La Presse Pontissalienne 123 - Janvier 2010

PARCOURS 31

Boris Boillon, l’un des plus jeunes ambassadeurs de France Né en décembre 1969, il est diplômé de lʼInstitut dʼétudes politiques de Paris et de lʼInstitut national des langues et civilisations orientales. 1993-1994 : Attaché culturel à Masca- te (Sultanat dʼOman). 1995-1998 : Diplômé du Département dʼétudes arabes du Caire (D.E.A.C.) et de lʼInstitut français dʼétudes arabes de Damas (I.F.E.A.D.). 1998 : Admis au concours pour lʼaccès à lʼemploi de Conseiller des Affaires étrangères (Orient). 1999-2001 : À lʼadministration centrale (Politique étrangère et sécurité com- mune). 2001-2004 : Premier secrétaire, puis deuxième conseiller à Alger. Août 2004 : Consul général adjoint, adjoint du représentant spécial de lʼUnion Européenne pour le processus de paix au Proche-Orient à Jérusalem. Avril 2006 : Chargé de mission puis Conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy alors ministre de lʼIntérieur et de lʼAménagement du Territoire. Mai 2007 : Conseiller “Afrique du Nord, Proche et Moyen Orient” à la Présidence de la République. Septembre 2009 : Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire à Bagdad.

La Presse Pontissalienne n° 123 - Janvier 2010

DIPLOMATIE

Ses racines familiales dans le Haut-Doubs Boris Boillon, Franc-Comtois de cœur et d’esprit

Le nouvel ambassadeur de France en Irak a grandi entre le bassin méditerranéen et le département du Doubs. Double culture qu’il revendique avec fierté et dans laquel- le il puise les fondements de son parcours diplomatique. Entretien en direct de Bagdad.

Boris Boillon entre le président irakien Jalal Talabani et Nicolas Sarkozy.

la “rudesse” comtoise et la douceur de vivre méditerranéenne. Mon épouse est originaire du village de Vallonne près de Belvoir. Nous y venons de temps en temps en vacances avec nos filles. L.P.P. : Quels souvenirs conservez-vous de vos séjours dans le Haut-Doubs ? B.B. : Je n’oublierai pas les hivers très affirmés à Arc-sous-Cicon, les séances de patinage sur le lac de Chaillexon à Villers-le-Lac. Besançon avec sa boucle du Doubs en forme d’oméga est une ville mystérieuse et fascinante. L.P.P. : Entretenez-vous encore des relations avec la Franche-Comté ? B.B. : J’échange encore quelques mails avec les enfants de la famille Querry qui étaient mes compagnons de jeux àArc-sous-Cicon. Je revois tous les ans des amis du collège et du lycée. Je gar- de aussi le contact avec ma tante et ma grand-mère Marie-Louise Boillon qui vit à Pontarlier. Je reviendrai l’été prochain à Arc-sous-Cicon répondre à l’invitation du maire de la commune. J’avoue que ça va me faire bizarre… L.P.P. : Vous attendiez-vous à cette nomina- tion en Irak ? B.B. : C’est une surprise, un immense honneur et une lourde responsabilité

La Presse Pontissalienne : Quels liens vous unissent avec la Franche-Comté ? Boris Boillon : Mon père était originaire d’Arc-sous-Cicon et ma mère de Vil- lers-le-Lac. À la fin des années soixan- te, ils sont partis vivre en Algérie où j’ai été conçu. Mais je suis né à Pon- tarlier car ma mère est revenue accou- cher en France pour des raisons sani- taires. J’ai passé les premières années de ma vie enAlgérie. On rentrait deux fois par an en hiver et en été en séjour- nant soit à Villers-le-Lac, au hameau de Chaillexon, soit à Arc-sous-Cicon où mes parents possédaient une rési- dence au hameau des Cordiers. J’ai effectué mes études secondaires à Besançon au collège Lumière puis au lycée Pasteur.Après le bac, je suis par- ti à Paris finir mes études. L.P.P. : Êtes-vous toujours attaché à vos ori- gines familiales ? B.B. : Je reste Franc-Comtois de cœur et d’esprit. Les gens du Haut-Doubs ne trichent pas et savent se montrer généreux et accueillants, sans arro- gance. Je suis très fier d’avoir hérité de ces qualités. Il y a d’ailleurs des points communs avec le peuple ira- kien qui n’est pas du genre à s’apitoyer sur son sort. Si j’ai à me définir, je revendique une double culture alliant

attribuée de la part de Nicolas Sar- kozy et Bernard Kouchner, mon ministre de tutelle qui a agi person- nellement pour cette nomination que je n’ai pas sollicitée. Je sais qu’on m’attend au tournant. Il faut prouver qu’on n’est pas là par hasard, que ce n’est pas seulement le fait du prince. C’est très stimulant. L.P.P. : Comment renforcer la présence fran- çaise dans ce pays ? B.B. : L’Irak représente unmarché colos- sal. Les besoins de reconstruction sont estimés à 600 milliards de dollars. Ce pays abrite les troisièmes réserves de pétrole mondiales. La France veut être aux côtés de l’Irak dans tous les domaines, économiques, culturels, humanitaires. En févier, on va ouvrir le centre des affaires français de Bag- dad. Il s’agit d’une structure publique/privée pour accompagner les entreprises françaises qui souhaitent travailler en Irak. On leur apportera un soutien sécuritaire et logistique. On va également créer une maison de l’agriculture et de l’environnement à Erbil qui permettra aux sociétés fran-

çaises de rechercher des partenaires potentiels publics et privés en Irak et notamment au Kurdistan. Je lance d’ailleurs un appel aux opérateurs agri- coles franc-comtois qui seraient inté- ressés par l’export de montbéliardes. L.P.P. : La vie est difficile au quotidien ? B.B. : Le travail ne manque pas. Je sors tous les jours pour rencontrer des res- ponsables politiques et des décideurs économiques. Une équipe du G.I.G.N. m’accompagne à chaque excursion hors de l’ambassade. Ces mesures de pro- tection sont nécessaires car il y a tou- jours 10 morts par jour en Irak. L.P.P. : Dans quel état d’esprit vous sentez- vous 4 mois après votre prise de fonction ? B.B. : Très enthousiaste. Je suis convain- cu que l’année 2010 va être celle de la transformation des essais. On a beau- coup de choses à faire avec les Ira- kiens. Ils apprécient beaucoup la Fran- ce. Mais le marché irakien est un marché compétitif. À qualité égale, ils privilégieront le meilleur prix.

Propos recueillis par F.C.

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