La Presse Pontissalienne 123 - Janvier 2010

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 123 - Janvier 2010

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OYE-ET-PALLET De grosses incertitudes Quel avenir pour le site nordique du Laveron ? L’Association pour le Développement Touristique du Laveron qui s’occupe de l’entretien des pistes a fina- lement accepté de poursuivre ses activités dans un cadre de plus en plus contraignant.

L’attractivité du site du Laveron se vérifie aussi à l’âge des panneaux d’accueil comme le constatent Chantal Coste la présidente de l’A.D.T.L. et Michel Faivre, le maire d’Oye-et- Pallet.

L a gestion des sites nordiques a connu pas mal d’évolutions réglementaires et politiques en quelques années. De quoi bouleverser les habitudes des associations comme l’A.D.T.L. qui ont parfois le sentiment de voir “le bébé” leur échapper. À sa création en 1980, elle entretenait et damait le domaine skiable du mas- sif Laveron-Combe-Noire qui regrou- pait 7 villages, d’Oye-et-Pallet à Remo- ray-Boujeons. Elle disposait pour cela d’un dameur, touchait des subventions communales et s’appuyait sur des béné- voles particulièrement motivés en gran- de partie issus des clubs de ski locaux. Jusque-là, tout va bien. La donne a changé avec la mise en pla- ce de la redevance, l’emploi de pisteurs- secouristes et le transfert de la com- pétence “nordique” vers les intercommunalités. Conséquence du nouveau découpage : le domaine Lave- ron-Combe-Noire se retrouvait parta- gé en trois communautés de communes : C.C.L., C.F.D. et Mont d’Or-Deux Lacs. Pour éviter les croisements d’interlocuteurs, il a été convenu d’établir une seule convention de ges- tion entre l’A.D.T.L. et la C.C.L. qui était censée arranger Mont d’Or-Deux Lacs. “Remoray et Vaux-et-Chantegrue ont quitté l’A.D.T.L. cet automne pour se greffer sur le domaine de Haute- Joux” , précise Chantal Coste, la pré- sidente de l’association. La convention instaure de nouvelles règles par rapport à la redevance, la prise en charge de l’entretien des pistes et à la rémunération du pisteur-secou- riste qui intervient depuis trois ans sur le domaine. “La C.C.L. fournit par exemple les redevances à l’association qui les vend puis reverse le produit à la C.C.L., laquelle nous restitue ensui-

te 86 %.” L’évolution de la réglementation com- plique et alourdit la gestion financiè- re de tous les domaines nordiques. “Depuis deux ans, Mont d’Or-Deux Lacs ne verse plus rien et c’est la C.C.L. qui règle les déficits liés au salaire et l’entretien du dameur. Ce dysfonctionnement a été dénoncé par la C.C.L. qui menaçait de se reti- rer du domaine en se limitant uni- quement aux pistes des Granges-Des- sus. Dans ces circonstances, l’A.D.T.L. n’avait plus lieu d’être. “On nous a aus- si reproché vertement d’aller au-delà de nos prérogatives dans la vente des redevances” , poursuit Chantal Coste qui admet ces égarements. Les deux communautés de communes ont fini par trouver un terrain d’entente. Les obligations des uns et des autres ont été redéfinies non sans mal puisque l’A.D.T.L. a failli voler en éclat. “Plu- sieurs membres fondateurs se sont reti- rés. Tout le bureau vient d’être renou- velé. On a décidé de continuer encore cette année, ceci afin de pouvoir enco- re proposer des pistes aux scolaires et aux clubs de nos villages.” Les élus des communes concernées sont sensible- ment sur la même longueur d’onde. Michel Faivre, le maire d’Oye-et-Pal- let s’interroge sur l’avenir d’un site comme celui du Laveron. “Les com- munautés de communes ont tendance à concentrer leurs investissements sur les secteurs qui bénéficient du meilleur enneigement comme Les Fourgs, le mas- sif du Mont d’Or ou le Larmont” dit- il. Ces économies d’échelle logiques mena- cent la pérennité des domaines nor- diques plus confidentiels. On voit mal comment le Laveron pourrait en réchap- per sans l’A.D.T.L. F.C.

LES FOURGS Écouler les stocks La Cabane sur le chien dans le creux de la vague Cette petite maison d’édition associative s’accorde une année sabbatique en 2010, le temps de réfléchir à son avenir.

T out n’est pas aussi rose qu’on l’imagine dans l’univers de la littérature jeunesse. Des grandes maisons d’édition règnent sans partage sur ce marché, ne laissant que quelques miettes du gâteau aux petits poucets qui subissent aus- si les contrecoups de la crise économique. Dans ce contexte peu favorable, Corinne Cretin-Salvi, respon- sable de La Cabane sur le chien préfère suspendre les publica- tions en 2010. “Entre les frais de distribution et les droits d’auteur, il reste très peu de béné- fices. On a choisi de faire une pause et d’en profiter pour écou- ler les stocks” , note l’éditrice. 2010 sera donc une année de

“On va réfléchir pour

savoir comment rebondir et sous quelle forme”, annonce Corinne Cretin-Salvi qui compte bien profiter de

ce répit 2010 pour écouler les stocks.

transition. Cette petite maison d’édition avait suivi jusqu’à pré- sent un parcours sans fausse note. Lancée en 2006 sur le mode associatif, elle regroupe désor- mais une cinquantaine d’auteurs, autant d’ouvrages tirés entre 1 000 et 2 000 exem- plaires en moyenne et jusqu’à 3 500 pour les plus populaires. L’association n’emploie aucun salarié et s’appuie sur un dif- fuseur pour assurer la distri- bution des livres en librairie. Tout le travail de préparation, de gestion, de comptabilité, d’envoi des livres commandés en direct repose sur le bénévo- lat. Et Corinne Cretin-Salvi en prend une bonne partie à sa

charge tout en continuant à exercer son travail de graphis- te-illustratrice. “Ce n’est pas toujours facile de tout concilier en sachant aussi que l’édition reste une activité complémen- taire.” Elle ne veut surtout pas s’enfoncer dans une situation qui pourrait devenir financiè- rement compliquée. Cette aventure dans l’édition est née d’une envie, d’une pas- sion pour les livres de jeunes- se qu’elle tient à conserver. Pas question de bifurquer vers d’autres créneaux, ni d’enterrer La Cabane sur le chien. “On va réfléchir pour savoir comment rebondir et sous quelle forme” , conclut Corinne Cretin-Salvi. F.C.

Zoom Les dernières publications de La Cabane sur le chien - “À chacun sa cabane”. 19 auteurs nous dévoilent leurs envies de cabane photographiées par Gérard Benoit à la Guillaume - “Ma grand-mère ou lʼenfance dans un corps sage”. Auteur Séve- rine Thevenet. Photographies : Serge Gutwirth - “De Toits… à Moi”. Auteur Léah Touitou - “Le calendrier de lʼaprès”. Éric Borgen et Christian Voltz.

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