La Presse Pontissalienne 124 - Février 2010

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 124 - Février 2010

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ENVIRONNEMENT Trop de chasse ? Où sont passés les chamois du Haut-Doubs ?

Selon un comptage réalisé par la fédération de chasse du Doubs, la population de chamois a fortement diminué des Longevilles à Jougne. Mauvaise gestion ou prédation du lynx mal évaluée ? L’an prochain, les attributions seront moindres.

J ougne et les crêtes duMont d’Or, Jougne et ses cha- mois. Si une carte posta- le devait symboliser ce site blot- ti entre deux cirques rocheux le long de la route nationale : c’est bien celle-ci, faite d’histoire et de nature. Nombreux sont les vacanciers à s’arrêter sur le bord de la chaussée pour immor- taliser une famille de chamois en train de paître au pied des fortifications. Mais peut-être

se, la fédération annonce que les attributions du nombre de bagues de pré- lèvement dimi- nueront la sai- son prochaine. Cette dernière se pose même la question de savoir si cette chasse sur le massif duMont d’Or est encore légitime. À par-

faudra-t-il revoir ce côté verso de la carte car en croire la fédé- ration départementale des chas- seurs du Doubs qui a mené un comptage lors de la période du rut (mois de novembre) sur les communes de Longevilles,Méta- bief et Jougne, une baisse impor- tante est notée. Sur huit secteurs inclus - et pro- fitant de conditions d’observation idéales sur les crêtes - seule- ment 38 chamois ont été comp- tabilisés en 2009, contre 80 en 2004 et 145 en 2000. La baisse est vertigineuse et a tout l’air de correspondre aux observa- tions faites par les chasseurs du secteur. D’ailleurs, ceux de Jougne avaient déjà tiré la son- nette d’alarme l’an dernier face à cette baisse de population en ne demandant aucune bague de prélèvement pour 2009-2010. Les raisons de l’érosion sont multiples : une pression de chas- se trop importante sur une popu- lation dont le taux d’accroissement est faible (+ 15 % par an) comparée à d’autres ongulés. La femelle n’est en effet apte à se repro- duire qu’à partir de 3 ans et ne donne naissance qu’à un che- vreau. Selon la fédération des chas- seurs du Doubs, l’autre raison viendrait d’une prédation natu- relle (lynx) mal évaluée. Elle demande à ses sociétaires de signaler systématiquement la découverte d’une carcasse afin de quantifier au mieux la pré- dation. Compte tenu de cette forte bais-

Les touristes ont l’habitude de s’arrêter pour photographier les chamois au bord des routes du Haut-Doubs.

“Sonnette d’alarme.”

tir du 27 janvier et la fermetu- re de la chasse pour cette espè- ce, les chamois pourront gambader tranquillement jus- qu’à octobre prochain. E.Ch. Zoom Les précédents comptages Chamois comptabilisés 1978 : 195 1980 : 172 1981 : 219 1984 : 134 1986 : 114 1989 : 114 1994 : 135 2000 : 145 2004 : 80 2009 : 38

SOLIDARITÉ 150 ème anniversaire Sur tous les fronts

de la charité de proximité La conférence pontissalienne de la société Saint-Vincent-de-Paul existe depuis 150 ans. Exposition anniversaire à l’annexe des Annonciades du 20 au 21 mars. L’ association Saint-Vincent-de- Paul mériterait certainement une plus large couverture média-

L’association présidée par Gérard Cordier s’occupe entre autres des jardins ouvriers mises à dispo- sition des familles pontis- saliennes.

tique au regard des actions de bien- faisance dans lesquelles elle s’investit depuis si longtemps à Pontarlier. Un registre de 1886 mentionne par exemple l’organisation d’une réunion pour accorder chaque semaine une miche de pain et un fagot de bois aux personnes les plus démunies. Pas vrai- ment du confort certes, mais le mini- mum vital pour survivre, agrémenté d’un peu de chaleur humaine tant appréciée par ceux qui sont confron- tés à la solitude. Au-delà même du manque de ressources, l’isolement qui va souvent de pair accentue davan- tage encore le phénomène d’exclusion. La société de Saint-Vincent-de-Paul a été fondée en 1833 par frère Oza- nam. Elle rassemble 17 000 bénévoles structurés en “conférences” au sein d’une paroisse, d’un quartier, d’une ville. “La conférence de Pontarlier créée en 1860 est placée sous la personna- lité juridique de Paris. Elle a pour vocation d’apporter assistance aux plus nécessiteux” , explique Gérard Cordier, le président de l’association qui regroupe entre 30 et 40 bénévoles. Cette charité de proximité se décline sous plusieurs formes. À travers l’organisation de visites à domicile ou dans les établissements d’accueil. “On intervient souvent à l’hôpital de Pon- tarlier en accompagnant à la messe les personnes les plus dépendante. On leur offre une collation deux fois par mois. On participe aux animations à la maison de retraite notamment dans le cadre de la préparation des Olym- piades des maisons de retraite.” Chaque année, l’association affrète deux bus pour transporter les pen- sionnaires, le personnel hospitalier et les animateurs de l’association à San- cey-le-Long. Le temps de passer une journée chez les sœurs de la charité domiciliées à la maison natale de sain- te Jeanne-Antide. “Le prochain voya-

ge se déroulera le 3 juin en présence de l’évêque.” Autre activité éminemment symbo- lique assurée par les bénévoles : le fleurissement des tombes des indi- gents au cimetière des Marnaux. Spé- cificité unique à Pontarlier, la confé- rence s’occupe de la société des jardins ouvriers de Saint-Vincent-de-Paul. Cette seconde association est pro- priétaire des jardins de la Chapelle. “On assure aussi la gestion des jar- dins de la Rotonde, des Gravilliers, des Lavaux et duToulombief qui appar- tiennent à la Ville. En tout, cela repré- sente 150 parcelles mises à disposi- tion des familles qui en font la demande. Chacun verse ensuite ce qu’il veut.” Les ressources de la conférence pon- tissalienne proviennent de dons, legs et subventions. Elle tire quelques sub- sides de la collecte de journaux. En 2009 par exemple, 15 tonnes ont été livrées chez Armstrong. “On fait éga- lement partie d’Espace Accueil Soli- darité. Ce regroupement fédère 8 asso- ciations pontissaliennes à caractère social. Il gère 3 appartements du parc immobilier d’Habitat 25 et qui per- mettent de loger provisoirement des personnes ou des familles en difficul- tés.” F.C.

Les bénévoles de Saint- Vincent-de- Paul s’impliquent dans les animations proposées aux pensionnaires de la maison de retraite qui participent chaque année aux Olympiades des maisons de retraite.

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