La Presse Pontissalienne 124 - Février 2010

AGENDA

La Presse Pontissalienne n° 124 - Février 2010

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PONTARLIER Exposition aux Annonciades Scrapbooking ou l’art de mettre en valeur ses photos Parmi les loisirs créatifs qui sont dans l’air du temps, on trouve le “scrapbooking”. Le 6 février, une exposition dévoile le procédé qui consiste à agrémenter l’album photo d’un décor pour le personnaliser. Tout est permis.

CONCERT Théâtre du Lavoir Tchiki Duo, l’esprit frappeur

Chacun debout derrière sa marimba, les deux percussionnistes helvétiques interprètent des œuvres classiques et des morceaux de leur création.

L e “scrapbooking” est l’art de mettre en valeur des photogra- phies dans un album dont les pages sont personnalisées par du texte, des collages, des couleurs. Ce loisir créatif fait de plus en plus d’adeptes qui bricolent un décor au gré de leur imagina- tion pour accentuer l’expression de leurs photos de famille par exemple. Séverine Seinturens est une “scrapeuse” professionnelle. Nouvellement installée à Doubs, cette Strasbourgeoise est animatrice en scrapboo- king. Partout en France, elle anime, entre autres, des ate- liers dédiés à cette activité que les initiés comme les simples curieux pourront découvrir en détail, le 6 février aux Annon- ciades.

Ce jour-là, Séverine Seinturens organise, avec sa collaboratrice Stéphanie Leschiera, une expo- sition dédiée au scrapbooking. Le public pourra voir des créa- tions originales et découvrir les différentes étapes de fabrica- tion d’un album “dont le but est d’embellir la photo et de déli- vrer un message” explique Séve- rine Seinturens. Dans le cadre de cette expo, des petits ateliers seront aménagés pour montrer les procédés tech- niques utilisés. Le rendez-vous du 6 février sera suivi le 6 mars d’une journée complète d’initiation au scrapbooking. Elle se déroulera à Doubs dans la salle de la mairie.

C’ est un duo surprenant qui se produira sur la scène du théâtre du Lavoir puisqu’il réunit deux per- cussionnistes. De nationalité suisse, les musiciens Nicolas Suter et Jacques Hosteller sont de talentueux joueurs de marim- ba, un instrument imposant composé de lames de bois sur lesquels on vient frapper avec deux paires de baguettes (une dans chaque main). Le son est chaleureux, les mélodies sont envoûtantes parfois et ouvrent l’horizon. Ces deux trentenaires qui vien- nent de sortir leur premier album (“Works for marimba duo”) forment le groupe Tchiki Duo qui gagne petit à petit une réputation internationale. Cha- cun debout derrière sa marim- ba, ils interprètent des œuvres

d’une étonnante diversité. Leur répertoire partage des œuvres classiques de Bach, Ravel, de Bartok ou de Keiko Abe (la papesse du marimba dit-on) qu’ils ont arrangés parfois, avec des morceaux de leur propre composition. Tchiki Duo surprend par la qua- lité de prestation musicale que par la dextérité des musiciens imposée par l’exigence de leur instrument. Pendant ce spec- tacle qui laisse une place à l’humour, le Tchiki Duo donne au marimba ses lettres de noblesses.

Rens.:Théâtre du Lavoir 17 h 30 dimanche 21 février Tél. : 03 81 46 48 33

Renseignements au 06 68 12 34 54

Plusieurs albums seront présentés lors de cette exposition originale.

LE PORTRAIT

DOUBS

Un homme au double visage Des boules au Pont aux agapes théâtrales, il n’y a qu’un Jacques Scheuber D’un professionnalisme irréprochable quand il était boulanger, cet ancien commerçant ne se prend plus du tout au sérieux quand il monte sur les planches.

