La Presse Pontissalienne 124 - Février 2010

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 124 - Février 2010

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EN BREF

PONTARLIER

Une prouesse acoustique Conservatoire Élie Dupont : en avant la musique

Écomusée Programme des animations organisées à l’écomusée de Chapelle-des-Bois pendant les vacances d’hiver. Tous les mardis et vendredis à 14 h : cuisson du pain au four à bois. Tous les mercredis à 18 h : Soirée lanterne. Et toujours, l’exposition “Les chemins de la contrebande”, retour sur les traces de la pratique de la contrebande du XVIII ème siècle à nos jours le long de la frontière franco-suisse. Rens. 03 81 69 27 42. www.ecomusee-jura.fr.

Tous les avis sont unanimes. Ce nouvel outil dédié à la danse, à la musique et au théâtre ne suscite que des éloges. Découverte en avant-première.

O n a tous encore enmémoi- re le terrible incendie des casernes Marguet qui a détruit en totalité les locaux de l’ancien conservatoire. Seuls les murs ont survécu aux flammes. Deux options s’offraient alors à la municipalité de l’époque : rénover à l’identique ou faire mieux que l’existant. La secon- de solution a finalement été retenue. À 5,5 millions d’euros, la note n’avait pas la légèreté d’un ballet aérien. “Dès la ren- trée 2006, on a été contraint de travailler dans une configura- tion éclatée sur une douzaine de sites. Heureusement, les familles ont plutôt bien supporté cette situation inconfortable mais pro- visoire. L’effectif n’a pratique- ment pas chuté depuis trois ans. Il se stabilise autour de 600 élèves encadrés par une tren- taine d’enseignants” , apprécie le directeur Michaël Gavazzi. Bien leur en pris puisqu’ils ont commencé à prendre possession depuis quelques semaines d’un superbe outil d’épanouissement artistique. En récupérant le rez- de-chaussée et les combles, il s’étend désormais sur 2 000 m 2 , soit un gain de surface de + 50% par rapport à l’ancien conser- vatoire. D’emblée, on est séduit par la luminosité qui éclaire l’intérieur. Puits de lumière discrets, vue sur tous les quartiers environ- nants, le bâtiment semble lar- gement ouvert sur la vie pon- tissalienne. Belle émotion voire presque un sifflement d’admiration en pénétrant à l’intérieur de l’auditoriumPier- re Martin. Cette salle de répé- tition mise à la disposition de l’orchestre symphonique, de l’harmonie municipale, de la chorale de la Campanelle et du chœur Vocalia concentre à elle seule toutes les innovations

techniques du nouveau conser- vatoire. Insonorisation très effi- cace, plafonds et parois aux lignes volontairement brisées pour casser les effets de réso- nance, système de régulation lumineuse, de renouvellement de l’air ambiant, tout est conçu pour offrir les meilleures condi- tions de travail aux musiciens. Trois épaisseurs de cloison sépa- rent les salles les unes des autres qui sont toutes pré-câblées sur le plan vidéo et informatique. Les portes sont isolées à 45 déci- bels. À titre anecdotique, le plan- cher de la salle des percussions repose sur des blocs qui absor- bent les vibrations. “Quand on est dans les couloirs, on entend très bien les personnes jouer mais le silence s’installe dès qu’on entre dans une pièce” , abonde le directeur sans trop s’étendre sur cesmystères acous- tiques. Le nouveau conservatoire s’étage désormais sur trois niveaux. Les lieux sont orga- nisés en différents départe- ments : cordes pincées, cordes frappées, instruments à vent, salle dédiée aux ensembles jazz…sans oublier les deux stu- dios de danse. “On a désormais les moyens d’accueillir des artistes ou des compagnies en résidence. On peut s’inscrire dans des projets à portée cul- turelle ou artistique. Aujour- d’hui, toutes les activités sont centralisées sur un même lieu à l’exception du théâtre resté au Lavoir.” Tout beau, tout neuf, le conser- vatoire communal de Pontar- lier a bien sûr été conçu dans l’optique d’un rayonnement plus large. L’effectif pourrait mon- ter sans problème jusqu’à 800 élèves. F.C.

Le conservatoire dispose des dernières évolutions technologiques. Exemple dansla salle des percussions dont le plancher est posé sur des blocs antivibrations. Clément est sûr de ne pasdéranger ses voisins.

VIE ASSOCIATIVE Une baisse de 10 % Subventions municipales : les associations au régime sec Dans sa logique de rigueur budgétaire, le conseil municipal de Pontarlier va diminuer de 10 % le montant de l’enveloppe accordée aux associations. Une porte ouverte au clientélisme selon Claude Bazile, membre de l’opposition.

