vers une explosion sociale.

Propos recueillis par J.-F.H.