La Presse Pontissalienne 120 - Octobre 2009

ENVIRONNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 120 - Octobre 2009

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SÉCHERESSE La fin des sources de petites tailles Arc-sous-Cicon : l’appel au voisin En manque d’eau, le village s’est raccordé au syndicat de Dommartin. Pontarlier toujours au régime sec Pas de craintes d’approvisionnement

en eau pour Pontarlier mais les mesures de restrictions perdurent. À moins dʼun problème technique sur le réseau, Pontarlier ne man- quera pas dʼeau. Le lac de Saint- Point et la plaine de Pontarlier ont largement de stock pour assurer la consommation des habitants de tou- te la communauté de communes. Néanmoins, les mesures de res- trictions prises par la ville sont tou- jours de mise à lʼinstar de lʼinterdiction dʼarroser les pelouses ou laver les voitures. Des mesures prises depuis la fin du mois dʼaoût comme lʼarrêt des fontaines. Si la situation nʼest pas exception- nelle, disons quʼelle ne sʼinscrit pas dans la norme. “Même en cas de fortes pluies, il faut attendre trois semaines pour constater une éléva- tion du niveau d’eau de la nappe” confie un responsable de lʼeau à la Ville de Pontarlier. Les Pontissaliens devront patienter au minimum jus- quʼà la fin du mois dʼoctobre.

S écheresses à répétition et consommation d’eau en aug- mentation ne font pas forcé- ment bon ménage. Ce problè- me devenu récurrent pose de nombreuses questions dans certaines communes, souvent les plus petites, qui font encore confiance à leurs sources pour assurer l’alimentation.À une ving- taine minutes de Pontarlier, le village d’Arc-sous-Cicon (542 habitants) est dans ce cas. Depuis belle lurette, il a toujours utilisé quatre sources des- cendant du Crêt Moniot pour assurer l’alimentation en eau de sa population et de l’activité en général. Environ 230 m 3 par jour. Il n’a jamais été déçu, sauf en 2003, où il avait été obligé d’anticiper le manque d’eau. Depuis le 20 août et la publication d’un arrêtémunicipal, la commune a deman- Dans l’avenir, devra-t-il abandonner ses sources quitte à voir sa facture d’eau gonfler ? Sans doute.

Commes les petites sources, le niveau du Doubs a connu de fortes variations de niveau et de débit. C’était encore le cas début octobre.

pour les agriculteurs notamment. Mais face à ces sécheresses récurrentes, la question se pose quant “à une pos- sible interconnexion occasionnelle. Ce projet est en pourparlers mais nous vou- lons garder nos sources” précise Marie- Noëlle Mouge, adjointe en charge de l’eau et l’assainissement. Arc ne pour- ra pourtant pas avoir le beurre et l’argent du beurre.

Ajoutez à cela les consignes drastiques demandées quant à la protection des captages et vous comprendrez que les petits puits et châteaux d’eau “histo- riques” devront mettre la clé sous la porte au profit des grandes nappes phréatiques. L’union fait soi-disant la force. Au final, c’est bien l’usager qui va trinquer. E.Ch.

dé des restrictions tout en se raccor- dant au syndicat de Dommartin. Lorsque le besoin s’en fait sentir, Arc ouvre les vannes et achète l’eau.Actuel- lement, la commune fonctionne en régie. Un système qui permet d’offrir une eau potable à faible coût : 77 centimes le m 3 pour une consommation allant de 1 à 1 000 m 3 . Au-delà des 1 000 m 3 , le forfait passe à 0,47. Plutôt avantageux

Le lac de Bouverans en habit de sécheresse PLAN D’EAU

L es premiers à se réjouir de la situation sont les hérons qui se délectent des petits poissons prison- niers des flaques. Les cor- beaux se chargent quant à eux de nettoyer les cadavres des espèces qui n’ont pas eu le temps de rejoindre les zones encore immergées. Le lac a perdu pratiquement

les trois quarts de sa surfa- ce en eau comme en 1976 et en 2003. Décision a été pri- se de suspendre la pêche. “On n’est pas là pour profi- ter de la situation” , explique Olivier Bourgeois, le prési- dent de la Drugeonnaise, l’une des deux sociétés qui intervient sur le plan d’eau. Visuellement, le phénomè-

ne est assez spectaculaire. Ce n’est pas non plus une catastrophe piscicole car la plupart des gros poissons survivent à ce type d’événement. On raconte qu’ils iraient se réfugier dans des poches d’eau souterraines qui communiquent avec l’entonnoir, au point le plus profond du lac. Mystère.

D’un commun accord,

les pêcheurs ont accepté de suspendre la pêche sur le lac pratiquement à sec.

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