La Presse Pontissalienne 124 - Février 2010

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 124 - Février 2010

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EMPLOI

Reflux des frontaliers Le chômage en hausse de 60 % sur le bassin pontissalien

L’inversion de tendance amorcée en 2008 se poursuit sur le Haut-Doubs où le taux de chômage reste encore inférieur à la moyenne nationale. Mais l’écart se réduit. L e temps béni de ce que l’on pouvait considérer comme le plein-emploi semble déjà bien loin sur la bande fronta- lière. La crise économique s’est répercutée en deux temps, en frappant d’abord l’industrie française et puis son homo- logue suisse. L’outil de production du Haut-Doubs déjà pas très virulent a donné les premiers signes de faiblesses à partir du second semestre 2008. Exit l’emploi intérim, la baisse des car- nets de commandes a même été fatale à plusieurs P.M.E. Sur le bassin d’emploi pontissalien, le taux de chômage était alors au plus bas aux alentours de 4,8-4,9 %. Les choses se sont aggravées quand le plus gros employeur du Haut-Doubs, la Suis- se en l’occurrence, est également entré dans la crise. Plus tardi- vement peut-être mais aussi plus durablement. Le nombre de chômeurs dans l’Arc jurassien suisse s’élevait à 28 840 au troi- sième trimestre 2009, soit une hausse de 61,1 % sur un an. Si

l’on se réfère aux cantons de Vaud et Neuchâtel, la progression atteint respectivement 42,9 % et 104,2 % sur la même période. L’effectif frontalier a forcément suivi le mouvement. Ils étaient 30 802 à travailler dans l’Arc jurassien suisse au 3 ème trimestre 2009 contre 31 818 un an plus tôt. Le canton de Neuchâtel concentre à lui seul 63 % des pertes, affichant 647 frontaliers de moins qu’au 3 ème trimestre 2008. “Le poids de l’industrie dans ce canton explique pourquoi il a été plus touché qu’ailleurs. Le nombre de frontaliers dans l’horlogerie neuchâteloise a chuté de 10 %. Il en reste encore un peu plus de 3 000” explique Hmamda Nor- redine, chef de projet à l’Observatoire Statis- tique Transfrontalier de l’Arc Jurassien.

Évolution du taux de chômage sur le bassin d’emploi de Pontarlier en 2009

417 demandeurs d’emplois sup- plémentaires.

L’impact du reflux frontalier a été plus impor- tant sur le Haut-Doubs horloger et notamment le Val de Morteau où le taux de chômage a pra- tiquement doublé. “Il avoisine 7,5 % sur le bassin pontissalien. C’est encore légèrement infé- rieur au niveau national” , indique Patrick Gen- re, le président de la C.C.L. Si l’on s’intéresse aux demandeurs d’emploi sur le bassin pontissalien, ils étaient 3 006 en novembre 2009 contre 2 033 un an plus tôt, soit une hausse de 48 %. À l’échelle de la commune

VALDAHON

Où sont les 59 millions d’euros ? Loto : les gagnants vont parler Le mystérieux gagnant des 59 millions d’euros à Valdahon intègre une communauté secrète de la Française des Jeux. Une sorte d’atelier réservé aux millionnaires. La rumeur court toujours. “N ous sommes en relation… J’espère qu’ils suivent nos conseils mais je suis cer- taine que tout va bien Avec cet atelier, la F.D.J.met lesmoyens pour éviter que la vie de rêve ne devien- ne cauchemardesque.

de Pontarlier, la hausse est de 35 % par rapport à novembre 2008. Ce qui représente 417 demandeurs d’emplois supplémentaires sur un total de 1 189. “Les perspectives restent très floues avec quelques lueurs d’espoir à partir du second semestre 2010” , éva- lue Patrick Genre d’après les contacts qu’il entretient réguliè- rement avec les chefs d’entreprises et les banquiers locaux. Le secteur du bâtiment est toujours en proie à des faiblesses structurelles liées par exemple au ralentissement des investis- sements des collectivités qui sont souvent les principaux don- neurs d’ordres. Seul point encourageant, les principales entre- prises de la place pontissalienne ont continué à développer des projets sur des produits à haute valeur ajoutée en recherche et développement. De quoi être prêt au moment de la reprise. F.C.

