La Presse Pontissalienne 120 - Octobre 2009

LE PORTRAIT

La Presse Pontissalienne n° 120 - Octobre 2009

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30 31 vendredi OCTOBRE OCTOBRE samedi DE 9H À 19H DU CENTRE-VILLE ET DE BATTANT ! Brocante Square Saint-Amour PLUS DE 500 COMMERCANTS DANS LES RUES A BESANCON GRANDE BRADERIE D’AUTOMNE

LA CLUSE-ET-MIJOUX

École Boulle

Fabien Masnada, l’ébéniste ciselé dans la veine artistique Fraîchement diplômé de l’école Boulle, ce jeune artisan d’art ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Son ambition professionnelle : pimenter un savoir-faire d’excellence d’une touche de créativité.

T radition ou innovation ? L’heure des choix a son- né pour Fabien Masna- da qui doit désormais se déterminer sur son avenir professionnel trois mois après avoir obtenu son diplôme des métiers d’art. S’engager sur la voie de la tradition, sans dou- te la plus raisonnable, consis- te plutôt à exercer ses talents dans la restauration demeubles anciens. Le jeune ébéniste a déjà été sollicité dans ce sens. Il lui faudra alors trouver un local,investir dans desmachines à bois. Au-delà d’une prise de risquemodérée, cette piste peut également être mise en œuvre localement. Ce qui n’est pas pour déplaire à cet amoureux du Haut-Doubs toujours aus- si ravi de revenir au pays où il pratique volontiers le V.T.T. et le ski de fond. Cet été, histoire de renouer avec ses penchants montagnards, il n’a pas hésité à parcourir en randonnée

prestigieuse école Boulle a réveillé en lui une fibre artis- tique insoupçonnée. Au point qu’il apprécie volontiers de se laisser aussi emporter par cet élan créatif. Mais là, difficile de réussir hors de la capitale française. “On s’adresse forcé- ment à une clientèle huppée qui gravite dans la sphère cultu- relle parisienne” , explique Fabien qui n’imaginait pas se poser de telles questions au départ de ce singulier parcours dans l’artisanat. Le travail du bois l’a toujours intéressé. Après les années collège aux Augustins à Pontarlier, l’adolescent part àMoirans-en- Montagne préparer son C.A.P. d’ébénisterie. Il passe ensuite son brevet des métiers d’art (B.M.A.) toujours dans lamême spécialité à l’école Saint-Jose- ph à Besançon. “À ce niveau- là, on fait davantage de dessin, on approfondit nos connais- sances en histoire de l’art. On développe ainsi l’esprit créatif.” La maturité technique aidant, les futurs ébénistes gagnent en autonomie. Fabien réalise, par exemple, une console d’applique Art déco. Cette liberté de tra- vail lui va comme un gant. Soucieux d’aller plus loin dans la démarche, il postule alors à l’école Boulle. La sélection est drastique. Fabien décroche son billet d’entrée au prix d’une prestation orale convaincante. Au revoir les montagnes juras- siennes, bienvenue à Paris et sa trépidante vie culturelle. “L’école Boulle vaut d’abord par la diversité des formations pro- posées. On a toute la panoplie des métiers d’art : bijouterie, travail du métal, sculpture sur

bois, tapisserie, ameublement, marqueterie… Ce cosmopoli- tisme se retrouve aussi dans chaque section avec une multi- tude de profils. En première année, l’accent est mis sur des projets collectifs” , s’étonne enco- re Fabien qui s’attendait plu- tôt à se perfectionner dans l’action individuelle. Que ce soit dans le cadre de sa formation ou pour sa gouver- ne personnelle, Fabien multi- plie les visites de musée, assis- te à de nombreuses conférences. Il comble peu à peu le fossé qui le séparait encore de ses col- lègues issus de cursus plus artis- tique. “À partir dumois de mai, on commence à travailler sur le thème, en l’occurrence la légè- reté, qui servira de fil conduc- teur en seconde année.” Lemême sujet est imposé à tous les étu- diants de l’école. À chacun de se l’approprier aumieux. Fabien y voit l’opportunité de s’évader intellectuellement par le biais de la lecture. Il décide alors de concevoir une bibliothèque de milieu dont la forme, la fonc- tion soient en phase avec le thè- me défini. Le contenu privilé- giera des ouvrages d’architectes en adéquation avec la légère- té. “J’ai présenté mon projet à la bibliothèque d’architecture contemporaine du Palais de Chaillot.” Heureuse initiative. Fabien se voit proposer non seulement des conseils dans le choix des livres mais aussi la possibilité d’exposer sonœuvre. De style contemporain, l’objet en question “trône” désormais dans le salon de la bibliothèque. Prometteur. F.C.

pédestre toute la chaîne pyré- néenne de la Méditerranée à l’Atlantique. Soit un périple de 37 jours effectué avec sa com- pagne. Manière comme une autre de se res- sourcer et de pro- fiter une ultime fois des charmes de la vie étu- diante. Fabien ne renie pas la vie pari- sienne. Bien au contraire. Son passage à la

Une fibre artistique insoupçon- née.

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Prêt à vivre de son savoir-faire acquis après six ans d’étude, Fabien Masnada l’ébéniste d’art hésite encore entre la restauration de meubles anciens ou la création d’œuvres artistiques.

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