La Presse Pontissalienne 122 - Décembre 2009

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 122 - Décembre 2009

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FOLKLORE

La danse comtoise survit à Pontarlier Les “Blaudes de l’Arlier” savent sur quel pied danser Le folklore franc-comtois n’est pas totalement perdu ! À Pontarlier, le groupe “Les Blaudes de l’Arlier” est le dernier à perpétuer cette tradition festive. Des passionné(e)s.

Garneret. “Les écrits de l’abbé Garneret sont les dernières traces de notre danse franc-comtoise. Il a très bien schématisé les pas de danse dans un livre que l’on retrouve à la bibliothèque. Nous les respectons mais nous sommes obligés d’adapter nos danses avec celles d’autres régions comme la Bourgogne” explique la chef de la troupe. En effet, avec seule- ment une douzaine de danses comtoises proprement dites, les fidèles ont tôt fait de faire le tour des différentes chorégraphies, d’où l’obligation de les moderni-

ser ou de les associer avec d’autres. Après une représenta- tion au salon “Talents Comtois” à Besançon fin novembre, puis leTéléthon en décembre,la joyeu- se troupe se prépare pour des représentations dans une mai- son de vacances à Métabief lors des vacances de Noël : “Lors de nos représentations, notre objec- tif est de faire danser les per- sonnes qui nous regardent. On fait une ronde et tout le monde danse” s’amuse Pierre Biffard, l’époux de la présidente, toujours prêt à danser sur la musique du

“Jambon” ou sur “Château d’Amour” sans penser au côté commercial. “On ne recherche pas à faire de l’argent. Juste à danser” dit une adhérente, revê- tue d’un magnifique costume cousu main par l’ancienne pré- sidente, Madeleine Viennet. Une jolie et joyeuse troupe que ces “Blaudes de l’Arlier”, qui n’a rien de ringard. Bien au contrai- re, son énergie est communica- tive… Qu’on se le dise, la danse comtoise est une thérapie pour la bonne humeur ! E.Ch.

L’ orgue de barbarie lâche ses sonorités.Une à une, Colet- te, Odile et la dizaine d’autres dames rejoignent leur partenaire de danse pour former une large ronde au centre de la piste. C’est mardi soir, jour de répétition pour la troupe “Les Blaudes de l’Arlier” au premier étage de la salle des associations à Pontarlier. Environ deux fois par semaine, ce groupe folklo- rique franc-comtois répète afin d’être prêt pour les prochaines

représentations. Nostalgiques de l’ancien temps, sûr que ces danseurs et dan- seuses - pour la plupart retrai- tés - le sont, et grâce à eux, c’est l’authentique folklore “de chez nous” qui revit. Mais jusqu’à quand ? Peut-être encore pour un moment sachant que l’association est souvent deman- dée pour animer des fêtes tra- ditionnelles. “C’est vrai que nous manquons de jeunes danseurs pour l’avenir, regrette la prési-

dente Odile Biffard. En revanche, nous avons un renouvellement de nos adhérents et nous danse- rons tant que nous pourrons” dit- elle. Les Blaudes de l’Arlier (Blaudes veut dire blouse,Arlier : comme la plaine d’Arlier) n’ont donc rien d’une bande de Gau- lois. Venus de Frasne, La Cluse-et- Mijoux,LaRivière-Drugeon,Pon- tarlier…, les adhérents respec- tent à la lettre les pas de danse couchés sur papier par l’abbé

COMMENTAIRE Trois questions à Brice Leibundgut Auteur comtois, vision parisienne L’écrivain Brice Leibundgut, basé à Paris, avoue que les traditions comtoises le passionnent. Il va éditer un troisième livre consacré à notre terroir.

Outre la danse comtoise, “Les Blaudes de l’Arlier” font revivre les costumes traditionnels, tirés des patrons du musée d’Ornans.

B rice Leibundgut est originaire du Haut-Doubs horloger. Mor- teau plus précisément. Auteur de “Comme que comme”, livre qui exprime les plaisirs que procurent les expressions et traditions comtoises, y compris pour ceux qui ont quitté “le pays”, il a sorti en 2009 “Le R’virot”. Entretien avec un amoureux de sa terre natale. La Presse Pontissalienne : On ne trouve pas de culture franc-comtoise dans un quartier parisien. Pourquoi ? Brice Leibundgut : C’est vrai que notre région n’est pas aussi connue compa- ré aux Bretons, aux Basques ou aux Auvergnats qui ont leur quartier. Je crois pourtant que l’identité de la région est très enracinée chez les Com- tois. Je le ressens car beaucoup de per- sonnes me contactent suite à la publi- cation de mes livres. Soit pour me remercier de leur avoir fait replonger dans leur histoire ou parfois pour me dire que j’ai oublié de citer une expres-

sion de chez nous.

L.P.P. : Pensez-vous qu’un livre puisse pré- server les traditions ? B.L. : En tout cas, les lecteurs sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à leur passé. Si nous arrivons à gar- der une identité régionale, c’est avant tout grâce à notre tradition mutua- liste et à cette faculté qu’ont eue nos paysans à travailler en coopérative. Il ne faut pas non plus oublier que le Crédit Agricole a fonctionné en pre- mier en Franche-Comté. Je crois aus- si que la culture catholique est fon- damentale dans la préservation d’une culture. L.P.P. : À quand votre prochain livre dédié à notre terre, nos racines ? B.L. : Probablement au début de l’année. Je ne vais pas revenir sur la langue comme je l’ai fait mais parler du Père Parrenin sous Louis XV.

Contact : 03 81 46 47 22 - Centre Sportif de la Fontaine, Pontarlier

Propos recueillis par E.Ch.

À Paris où il habite désormais, Brice Leibundgut juge sa terre natale, ses expressions, ses traditions.

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