C ontrairement à l’an dernier, Claude Bazile qui a rejoint le M.R.C. depuis son éviction du P.S. ne votera pas en faveur du bud- get 2010. C’est même le seul élu de l’opposition à critiquer publiquement cette baisse significative du soutien en faveur du monde associatif. “Tout le monde est conscient qu’il faut faire des économies mais pas forcément sur le dos des associations” dit-il. Cet expert-comptable, président du club de basket de Pontarlier conteste vivement le bien-fondé de la mesure. “D’un côté, on diminue de 10 % l’enveloppe des associations en sachant qu’on ne pourra pas revenir là-dessus. De l’autre, on augmente de 100 000 euros les “dépenses impré- Pas touche à la subvention du C.C.A.S. L e C.C.A.S. la seule association qui échappe au dispositif de baisse. Elle touchera comme lʼan dernier une sub- ventioncommunalede1,309milliondʼeuros. La Ville participe à hauteur de 50 % au financement duC.C.A.S. Lequel est aus- si soutenu par la C.A.F., le Conseil géné- raletlʼÉtat. “Lebudget global, soit 2,585mil- lions d’euros, diminue néanmoins de 4 %” , explique Nathalie Bertin. Lʼadjointe à lʼaction sociale apprécie la

d’autant plus brutale qu’elle s’inscrit dans une politique de stagnation du budget consacré aux associations qui dure depuis quelques années. “Si l’an prochain on nous remet 10 % en plus, ce sera donc sur la base de 90 %, on ne retombera jamais sur nos pieds.” Comment expliquer qu’aucun club ne manifeste sonmécontentement ? “Elles ne disent rien par crainte d’être péna- lisées au cas où elles auraient besoin de subvention exceptionnelle” pense M. Bazile. Patrick Genre a pris soin d’informer bien à l’avance le milieu associatif. “Contrairement à d’autres collectivités territoriales” , indiquait- t-il au dernier conseil municipal. Il précisait aussi qu’il s’agissait d’une réduction de l’enveloppe globale à ajus- ter au cas par cas. “Comme pour les services municipaux, les associations devront aussi faire des économies” argue le maire. Facile à dire aux yeux de Claude Bazi- le. “L’essentiel des dépenses passe dans les frais de déplacement, les tenues, le matériel, les assurances, les licences, l’arbitrage. Ce sont des frais incom- pressibles. Au basket et dans d’autres clubs, on est même contraint de défrayer quelques joueurs étudiants à Besan- çon pour qu’ils viennent s’entraîner au moins une fois par semaine à Pon- tarlier.” Il évoque enfin les limites du sponsoring sportif pour les petits clubs sur le bassin pontissalien. “Avec leurs clubs affaire, le foot, le rugby et le hand absorbent déjà 80 % des possibilités.” Autrement dit, les autres n’ont plus qu’à se partager les miettes. F.C.

vues” qui seront de 350 000 euros en 2010. Ce qui laisse la possibilité de revoir les autres lignes de dépenses. Si un service de la ville a des soucis, on pourra utiliser cette cagnotte et on passera ça dans les décisions modifi- catives auxquelles personne ne prête jamais attention. Ce système, c’est de la poudre aux yeux.” En poussant son raisonnement, l’élu craint que les associations en situa- tion difficile soient contraintes de demander des subventions excep- tionnelles. Certaines sont d’ailleurs en train de procéder ainsi. “On va détourner le système et peut-être tom- ber dans le favoritisme si on ne peut pas satisfaire tout le monde.” Claude Bazile estime que la mesure est décision politique prise par les élus pon- tissaliens demaintenir cette subvention. Et personne ne sʼen plaint car le contex- te déjà tendu en 2009 risque encore de sʼaggraver. Deux indicateurs traduisent assez bien ce durcissement du climat social. Les dépenses du C.C.A.S. ont bondi de 54 % dans lʼaide alimentaire et de 63 % dans le secours en argent. “On est sur des sommes qui restent modestes.Ces progressions sont assez révélatrices de l’augmentation de la pré- carité sur la ville” , poursuit Nathalie Ber- tin en soulignant que “la baisse du bud- get global ne sera pas imputée sur les services à la population. On économi- sera sur d’autres postes.”

On a désormais les moyens d’accueillir des artistes ou des compagnies en résidence”, se réjouit par avance Michaël Gavazzi, le directeur du conservatoire Élie Dupont.

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