le du plateau, peut-être Étalans dit la rumeur. Impossible à vérifier puisque la responsable du service “relations gagnants” n’en dira pas plus quant à l’identité des nouveaux millionnaires. La F.D.J. a des missions : préserver l’anonymat, assurer l’intégrité, la sécu- rité, la fiabilité. Et même dans un espace géographique restreint qu’est le plateau de Valdahon, la société par- vient à tenir cette règle d’or même “s’il est plus facile d’être anonyme dans une grande ville qu’un petit village” concède Brigitte Roth sans toutefois craindre une fuite. Une chose est claire : le gagnant dou- bien va pouvoir parler de ce fabuleux coup de chance qui lui est tombé sur le coin du nez…en intégrant “l’atelier” des millionnaires. Explication : “ P our schématiser, ça fonctionne comme les ateliers de femmes enceintes qui ont besoin de parler de leur expérience. Les gagnants (en général des mil- lionnaires) s’inscrivent dans cette com- munauté car ils ont besoin d’être confrontés avec d’autres gagnants. Là, ils peuvent parler, poser des questions et trouver les réponses. Ils en ont besoin.”

Créé au début des années quatre- vingt-dix, le service “relations gagnants” a déjà conseillé 122 personnes en 2009 (qui ont gagné plus d’1million d’euros). Une partie de ces 122 veinards a écou- té les conseils, d’autres ont préféré jouer solo. Les questions qui revien- nent le plus souvent sont celles liées aux impôts, à la gestion de patrimoi- ne ou comment faire plaisir à ses proches ou encore “est-ce que mes rela- tions avec mes amis vont changer ?” Le véritable conseil délivré par la lote- rie nationale étant de “prendre son temps.” Après la symbolique remise de chèque (passage quasiment obligé pour sché- matiser le passage à une nouvelle vie), les responsables de l’entreprise publique disent qu’un grand gagnant sur deux arrête de travailler. Bref, si votre voisin ou voisine passe du jour au lendemain d’une vie normale à une vie de château, voyez-y un signe !

pour eux !” Depuis le siège de la Fran- çaise des Jeux basé à Paris, Brigitte Roth reste en liaison avec le grand gagnant de “l’Euromillions” qui a eu le bonheur de valider son ticket dans le bureau de tabac de Valdahon deve- nu désormais célèbre. Les 59 millions auraient été empochés par une famil- Conséquences pour le point de vente Un chèque trop gros pour être placardé P as un jour sans que Jocelyne Feuvrier ne réponde à cette question : “Savez-vous qui a gagné les 59 millions d’euros ?” Elle pourrait être désabusée ou fatiguée de répondre inlassablement la même chose : “Non, je ne connais pas le gagnant.” Mais derrière le comptoir de son bureau de tabac de Valda- hon où le ticket fut validé, la res- ponsable garde le sourire après ce coup de communication aussi énor- me que chanceux. “C’est vrai que ça peut attirer du monde mais l’effet inverse est possible… car les joueurs vont se dire que si un gros lot a été retiré ici et qu’il y a peu de chance qu’il y en ait un deuxième.” La pancarte de lʼénorme gain, Joce- lyne Feuvrier ne lʼa pas placardée sur le devant de sa façade, tout sim- plement parce quʼelle est trop impo- sante ! Pour le coup, cʼest pas de chance…

Vaud

Effectif 228 6369 10088 16 685

Variation sur un an -12,80% -7,00%

Secteur primaire secteur secondaire Secteur tertiaire

3,20% 1,00%

Total

Neuchatel

Effectif

Variation sur un an

Secteur primaire secteur secondaire Secteur tertiaire

32

2,20% -9,50% -7,20% -8,60%

4659 2834 7 525

Total

Arc jurassien suisse

Effectif

Variation sur un an -11,60% -5,10% -1,20% -3,30%

E.Ch.

Secteur primaire secteur secondaire Secteur tertiaire

299

15203 15300 30 802

Dans le bureau de tabac de Jocelyne Feuvrier à

Total

Valdahon où le ticket a été validé, les clients émettent une hypothèse quant à l’identité du vainqueur du gros lot.

Le taux de chômage reste inférieur à la moyenne nationale dans le bassin pontissalien.

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