La Presse Pontissalienne 124 - Février 2010

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 124 - Février 2010

4

VANCOUVER 2010 : Le Haut-Doubs se prend aux Jeux

C’est tout un massif qui espère vibrer avec ses athlètes lors des Jeux Olympiques qui débutent le 12 février à Vancouver. Vincent, Jason et les autres pourront-ils faire mieux ou en tout cas aussi bien que nos athlètes à Turin en 2006 ? Cela semble difficile même si toute une région les encouragera à distance. Confidences des champions, entretien avec leurs proches et un professionnel travaillant dans l’ombre. Les sélectionnés francs-comtois pour Vancouver Combiné nordique : François Braud (Bois-dʼAmont), Jason Lamy- Chappuis (Bois-dʼAmont), Sébastien Lacroix (Bois-dʼAmont). Biathlon : Vincent Defrasne (Les Grangettes). Ski de fond : Emmanuel Jonnier (Saint-Claude), Cyril Miranda (Bois- dʼAmont), Aurore Cuinet (Les Rousses), Fred Jean (Les Rousses), Karine Philippot (Belfort). Patinage artistique : Olivier Schoenfelder (Belfort). Ne sont pas du voyage. Alexandre Rousselet (Métabief, ski de fond), Anouk Faivre-Picon (Pontarlier), Élodie Bourgeois-Pin (ski de fond). Participation. Si Vincent Defrasne et Emmanuel Jonnier fêtent leur troisième olympiade, Aurore Cuinet et Sébastien Lacroix étrennent leur première sélection. Seconde participation pour Jason Lamy-Chap- puis après Turin. Chances de médailles : Vincent Defrasne, Jason Lamy-Chappuis en individuel. Sébastien Lacroix, François Braud avec lʼéquipe du combiné nordique. Les médaillés francs-comtois 1966. Cʼest en ski alpin que la Franche-Comté décroche sa premiè- re médaille olympique avec Léo Lacroix, le descendeur de Bois- dʼAmont. Il obtient lʼargent aux J.O. dʼInnsbruck en Autriche. 1992. Doublé de Fabrice Guy (Mouthe) et Sylvain Guillaume en com- biné nordique, aux J.O. dʼAlbertville. 1994. À Lillehammer, Delphine Heymann-Burlet et Patrice Bailly- Salins sʼoctroient tous deux le bronze dans le relais du biathlon. 1998. À Nagano, Fabrice Guy et Sylvain Guillaume décrochent le bronze du relais du combiné nordique. 2002. À Salt Lake City, Gilles Marguet, Julien Robert, Vincent Defras- ne, gagnent le bronze du relais du biathlon. 2006. À Turin en individuel, Florence Baverel et Vincent Defrasne remportent lʼor du biathlon, respectivement en sprint et en poursuite. En relais, Florence Baverel récolte le bronze tout comme Vincent Defrasne, Julien Robert et Ferréol Cannard, qui forment une équipe 12 f vrier: Cérémonie dʼouverture des Jeux olympiques à 18 heures (heure locale). À suivre : Vincent Defrasne, le porte-drapeau de la délégation française. 13 f vrier: Biathlon sprint 7,5 km (Femme) à 22 heures (heure fran- çaise). 14 f vrier: Biathlon sprint 10 km (Homme) à 20 h 15 ; Combiné nordique à 19 heures et 22 h 45. 15 f vrier: Ski de fond style libre 10 km (Femme) 19 heures Indi- viduel style libre 15 km (Homme) à 21 h 30 16 f vrier: Biathlon Poursuite 10 km (Femme) à 19 h 30 ; Biathlon poursuite 12,5 km (Homme) à 21 h 45. 17 f vrier: Ski de fond sprint individuel style classique (Femme) à 19 h 15 et homme à 21 h 30. 18 f vrier: Biathlon 15 km individuel (Femme) à 19 heures ; Biath- lon 20 km (Homme) à 22 heures. 19 f vrier: Ski de fond Poursuite 15 km à 22 heures. 20 f vrier: Ski de fond à 22 h 30. 21 f vrier: Biathlon 15 km (Homme) à 19 h 45 et femme à 22 heures. 22 f vrier: Ski de fond (Femme) à 19 h 45 et homme (libre) à 22 heures. 23 f vrier: Biathlon Relais 4 x 6 km (Femme) 20 h 30 ; Combiné nordique 19 heures 24 f vrier: Ski de fond Relais 4 x 10 km (Homme) à 20 h 15 25 f vrier: Combiné nordique. Grand tremplin individuel (Mixte) à 19 heures Ski de fond à 20 heures 26 f vrier: Biathlon (Homme) 20 h 30 27 f vrier: Ski de fond (30 km), Femme, à 20 h 45. 28 f vrier: Ski de fond (50 km), classique (Homme) à 18 h 30. masculine presque 100 % franc-comtoise. Dates à retenir J.O. 2010

En 2006, le Haut-Doubs avait particulièrement brillé aux J.O. de Turin.

