La Presse Pontissalienne 122 - Décembre 2009

DOSSIER DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 122 - Décembre 2009

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SAUGEAIS

SAPIN

Zoom sur une tradition enracinée Les conscrits ont la peau dure À Gilley, ouvrir la porte aux conscrits est une institution tout comme se rendre au banquet des classes organisé traditionnellement le 3 ème week-end de janvier. Thierry Jacoulot et son fils célébreront la fête ensemble.

Un rite républicain qui perdure Un “mai” pour honorer les élus L ors des dernières élections municipales de 2008, 14 sapins ont été érigés chez les nouveaux conseillers municipaux d’Arçon. Celui du maire avait été volé…

É lection rime avec tradition ! La preuve à Arçon où l’actuel maire Bernard Laithier n’a pas échappé au sapin planté devant son habitation deux mois après les élections munici- pales de mars 2008. “La tradition, je l’ai respectée à la lettre puisque j’ai attendu le 1 er mai pour que le “mai” soit planté devant chez moi” s’amuse l’édile qui se remémore avec une certaine joie ce moment. Peut-être parce qu’une anec- dote croustillante en ressort : “Le len- demain d’avoir érigé le sapin, je me suis aperçu qu’il n’était plus là. J’ai cru à une farce des conseillers. En fait, on me l’avait volé…Sans doute des jeunes pour s’amuser” dit le premier magistrat. Du coup, voisins et nouveaux élus ont répété la tradition une deuxième fois et

l’ont décoré. L’autre anecdote réside dans le nombre important de sapins qu’il a fallu couper sur le territoire communal : “Nous étions tous nouveaux sauf un (N.D.L.R. : Arçon possède 15 élus). Pour une petite commune comme la nôtre, il a fallu couper 14 sapins ! Presqu’un record. Ensuite, nous les avons décorés.” D’autres arbres avaient été posés devant l’habitation des treize nouveaux conseillers : Emmanuel Marguet, Fré- déric Delacroix, Emmanuel Henriet, Frédéric Henriet, Jean-Michel Pujol, Fabrice Pérignon, Claudine Poupon, Emmanuel Chauvin, Joël Maugain, Lau- rent Quehenen, Florence Desgranges, Gérald Hograindeur et Benoît Piralla. Cette tradition du “mai” vaut aussi pour les nouvelles habitations. E.Ch.

T hierry Jacoulot ressort sa pho- to de conscrit. Ou plutôt sa photo de Chantelot. En 1979, ce Saugeais avait 19 ans. “Pendant une semaine, je ne suis pas rentré à la maison. J’ai fait avec les autres conscrits toutes les maisons de Gil- ley, jusqu’à la Montagne en passant par la Vie de Vennes” dit-il amusé. Son fils Émilien sera Chantelot en 2009. Prendra-t-il exemple sur son père ? “Sûrement pas, répond le papa. Il y a l’école… et je ne pense pas que les gens ouvrent si facile- ment les portes de leur maison qu’avant” dit-il, comme si cet esprit de famille avait perdu de sa saveur. Si les conscrits d’aujourd’hui sont contraints d’écourter la durée de la fête, il n’empêche que ce rendez- vous n’est jamais manqué. C’est encore plus vrai dans le Saugeais. Ça l’est également à Pontarlier et du côté de Métabief. L’origine des conscrits est militai- re pour ne retenir que la généra- tion qui fête ses 20 ans dans l’année. Avec le clairon, filles et garçons pré- sentent leurs vœux en premier lieu au maire de la commune puis aux habitants. À eux de les remercier en leur offrant un petit verre. Un périple qui se réalise toujours à pied. Cette année, père et fils Jacoulot

Le Sauget Thierry Jacoulot de la classe “80” ressort sa photo de conscrit. Cette année, au tour de son fils Émilien.

(ainsi que la maman) se retrouve- ront au banquet des classes de Gil- ley, véritable institution qui a lieu le 3 ème week-end de janvier. En tant que responsable de la classe “80”, Thierry Jacoulot doit inviter ses conscrits pour le dimanche 17 et le lundi 18 janvier à la salle polyva- lente de Gilley et organiser la mani- festation toujours chapeautée par les 50 ans. C’est chose faite : “Nous serons 16 classes, soit près de 200 au total. Nous avons déjà le trai- teur… C’est Jean-Marc Bretillot - de l’Hôtel des Voyageurs - qui s’occupera des repas. Il est de notre classe.” Deux jours durant, tous vont faire la fête et se retrouver. “Des

personnes viennent de loinmais elles ne rateraient pour rien au monde ce moment” lâche Thierry. Tradition originale, pour ne pas dire bizarre, les conjoints ne sont pas conviés le dimanche… mais uni- quement le lendemain ! “Ça tou- jours été comme cela” argumente le chef de la classe “80”. Ce banquet en “0” et en “5” réunit tous ceux qui franchissent une décen- nie dans l’année ou arrivent à 5, avec à l’honneur les octogénaires et nonagénaires qui sont person- nellement invités. À Gilley, les conscrits ont encore de beaux jours devant eux. E.Ch.

Le 1 er mai 2008, les 14 nouveaux

conseillers municipaux d’Arçon ont érigé un sapin devant l’habitation du maire.

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