La Presse Pontissalienne 125 - Mars 2010

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 125 - Mars 2010

14

SPORT

Jeux Olympiques

Sportivement déçu de ses J.O., Vincent Defrasne se donne quelques semaines pour décider de la suite à donner à sa carrière. En ligne de mire : la retraite ou une saison de plus. Vincent Defrasne : “Je m’en veux pour l’équipe, je suis triste”

équilibre fragile.

se le meilleur temps de la pour- suite et termine 22 ème ). C’est quatre ans de préparation en l’air. C’est dur de se faire “souf- fler” trois courses et cela m’a pesé même si je suis arrivé à me remotiver pour la poursui- te et le relais par équipe. L.P.P. : Avant de partir aux J.O., vous disiez dans nos colonnes attendre la fin de la compétition pour prendre la décision quant à la suite à donner à votre carrière de sportif. Est-ce l’heure de la retraite ? V.D. : Je n’en sais rien, je n’ai encore rien décidé ! (il coupe). Je vais décider calmement de la suite à donner à ma carriè- re en réfléchissant seul et avec ma famille. Il n’y a pas de stra- tégie avec les médias : je veux juste prendre du recul (1). L.P.P. :Vous avez“pioché”lors du relais en équipe et annihilé les chances de médailles françaises. Est-ce le plus dur à encaisser ? V.D. : Je m’en veux pour l’équipe et je n’ai pas honte de le dire. Il n’y a pas un biathlète qui ne sait pas ce que c’est que de pas- ser à travers. J’étais vraiment très triste mais j’ai eu un gros soutien de la part de toute l’équipe. L.P.P. : En revanche, Ole-Einar Bjoern- dalen - un des doyens du circuit - a réussi ses J.O. à 35 ans… V.D. : Je le félicite pour samédaille d’argent et sa médaille d’or en relais.Après, tous les biathlètes savent que notre sport est un

La Presse Pontissalienne : Vincent, quel bilan dressez-vous de ces Jeux Olympiques de Vancouver ? Vincent Defrasne : Sportivement, je suis déçu (il coupe). Déçu de n’avoir pas été au niveau que ce soit au 20 kilomètres (3 erreurs de tir, 26 ème ) ou en relais avec l’équipe. Je suis surtout frustré de cette tempête de nei- ge de 15 minutes car cela m’a grillé trois autres courses (N.D.L.R. : lors de sa première course - sprint -, il est 3 ème sur la liste d’attente à 7 points de la qualification pour les autres courses). C’est vraiment rageant car j’avais les jambes (il réali-

L.P.P. : Quelle image retenez-vous ? La cérémonie d’ouverture ou vos erreurs aux tirs ? V.D. : Pour l’instant, je pense davantage à la déception du relais. À la longue, je repense- rai à cette image forte : celle d’avoir emmené toute l’équipe lors de la cérémonie d’ouverture et à cette quinzaine qui était vraiment belle. L.P.P. : Justement, quelle différence avec les Jeux de Turin ? V.D. : L’ambiance était super même si nous étions seuls sur les pistes lors des courses. On va retenir l’accueil des Cana- diens, vraiment exceptionnel. L.P.P. : Ici en France et plus spéciale- ment dans le Haut-Doubs, un énorme engouement autour de votre sport s’est créé. L’avez-vous mesuré depuis le Canada ? V.D. : Non, je ne l’ai pas vraiment ressenti car d’ici (Vancouver) on est assez déconnecté mais ça fait vraiment plaisir de savoir que notre sport peut intéresser du monde. En revanche, on a bien entendu la bande du Haut- Doubs venue nous supporter ! Propos recueillis par E.Ch. (1) : entretien téléphonique réa- lisé quelques minutes avant la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques (le 28 février).Vin- cent Defrasne est rentré mar- di 2 mars à Pontarlier.

Le groupe de supporters France-Biathlon venu du Haut-Doubs (ici aux côtés de Jean-René Godart) a encouragé l’équipe de France et Vincent Defrasne durant la quinzaine de Vancouver.

L’impact des Jeux Le biathlon dans le mille, Jason dans le cœur Pas de médaille pour Vincent Defrasne mais un sacré titre pour le massif jurassien avec l’envol de Jason Lamy-Chappuis et le carton du biathlon. Des activités profitent de l’effet “Jeux”. Cʼ est Bois-dʼAmont le champion ! Dimanche 28 février, le village jurassien a fêté comme il se doit le retour de lʼenfant prodige au pays. Médaille dʼor du combiné nordique autour du cou, Jason Lamy-Chappuis a savouré la fête qui lui était réser- vée comme avaient pu le faire en 2006 Vincent Defrasne, Fer- réol Cannard, Julien Robert et Florence Baverel après les Jeux de Turin. À Pontarlier, le balcon de lʼHôtel de ville ne tremble- ra pas. Mais la ville va remercier Vincent Defrasne, son porte- drapeau dʼexception. Malgré un bilan sportif en demi-teinte, Defrasne demeure le “chouchou”, toujours disponible et assez autocritique avec lui-même. Un champion en somme. Toujours la même question une fois ces olympiades closes : quel impact pour notre région ? Difficile à mesurer. Il y a tout dʼabord les nombreuses références faites dans les médias : “Pontarlier”, “Haut-Doubs”, “Jura”… ont été largement entendues. Concer- nant les images, on a aperçu le stade de la Seigne et le tremplin de Chaux-Neuve sur les écrans de France Télévisions. Moins médiatique mais pas anecdotique, les stages dʼinitiation au biathlon ont connu un énorme regain dʼintérêt. Gérés par le club lʼOlympic Mont-dʼOr, ces séances découvertes ont attiré de nombreux touristes. Elles ont souvent fait le plein. Cette activité permet de financer - en partie - des postes “dʼencadrants”. Du côté du tremplin de Chaux-Neuve, lʼeffet “Jeux” ne semble pas “immédiat” concède “Parc nature” qui organise des visites du site et des initiations au combiné nordique.

Made with FlippingBook Learn more on our blog