PORTRAIT Sport et médecine “Je suis fière de sa persévérance, de son engagement, de sa volonté” Elle a épousé Vincent Defrasne, mais pas sa carrière de biathlète de haut niveau. Catherine Defrasne n’ira pas aux J.O. de Vancouver. Elle suivra les épreuves derrière son petit écran pour des raisons professionnelles et familiales.

C atherine Defrasne ne fera pas le déplacement à Vancouver pour assister aux épreuves de biathlon. C’est donc à la télé- vision, entourée de quelques amis et de sa famille, qu’elle suivra les courses de son mari Vincent. “Je reste là par obligation professionnelle et familia- le” explique simplement l’épouse du porte-drapeau de la sélection fran- çaise. Jeune médecin homéopathe, nou- vellement installée aux Grangettes, elle n’imaginait pas abandonner déjà la patientèle du cabinet et encore moins ses deux petits garçons. Madame n’est pas amère de devoir rester à la mai- son. Elle ne fait pas partie de ces femmes de sportifs devenues les grou- pies hystériques d’un mari pris dans le feu des médias. Chez les Defrasne, à chacun son job. Lui skie, elle consulte et se tient à dis- tance du milieu sportif dans lequel baigne son mari et c’est bien comme ça. Le travail de l’un ne semble pas empiéter sur celui de l’autre, ce qui n’empêche pas Catherine de suivre de près le parcours de Vincent, et inver- sement. “Je ne suis pas fan, mais je suis contente pour lui. Je suis fière de

Vincent Defrasne, LA grande sensation de Turin 2006.

heur est peut-être la photo de ses deux bambins qui l’accompagne partout où il se déplace. Quelques jours avant la course, Cathe- rine Defrasne est confiante quant au potentiel du skieur dont l’enthousiasme est intact dit-elle, malgré un début saison difficile. “Il a autant de moti- vation que les années précédentes. Il a préparé ces jeux consciencieusement, il est en forme physiquement. Cette fois- ci, Vincent est impatient d’y être.” Le biathlète se concentre sur cet objec- tif depuis plusieurs mois. Les séances d’entraînement, les courses, la pres- sion médiatique et sportive qu’il a à gérer n’entament pas le besoin qu’il a de retrouver sa famille pour se pré- parer dans les meilleures conditions. C’est un cocon dans lequel il vient res- pirer dès qu’il le peut. “C’est une façon pour lui de se ressourcer avant les Jeux. On passe du temps tous les quatre. Ses enfants, sa famille, ses amis, lui per- mettent de faire le break dont il a

besoin.” C’est au contact de son entourage qu’il trouve la sérénité et se fait chouchouter en cas de bobos. “Je le soigne. Vincent m’appelle quatre fois par jour pour des questions de santé” sourit Madame. Avoir un docteur à la maison, ça sert ! “Ensemble, nous discutons aussi beau- coup de sa préparation physique, de ses sensations, de ses courses.” Il évoque aussi sa reconversion. Sur ce point, Catherine Defrasne est affirmative. “Quand il arrêtera sa carrière, il se tournera vers une profession qui l’amènera à se déplacer. Il ne pourra pas rester derrière un bureau. Il faut qu’il bouge, rencontre du monde.” On murmure que le biathlète pourrait se mêler à l’organisation de grands évé- nements. Mais avant de songer à un nouvel avenir professionnel, Vincent Defrasne a un rendez-vous à ne pas manquer. Souhaitons-lui de pouvoir croquer l’or une nouvelle fois. T.C.

sa persévérance, de son engagement, de sa volonté. À partir de là, chacun a ses priorités. Nous avons tous les deux des métiers prenants.” C’est donc par le cœur et la pensée que Catherine sou- tiendra Vincent Defrasne dans ses derniers Jeux Olym- piques. Le skieur n’est pas d’un genre fétichis- te. Les gris-gris cen- sés conjurer le mau- vais sort sont absents de sa valise. Son seul porte-bon-

“Il est en forme physiquement.”

Made with FlippingBook - Online catalogs