La Presse Pontissalienne 123 - Janvier 2010

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 123 - Janvier 2010

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PONTARLIER Ski de fond Anouk Faivre-Picon, sportive de l’année La jeune fondeuse pontissalienne a été couronnée le 17 décembre lors de la soirée des “As du sport” qui récompense les meilleurs athlètes et clubs pontissaliens. Un titre pleinement mérité.

Amoureux des grands

espaces, Anouk a préféré

s’orienter vers le ski de fond plutôt que le biathlon.

I l y a des semaines où tout vous sou- rit. Quatre jours après sa premiè- re victoire en Coupe d’Europe décro- chée le 12 décembre sur l’épreuve senior du 10 km libre individuel, la skieuse du C.S.R.P. se retrouvait propulsée au firmament du sport pontissalien. Plu- sieurs fois nommée sans jamais rem- porter le Graal,Anouk savoure ce titre honorifique certes, mais pas si facile que ça à se voir décerner vu la quali-

té du plateau local. “Cela fait plaisir de succéder à des champions comme Pierre Bourliaud ou Vincent Defras- ne.” Elle regrette de n’avoir pas assis- té à cette soirée mais le calendrier des skieurs est souvent très chargé en période hivernale, d’où cette absence justifiée. Cette Pontissalienne pure souche n’a pas franchement été éduquée dans l’esprit de la compétition, ce qui explique

peut-être pourquoi elle ne semble pas être atteinte par

ses copains et copines, skier à la Mal- maison ou au Larmont. Parallèlement au ski, elle prépare sa licence de bio- logie. Elle projette de se reconvertir plus tard dans l’enseignement. Petite question indiscrète : comment on s’en sort financièrement quand on n’est pas encore dans le top 10 mon- dial de sa discipline ? “Une entreprise de Bois-d’Amont me sponsorise. J’ai un contrat avec un fabricant de ski, un concessionnaire automobile. Avec tout ça, on s’en sort, même si on est loin des skieurs alpins ou encore des sports très médiatiques.” Anouk fait aussi partie de la grande famille du ski jurassien. “Manu Jonnier, Alex Rousselet sont pour moi des grands frères. On leur doit d’avoir joué un rôle actif dans la création de Franche-Comté ski de fond. C’est grâce à cet outil que je suis là aujourd’hui.” Non seulement souriante et réaliste, la sportive pontissalienne 2009 sait aussi se montrer reconnaissante. Bel- le leçon d’humilité sportive. F.C.

l’obsession de résultats. “Mes parents sont attirés par la montagne. Ils m’ont plutôt transmis le goût des activités de plein air : ski alpin, nordique, V.T.T., course à pied, randonnée…” Elle est arrivée au C.S.R.P. vers l’âge de 8 ans et c’est l’entraîneur du club Philippe Querry qui va lui inculquer l’envie de skier. Suffisamment en tout cas pour l’inciter à suivre sa scolarité en sport-études depuis son entrée au collège. L’occasion de côtoyer un autre entraîneur marquant, Daniel Drezet. “Il m’a vraiment donné le virus de la compétition en ski de fond spécial.” On peut se demander pourquoi elle a signé pour cette discipline sachant la diffi- culté pour les non-Scandinaves de tirer son épingle du jeu. “J’ai essayé le biath- lon mais ça ne me convenait guère de tourner en boucle sur un stade et je ne suis pas assez patiente pour le tir. En plus, on ne peut pas faire du classique, mon style préféré.” La soif des grands espaces ne se commande pas.À 24 ans, Anouk est loin d’avoir atteint sa plé- nitude dans un sport où les meilleures

féminines approchent la trentaine. “Mais il arrive parfois qu’à cet âge, on ait plus envie de fonder une famille, sourit la jeune championne. C’est éga- lement vrai qu’on subit la concurrence des Scandinaves. C’est très difficile de rivaliser avec ces pays où le ski repré- sente le sport national par excellence.” Hormis sa toute récente victoire en Coupe d’Europe, Anouk a déjà un pal- marès prometteur : championne de France junior, 5 ème aux championnats du Monde espoir, vice-championne de France senior en longue distance. Son meilleur résultat reste à ses yeux cet- te 26 ème place en coupe duMonde décro- chée en mars dernier sur 10 km ska- ting . Cette performance reflète assez bien son rang sur l’échiquier mondial. Réaliste, elle admet aussi qu’il lui sera ardu d’espérer une sélection aux pro- chains J.O. Anouk n’est pas du genre à brûler les étapes. Le régime de skieu- se de haut niveau lui convient assez bien. Elle aime voyager, découvrir d’autres pays tout étant ravie de reve- nir à Pontarlier, retrouver sa famille,

Souriante, modeste et pas plus stressée que ça, la sporti- ve pontissa- lienne de l’année a tout pour plaire.

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