de la famille a visiblement été impressionnée par la prestation de son ancien patron. Au point de lui proposer d’intégrer la petite trou- pe pontissalienne des “Yacapa”. Libéré d’une partie de ses activités professionnelles suite à la vente de ses commerces, l’ancien boulanger s’est pris au jeu. Le goût des nou- velles expériences, le côté divertis- sant de la chose et l’envie aussi de ne pas rester sans rien faire l’ont convaincu de se lancer dans l’aventure théâtrale. “Je pense aus- si que le fait de participer depuis une trentaine d’années aux réunions de la “Table ronde” a grandement facilité cet engagement imprévu vers le théâtre. Ce club regroupe des gens de tous horizons professionnels qui se retrouvent pour échanger sur toutes sortes de sujets. On prend beaucoup d’assurance vis-à-vis des autres dans ce type d’exercice.” Les clients habitués à converser avec ce boulanger sérieux et ave- nant ont été quelque peu déstabi- lisés en le découvrant dans la peau de personnages beaucoup plus drôles. D’autant plus qu’il appré- cie volontiers de forcer le trait avec des tenues excentriques. Le public semble en tout cas adorer les pièces interprétées par Yacapa. La trou- pe fait souvent salle comble. Avant tout là pour s’amuser et don- ner lemeilleur de lui-même, Jacques Scheuber reste conscient des pro- grès qu’il lui reste à accomplir. L’homme est tenace et accepte volon- tiers les conseils comme les cri- tiques. Aurait-t-il raté sa vocation ? Pas sûr. Pour rien au monde, il ne regrette d’avoir suivi les traces de son père et son grand-père. Frédé- ric Scheuber, originaire de Suisse alémanique, était venu s’installer en 1936 à Pontarlier où il a repris avec son épouse la boulangerie de la rue de la République. “On ne m’a jamais rien imposé, j’ai toujours

voulu faire ce métier.” Après son apprentissage de bou- langer-pâtissier-chocolatier effec- tué en Normandie, Jacques intègre assez logiquement l’affaire fami- liale. En 1995, le couple ouvre une seconde boulangerie à Doubs. Les journées de travail sont évidem- ment bien remplies pour qui sou- haite s’épanouir dans la boulange. Aucun de ses trois garçons n’avait la fibre pour lui succéder. En bon artisan incorrigible, il continue enco- re à fabriquer ses fameuses “Boules au Pont”, à l’absinthe et quelques chocolats. Un vrai scénario de film que ces Boules au Pont. L’histoire se passe en 1997. Une fois n’est pas coutu- me, un apprenti apporte au maga- sin une bouteille de Pontarlier Anis en vue de fêter son permis de condui- re. “C’était juste avant les fêtes de Noël qui correspond à la grosse période de vente de chocolats. Quelques jours après cette collation, je me suis retrouvé en panne d’eau- de-vie de poire à incorporer dans des chocolats à la liqueur.” Pas démonté, Jacques se rabat alors sur le reste de la bouteille de Pont. Sitôt informée de l’existence du produit, la presse en fait ses choux gras. La télévision régionale remet le cou- vert. “On en a vendu une cinquan- taine de kilos en quelques jours.” À la légalisation de l’absinthe en 2001, Jacques Scheuber adaptera la recette à la fée verte. “J’ai amé- nagé un petit laboratoire à mon domicile. Ces chocolats sont distri- bués dans les confiseries et les bou- tiques de produits régionaux.” 70 % de l’activité se concentre en fin d’année. Ce qui laisse le temps au boulanger retraité de mémoriser ses répliques théâtrales. “Là, j’en bave” conclut ce commerçant appré- cié et ce comédien qui ne demande qu’à l’être. F.C.

F aire le pitre en petit comité est une chose. Il en va tout autrement quand il s’agit de transposer l’expérience devant un public qui vous connaît sous un tout autre visage. Qui plus est quand rien ne vous prédestinait à jouer la comédie. De toute maniè- re, Jacques Scheuber n’y songeait guère, voire pas du tout, trop occu- pé qu’il était entre ses deux bou- langeries, la production de ses “Boules au Pont” et la vie fami- liale. “Je ne me serais jamais sen- ti capable de monter sur une scè- ne il y a quelques années” avoue-t-il. Aujourd’hui,c’est presque le contrai- re, il languit déjà cette montée d’adrénaline, ce stress qui vous tient au ventre jusqu’au lever de rideau. Homme de contact, d’un naturel plutôt entreprenant, Jacques Scheuber a toujours appré- cié les bonnes soirées entre amis. Son épouse aussi. “Avec six autres couples, on a pour habitude de s’inviter à tour de rôle une fois par mois. À chaque décade d’anniversaire de l’un d’entre nous, les autres lui préparent en secret une petite surprise.” Jusqu’au jour où la surprise en question a pris la forme d’un remake de film immortalisé sur D.V.D. dans lequel Jacques se lâchait. Ce qui devait rester le support d’un sympathique souvenir a retenu l’attention d’Anita. Comédienne amateur, ancienne salariée de la boulangerie Scheuber, cette amie

L’ancien boulanger- pâtissier-cho- colatier continue à fabriquer ses Boules au Pont et à l’absinthe qui font

désormais partie des spécialités locales.

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