La Presse Pontissalienne 124 - Février 2010

MOUTHE - RÉGION DES LACS

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La Presse Pontissalienne n° 124 - Février 2010

MÉTABIEF

Polémique sur l’O.R.I.L

Les élus demandent des comptes à Orgalis

Il paie mais ne rien voir venir. Mécontent, Michel Morel, président de la communauté de communes du Mont d’Or et des Deux Lacs, somme le cabinet d’étude Orgalis d’apporter les preuves concrètes sur l’avancée de l’opération de réhabilitation de l’immobilier de loi- sir engagée il y a quatre ans sur la station.

L es relations se tendent entre la communauté de communes Mont d’Or deux Lacs et Orgalis, le cabinet d’études de Bourg-Saint- Maurice dont la filiale Orex exploite la station de Métabief depuis 2002.À la source du pro- blème, il y a la mise en place de l’opération de réhabilitation de l’immobilier de loisir (O.R.I.L.) qui a été lancée en 2006. Le but de ce programme est d’encourager les propriétaires

récemment, dans la presse locale, le cabinet d’étude indiquait que l’O.R.I.L. était sur les rails. Les propos n’ont visiblement pas convaincu. “Je ne peux pas me contenter de paroles et de pro- messes. Je veux des écrits et de la transparence. Tout ce qu’Orgalis

d’un logement sur la station à le rénover. En échange d’aides financières, ceux-ci s’engagent à le louer pendant neuf ans. Or, quatre ans après, le dispo- sitif n’est toujours pas opéra- tionnel, les phases d’études se sont prolongées, aucun appar- tement n’a été rénové, et les élus s’inquiètent. Ils demandent des comptes à Orgalis sur cet O.R.I.L. qui coûte aux parte- naires (communauté de com- munes duMont d’Or et des deux Lacs, État, Conseil général, Conseil régional) 400 000 euros. “Pour l’instant, on a le senti- ment d’investir 400 000 euros dans un courant d’air. L’O.R.I.L. est au point mort” déplore un acteur du tourisme local. Maire de Jougne et président de la communauté de com- munes, Michel Morel a lui aus- si des doutes sur l’état d’avancement de ce projet. En tout cas, il avoue aujourd’hui ne disposer d’aucune preuve concrète qui lui permettrait de dire le contraire. C’est la raison pour laquelle l’élu a interpellé à plusieurs reprises, par cour- rier, le directeur d’Orgalis, Phi- lippe Lebrasseur, pour qu’il four- nisse des éléments tangibles de l’avancée du dossier afin de dis- siper les rumeurs selon les- quelles l’O.R.I.L. ne serait qu’une onéreuse coquille vide. En vain. “J’ai envoyé deux courriers der- nièrement. À ce jour, je n’ai pas de réponses. J’ai posé des ques- tions point par point sur tout ce qui a été facturé jusqu’à présent. En tant que président, je deman- de à vérifier où en est Orgalis dans ses travaux.” Face à ce silence, Michel Morel a donc décidé de faire preuve de fer- meté en suspendant dit-il tous les règlements à cette société depuis le mois d’août. “Je ne donne plus un euro à Orex.” Si la confiance avec Orgalis n’est pas rompue, elle semble sérieu- sement entamée. Pourtant,

“Je ne donne plus un euro à Orex.”

Plus de 150 appartements ont été identifiés comme pouvant faire l’objet d’une rénovation.

annonce est peut-être vrai, mais dans ce cas il faut nous en appor- ter la preuve. Il y a longtemps que l’O.R.I.L. devrait être opé- rationnelle” estimeMichel Morel qui se pose en garant des deniers publics. Orgalis devrait rendre les résultats de ses travaux au mois de mars. Contacté par nos soins, Philippe Lebrasseur n’a pas répondu à nos sollicitations. Dans la région de Métabief, on commence à penser que l’opération de réhabilitation de l’immobilier de loisir tourne au fiasco, jusqu’à preuve du contraire. T.C.

LES LONGEVILLES-MONT D’OR 180 000 euros La commune vend

l’ancienne poste

Que faire de ce bâtiment communal inoccupé depuis deux ans ? Après avoir étudié plusieurs pistes, le conseil a finalement décidé de s’en séparer.

L a fermeture des bureaux de pos- te cause bien des soucis aux élus ruraux. Tous déplorent bien entendu l’effritement de l’offre de service public qui en décou- le. Se pose également la question du devenir de bâtiments souvent com- plexes à réhabiliter vers une autre destination. Aux Longevilles-Mont d’Or, le départ de la Poste a été en par- tie compensé par l’ouverture d’une agence postale installée dans l’épicerie du village. Construit en 1954, le bâtiment pro- prement dit comprend les anciens bureaux au rez-de-chaussée et un appartement à l’étage. “Il s’avérait très difficile de le mettre en location en l’état. L’extérieur avait été refait en totalité mais il y avait beaucoup de travaux à réaliser à l’intérieur” , explique Claude Jacquemin-Verguet, le maire. Le conseil envisageait même la pos- sibilité d’y transférer la mairie qui se

Michel Morel a suspendu tous les règlements à desti- nation du cabinet privé.

Orgalis a informé 180 propriétaires C es quatre dernières années, le cabinet Orgalis nʼest pas resté les bras croisés. Des démarches, timides peut-être, ont été entreprises pour faire avancer lʼO.R.I.L. Actuelle- ment, un chargé de mission (le troisième), est détaché par Orgalis à Métabief pour rencontrer les propriétaires afin de leur présenter lʼopération. “180 propriétaires ont été rencon- trés jusqu’à présent, affirme le bureau mais aucune réhabilita- tion n’est faite .” Pour cause, pour lʼinstant Orgalis ne peut guè- re aller au-delà de la visite de lʼappartement témoin pour des propriétaires intéressés qui peuvent prétendre obtenir une aide “de 30 % du montant de la facture du chantier dans la limite d’un plafond de 6 500 euros.” Le problème est quʼà ce jour il nʼexisterait pas dʼaccord écrit entre Orgalis et la communauté de communes pour octroyer des subventions. “Nous ne pouvons pas accorder des subven- tions sans avoir des éléments tangibles pour délibérer. Sans cela, nous ne pouvons pas dire quel peut être le montant des subventions à accorder” rappelle Michel Morel, renvoyant Orga- lis face à ses responsabilités.

retrouverait ainsi mieux placée au centre du vil- lage. Cette solution a été abandonnée au vu du montant des travaux induits, estimé à près de 100 000 euros. “On a finalement préféré conserver notre mairie” , poursuit Claude Jac- quemin-Verguet. La commune n’étant pas spécialement endettée, rien n’obligeait non plus à procéder à une vente pour renflouer les caisses. Comme toujours en pareille circonstan- ce, certains n’étaient guère favorables à l’idée de se séparer de ce patri- moine immobilier. Le

Deux propositions d’achat.

L’ancien bâtiment de la Poste a finalement été vendu à un jeune couple du village.

Les élus ont accepté à l’unanimité de retenir la meilleure offre qui s’élevait à 180 000 euros émanant d’un jeune couple qui résidait déjà aux Longe- villes. F.C.

conseil municipal s’est néanmoins pro- noncé majoritairement pour une ven- te. Le service des domaines a estimé la valeur du bien à 150 000 euros. “On a reçu deux propositions d’achat.” Les- quelles ont été présentées en séance.

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