La Presse Pontissalienne 122 - Décembre 2009

La Presse Pontissalienne n° 122 - Décembre 2009

5

BILAN

Passé, présent, futur “Je ne pense pas à un prochain mandat quand je me rase le matin” Après 10 ans aux commandes de la Ville, Patrick Genre également à la tête de la C.C.L. depuis 2001 revient sur cette décennie riche d’événements marquants, de satisfactions et parfois de regrets.

L a Presse Pontissalienne : Quel souvenir vous a marqué le plus depuis 10 ans ? Patrick Genre : Difficile d’en citer un. Globalement, c’est une aven- ture humaine. J’ai découvert la détresse psychologique de cer- taines personnes. Ce n’est pas facile de répondre aux gens quand on ne peut rien pour eux. Cela vous oblige à être humble.

J’ai beaucoup apprécié les ren- contres avec le milieu associa- tif qui constitue une énorme richesse pontissalienne. L.P.P. : Des épreuves difficiles ? P.G. : J’ai craqué lors de l’incendie des casernes. L’émotion était tout aussi forte en voyant la chaîne humaine qui s’est créée spontanément pour sauver les

archives, donc l’histoire de Pon- tarlier. Il faut savoir rebondir comme on l’a fait en réalisant ce grand conservatoire. L.P.P. : D’autres temps forts ? P.G. : Sur un plan plus symbo- lique, je n’oublierai pas la démo- lition de la tour n° 8 au quar- tier Berlioz dans le sens où elle annonçait la naissance d’un nou-

Henri Vuillemin Bijoutier - Horloger 34 rue de la République - 25 300 PONTARLIER Tél. 03 81 46 55 16

entreprise ne viendra s’installer dans le Haut-Doubs. On peut aider celles qui sont déjà pré- sentes à rester et l’on doit jouer la carte des P.M.E.-P.M.I. et la défense de l’agriculture. L.P.P. : La suppression d’une liaison T.G.V., le dossier de la R.N. 57 qui pié- tine. Est-ce un constat d’échec ? P.G. : Non, car on a quand même négocié le remplacement de la liaison T.G.V. par une desserte ferroviaire. Pour la R.N. 57, on a obtenu 2 millions d’euros de crédits pour l’étude du contour- nement de Pontarlier-La Clu- se-et-Mijoux. Ce n’est pas suf- fisant mais c’est quand même une première étape. La popu- lation doit aussi faire l’effort d’utiliser les trains qui lui sont proposés. L.P.P. : Qui soutiendrez-vous lors des prochaines élections régionales ? P.G. : J’annoncerai ma position au moment voulu. Cette collec- tivité a des compétences impor- tantes et je compte bien être acteur dans cette élection. L.P.P. : Député, vous y songez ? P.G. : Non, car je reste fidèle à mon choix de ne pas être encar- té et de préserver mon indé- pendance. Donc, pas de mandat national, ni cantonal. Du moins pas dans l’immédiat. L.P.P. : Et une nouvelle candidature municipale ? P.G. : Je n’y pense pas quand je me rase le matin (sourire). Je prendrai une décision en temps voulu.

veau quartier. L’espace Pourny est une belle satisfaction dont personne ne conteste l’utilité. On peut aussi évoquer l’évolution générale de l’hôpital. Dans un registre plus festif, je pense au retour des médaillés de Turin avec cette marée humaine devant l’hôtel de ville et cette ambiance féerique. On a vécu de belles émotions en 2001 avec le Téléthon télévisé et l’arrivée du Tour de France. L.P.P. : Entre votre travail à la Poste et vos mandats, il reste peu de place pour la vie familiale ? P.G. : Je souhaite continuer à tra- vailler tant que je pourrai le fai- re. L’implication dans la vie publique impose des contraintes, des choix, des renoncements. J’ai pum’engager de cettemaniè- re grâce à la compréhension de mes proches. Il m’est parfois arrivé de sacrifier la fonction de représentation au profit de la vie familiale. L.P.P. : Vous avez récemment partici- pé au dernier congrès de l’association des maires de France à Paris. Quel bilan en tirez-vous ? P.G. : Je suis un peu plus rassu- ré qu’avant de partir. Au len- demain du congrès, Nicolas Sar- kozy nous a confirmé que la commune resterait le socle poli- tique de la vie administrative même si le niveau intercom- munal sera de plus en pus incon- tournable. Autre élément posi- tif, on n’imposera rien aux communes. L.P.P. : Et la disparition de la taxe pro- fessionnelle ? P.G. : Beaucoup d’interrogations

demeurent sur le remplacement de cet impôt. J’approuve sur le fond la suppression de la T.P. mais par quoi la remplacer ? L.P.P. : Quelle est la principale évolu- tion survenue en 10 ans ? P.G. : La montée en puissance de l’intercommunalité. L’eau, les ordures ménagères, le dévelop- pement économique, le S.D.I.S., l’assainissement, toutes ces com- pétences relèvent de la C.C.L. L’intercommunalité n’est pas une menace mais une opportu- nité, une chance pour les com- munes. L.P.P. : Le maire de Pontarlier doit-il systématiquement présider la C.C.L. ? P.G. : Àmon sens oui, sans pour autant que la ville soit majo- ritaire au niveau des élus communau- taires. “J’ai craqué lors de l’incendie des casernes.”

L.P.P. : De quels moyens d’action disposent encore les collectivités dans le développe- ment économique ? P.G. : Là aussi, le niveau inter- communal a permis d’avoir des leviers sup- plémentaires. Je pense à l’aménagement des zones d’activités. Il ne faut pas rêver, aucune grande

Patrick Genre candidat aux régionales 2010 ? La rumeur politique annonce qu’il figurera sur la liste menée par Alain Joyandet dans le Doubs. S’il reconnaît avoir été sollicité, le maire de Pontarlier ne confirme, ni n’infirme cet engagement. À suivre.

Propos recueillis par F.C.

Made with FlippingBook Online newsletter