La Presse Pontissalienne 123 - Janvier 2010

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La Presse Pontissalienne n° 123 - Janvier 2010

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ALAIN JOYANDET : ENQUÊTE SUR LE “SARKOZY FRANC-COMTOIS”

Jonglant entre ses fonctions de secrétaire d’État, de maire et son habit de candidat U.M.P. aux Régionales de mars 2010, le Vésulien Alain Joyandet est sur tous les fronts. À peine rentré de République Dominicaine d’où il a ramené les deux Bisontines emprisonnées, il s’apprête à dévoiler sa liste et sa stratégie pour le scrutin régional des 14 et 21 mars. On le sait énergique, on le dit ambitieux, on le présente souvent comme un animal poli- tique, un homme d’affaires… Qui est-il vraiment ? Que veut-il pour la Franche-Comté ? Comment prépare-t-il déjà sa succession ? Enquête sur Révélations Patrick Genre n° 5 de la liste Joyandet L e maire de Pontarlier fera bien partie de la liste conduite dans le Doubs par Alain Joyandet. Et en très bonne place. Dʼaprès les informations que nous avons obtenues en avant-première, Patrick Genre figurera en 5 ème pla- ce, il a donc toutes les chances dʼêtre élu conseiller régional de Franche- Comté, au soir du 21 mars et ce, même en cas de défaite de la droite, les régionales étant des élections à la proportionnelle. Une belle reconnaissan- ce pour le maire de Pontarlier qui pèsera de tout son poids pour emmener avec lui un large électorat. Le Haut-Doubs sera également représenté par Annie Genevard qui doit occu- per la place de numéro 6, juste derrière Patrick Genre. Les premières places de la liste Joyandet dans le Doubs seront équitablement réparties entre le Grand Besançon (la députée Françoise Branget sera numéro 2), le Pays de Montbéliard (avec notamment Marcel Bonnot en 3) et donc le Haut-Doubs. Ce dernier secteur sera également représenté par un jeune élu du Russey. La liste Joyandet sera dévoilée aux alentours du 20 janvier. un homme hautement médiatisé… mais peut-être encore méconnu.

PARCOURS

Une candidature très bien orchestrée Alain Joyandet, l’homme pressé Poussé par les militants de droite autant que par son tempérament, le secrétaire d’État a deux mois pour convaincre les Francs-Comtois qu’il est le meilleur candidat pour sortir la région de son quasi-anonymat.

S amedi 17 octobre 2009,Villers- le-Lac. La Peugeot 607 d’Alain Joyandet se gare devant la sal- le des fêtes de la ville. À l’intérieur, un parterre de personnali- tés attend fébrilement le ministre. La star du jour, ce n’est pas lui. C’est Annie Genevard, maire de Morteau, élevée au rang de chevalier de la légion d’honneur. Mais la “guest star”, l’invité d’honneur, c’est bien lui. La veille, missionné par l’État fran- çais, Alain Joyandet assistait au “sacre” du nouveau président gabonais Ali Bongo. Il fera le voyage de nuit entre le Gabon et la France pour être à l’heure àVillers-le-Lac et ainsi pouvoir remettre

l’insigne en mains propres à sa futu- re co-listière aux régionales de mars prochain. Depuis avril 2008, l’agenda d’Alain Joyandet est réglé au rythme des voyages incessants qu’il effectue en tant que secrétaire d’État à la Coopé- ration et à la Francophonie. Un jour à Vesoul, le lendemain à Paris, le sur- lendemain à Haïti, à New-York ou à Beyrouth, avant une escale à Besan- çon. Alain Joyandet est dans les pas de son ami et modèle en politique, Nico- las Sarkozy. Il en a l’énergie, la démarche et les idées. Maire de Vesoul à 41 ans, sénateur de la Haute-Saône quelques semaines

plus tard, il a bâti sa carrière politique à rebours du schéma classique. Séna- teur avant d’être député, il a pris la chambre haute pour un tremplin plu- tôt que pour une confortable maison de retraite. La reconquête de la Région Franche- Comté, il y a immédiatement pensé quand le 18 mars 2008 il est appelé par Nicolas Sarkozy pour entrer au gouvernement. Mais il attendra que 11 des 13 parlementaires francs-com- tois viennent le solliciter pour sortir du bois. En décembre 2008, il officia- lise son statut de “chef de file” de la majorité avant de déclarer officielle- ment sa candidature le 21 novembre

dans un grand show sarkozien à Besan- çon-Micropolis. Ses affinités avec le président de la République, il les revendique plus que jamais. Même quand le chef de l’État est au plus bas dans les sondages, c’est lui qui l’invite à Vesoul, juste avant les municipales de mars 2008. Aujour- d’hui, il assume sa “filiation” avec le chef de l’État dont il est l’aîné d’un an. Alain Joyandet exhorte ses par- tisans de “regarder le chemin parcouru depuis deux ans et demi, depuis l’élection de Nicolas Sarkozy. Nous avons remis la France en mouvement avec près de 90 réformes accomplies. Les Français, au-delà de l’écume des choses, savent que nous travaillons sérieusement. En mars prochain, nous confirmerons ces résultats” assure le candidat U.M.P. Les vrais adversaires pour lui, ce sont “les socialistes.” Jean-François Hum- bert, le grain de sable dans l’engrenage bien huilé, il n’en fait plus grand cas. Il a reçu mission de reprendre à la gauche la région de Franche-Comté. Il affirme avoir répondu à l’appel des militants et des sympathisants de droite. Mars 2010, c’est une nouvelle étape inscrite dans son agenda. Une marche de plus dans sa carrière politique

presque sans faute. Et s’il échoue ? Il l’assume par avance. Car au vu des actuels sondages d’opinion, la droite ne devrait pas reprendre beaucoup de régions à la gauche au soir du 21 mars. Si Alain Joyandet parvient à faire bas- culer la région à droite, le secrétaire d’État qu’il est aura tous les arguments pour convaincre son ami président de la République de rester en poste dans son secrétariat d’État. Mener de front la présidence de Région avec son por- tefeuille ministériel n’effraie pas ce boulimique d’action. Il affirme faire de la Franche-Comté sa “priorité.” Ce qui ne veut pas dire qu’il n’acceptera

En présence notamment de la présidente du Saugeais et de Lola Sémonin, Alain Joyandet décore l’ancien arbitre Michel Vautrot à Paris. C’était le 30 novembre.

pas de mener de front sa carrière ministé- rielle en même temps que la présidence de Région en cas de suc- cès. Les Francs-Comtois préféreront-ils un pré- sident à temps plein ou un homme d’État qui portera les couleurs de la Franche-Comté à Paris et dans le mon- de ? C’est la principa- le inconnue du scrutin de mars. J.-F.H.

S’il échoue ? Il l’assume par avance.

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