La Presse Pontissalienne 123 - Janvier 2010

ÉCONOMIE

30

La Presse Pontissalienne n° 123 - Janvier 2010

L.G.V. RHIN-RHÔNE 15 000 véhicules par jour Dans deux ans, les T.G.V. rouleront

Le 11 décembre 2011, dans moins de deux ans maintenant, les premiers T.G.V. circuleront sur les 140 km de voie nouvelle de la L.G.V. Rhin-Rhône. Les délais seront tenus. Ce qui ne sera pas le cas pour les accès routiers entre Besançon et Auxon.

Depuis juin dernier, la pose des voies a démarré sur les 140 km de ligne nouvelle, à raison de 1 100 mètres par jour. Ici, pose des rails à Auxon- Dessus. (photo R.F.F.).

S i R.F.F. tiendra son plan- ning pour la construction de la future ligne à gran- de vitesse (L.G.V.) Rhin-Rhône, ce n’est pas le cas de l’État et du Conseil général du Doubs, empêtrés dans des chantiers routiers qui accumulent les retards. Deux projets routiers sont liés à l’arrivée du T.G.V. dans l’agglomération de Besançon. D’une part le doublement de la R.N. 57 entre École-Valentin et Devecey, avec construction d’un giratoire pour accéder à la rou- te d’Auxon, et d’autre part la

réhabilitation complète de la R.D. 1 qui rac- cordera sur 2,4 km la R.N. 57 à la nouvelle gare d’Auxon. Moins de deux ans avant l’arrivée des pre- miers T.G.V., ces travaux routiers sont au point mort, aussi aber- rant que cela puisse paraître. Un échangeur

recours en référé a été rejeté et deux autres sont en cours d’instruction. Ils ont été initiés par les associations “Vivre à Geneuille” et “Franche-Comté Nature Environnement”. “Tout cela nous pousse à fin 2010, ce qui ne nous empêche pas de pour- suivre les études et les procé- dures en parallèle” tempère le Conseil général. Dans le planning, c’est le gira- toire de la gare qui sera réali- sé en premier, puis le raccor- dement au futur échangeur R.N. 57-R.D. 1. “On peut espérer avant 2012.” La mise en service des travaux réalisés par le Conseil général pour l’accès à la gare ne sera pas effective avant 2014. Pour le doublement de la R.N. 57, un autre recours doit être également examiné, celui inten- té par la commune de Miserey- Salines contre l’État. Pendant les premières années de mise en service de la L.G.V., l’accès à la nouvelle gare sera plus que chaotique. J.-F.H.

L’accès à la gare pas terminé avant 2014.

dénivelé (avec pont) doit être construit par l’État au carre- four R.N. 57-R.D. 1. Côté gare d’Auxon, un giratoire sera éga- lement construit pour sa des- serte. La R.D. 1 qui mène à la gare d’Auxon sera aussi mise à 2 X 2 voies. 15 000 véhicules doivent l’emprunter à terme, contre 8 000 aujourd’hui. Mais voilà, la déclaration d’utilité publique délivrée par le préfet a été attaquée par trois asso- ciations différentes. Un premier

SOCIÉTÉ

Regard sur le couple “Une crise pour un couple représente toujours un danger et une chance”

Conseillère conjugale et familiale, formée à la psychologie, Marie-Jo Gacek intervient aussi auprès des personnes handicapées lors de séance d’éducation à la vie affective à Valdahon.

sont plus propices que d’autres au sur- gissement d’une crise : les premières désillusions, l’arrivée du premier enfant, la quarantaine, l’adolescence des enfants, la retraite… Des éléments extérieurs peuvent également per- turber l’équilibre d’un couple comme une longue maladie, une période de chômage…Chercher l’origine de la cri- se, mettre des mots sur les maux et faire un réel travail sur soi peuvent permettre aux conjoints de se réajus- ter et de faire évoluer la relation. Si ces derniers ne peuvent réaliser seuls ce travail pour diverses raisons, il peut être judicieux de rencontrer un pro- fessionnel du couple. L.P.P. : La “révolution” de 1968 véhiculant des principes de liberté a-t-elle été bénéfique ou au contraire catastrophique pour le couple dans lequel l’individu a perdu ses repères ? M.-J.G. : La révolution sexuelle des années soixante-dix a permis à notre société de se libérer d’un certain nombre de tabous puritains du XIX ème siècle et c’est une très bonne chose. Mais com- me le souligne le psychiatre et psy- chothérapeute Gérard Dorsaz, “c’est le mouvement soixante-huitard qui est à l’origine de l’actuelle déforma- tion généralisée du sens de la liberté. En prônant l’interdiction d’interdire de manière intégriste, elle a confon- du précepte libertaire et amour de la liberté.” Ce qui à mon sens est très dommageable pour le couple et la sexualité humaine. Nous sommes ain- si passés en matière de sexualité d’un puritanisme exacerbé à ce que la phi- losophe Michela Marzano nomme le “nouveau conformisme libertaire”, tout aussi aliénant. En effet, pour- suit-elle, “les individus aujourd’hui sont libres de tout réaliser au niveau sexuel mais ce discours séduisant sur la “liberté sexuelle” réduit en réalité le sexe au libre-échange et la rencontre sentimentale à un contrat comme si le seul langage aujourd’hui était celui du rapport marchand.” Sous couvert de liberté, nous avons réduit la sexua- lité humaine à sa dimension génitale et pulsionnelle.

L a Presse Pontissalienne : “Le couple : au-delà des difficultés, une aventure fabuleuse” est le thème de votre pro- chaine conférence. Aujourd’hui, les couples ont-ils tendance à se séparer dès l’apparition des premières difficultés ? Marie-Jo Gacek : Peut-être plus démo- cratique et plus libre, le couple actuel évolue avec beaucoupmoins de repères. Il est donc devenu plus fragile. D’autre part, il apparaît que les attentes à son égard sont actuellement très impor- tantes. En effet, le couple d’aujourd’hui doit permettre de combler la solitude, de vivre une grande passion que ce soit au niveau affectif ou sexuel, de fonder une famille. Il doit également favoriser l’épanouissement personnel et professionnel de chacun de ses membres tout en garantissant leur

liberté…La liste est longue ! Dès lors, être comblé à tous les niveaux devient excessivement ardu et parfois irréali- sable. Lorsque les premières décep- tions apparaissent, on préfère se sépa- rer et tenter une nouvelle expérience ailleurs. L.P.P. : Que faire lorsque la crise survient ? M.-J.G. : Tout d’abord, éviter de penser que la seule issue pour sortir de la cri- se est la séparation ! En effet, une cri- se pour un couple représente toujours un danger et une chance. Un danger, parce qu’elle peut amener le couple à régresser et à se séparer. Une chance, parce qu’elle peut être source de crois- sance et inciter les conjoints à se remettre en question, à évoluer et à progresser. Certaines périodes de vie

association, je réalise depuis deux ans des séances d’éducation à la vie affec- tive et sexuelle pour des adolescentes trisomiques par le biais de mon asso- ciation. Ces séances mensuelles nous permettent d’ouvrir une parole sur la sexualité humaine. Nous abordons des notions telles que l’amitié, l’amour, le désir, le féminin, les différences hommes/femmes… Les jeunes filles apprennent également à découvrir le fonctionnement de leurs organes géni- taux à partir d’une maquette en 3D que nous avons réalisée. Elles peu- vent ainsi visuellement et tactilement comprendre le fonctionnement de leur corps et s’approprier plus facilement celui-ci. Propos recueillis par T.C. Renseignements : 06 84 39 20 74 ou 09 60 06 26 59 site : www.cabinet-regards- croises.fr Conférence le 26 janvier à 20 h 30

L.P.P. : Que veut dire aimer… chez les jeunes et les moins jeunes ? M.-J.G. : C’est une question très com- plexe. Nous sommes des êtres de rela- tion et chacun d’entre nous a besoin d’être aimé et d’aimer. Bien souvent nous confondons sentiment amoureux et véritable amour. Le sentiment amou- reux est cet élan qui va rendre pos- sible la rencontre et va permettre de fusionner avec l’autre et d’aplanir toutes les différences. Paradoxalement, l’amour véritable, lui, ne pourra naître que grâ- ce à la découverte de l’altérité, c’est- à-dire la prise de conscience que l’autre qui était l’objet de notre passion, est un sujet, un autre totalement diffé- rent de nous qui ne nous comblera jamais totalement. À travers l’espace de l’altérité, nous faisons l’expérience de notre propre solitude et c’est cette capacité à assumer cette part de soli- tude qui permet de devenir adulte et d’aimer en vérité. L.P.P. : À Valdahon et Pouilley-les-Vignes, vous accompagnez des jeunes filles en situation de handicap. De quoi s’agit-il au juste ? M.-J.G. : Suite à une demande d’une

Marie-Jo Gacek est fondatrice de l’association “Empreintes de Vie : des pieds et des mains pour la famille”. Elle exerce en cabinet privé à Pelousey et suit une formation de sexologue.

mairie de Pirey (entrée payante)

Made with FlippingBook Online newsletter