La Presse Pontissalienne 120 - Octobre 2009

FRASNE - LEVIER - JURA VOISIN

La Presse Pontissalienne n° 120 - Octobre 2009

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POLITIQUE Il ne vient plus Nozeroy : le canton sans élu Le conseiller général Yves Garnier répond toujours aux abonnés absents sur le terrain. Une situation ubuesque depuis que l’élu juras- sien est parti ouvrir une crêperie en Bretagne. I l se dit toujours disponible et par conséquent, perçoit tou- jours son enveloppe de 1 500 euros environ tous les mois pour défendre les intérêts du canton de Nozeroy dont il est le conseiller général depuis 2004. Seulement, à 1 000 km de sa terre d’élection, il devient de plus en plus difficile pour lui de gérer les affaires du canton. C’est après sa désillusion aux législatives de juin 2007 (battu par sa collègue de l’U.M.P. Marie-Christine Dalloz) qu’Yves Garnier a décidé de changer de vie. “On le voyait de moins en moins sur le terrain, jusqu’à ce qu’il ne vienne plus du tout aux sessions du Conseil général” rapporte un élu local. Après sa défaite aux législatives (il pen- sait être le dauphin du député sortant Jean Charroppin), Yves Garnier a tour à tour démissionné de son mandat de maire d’Entre-deux-Monts (canton des Planches-en-Montagne) et de sa présidence de la communauté de communes de Malvaux. Il abandonne en même temps son emploi de responsable infor- matique pour aller ouvrir une crêperie en Bretagne. Mais il refuse de démissionner de son mandat de conseiller général. Il s’accroche à son mandat, sans que l’exécutif départemental ne puisse le déboulonner. Il faudra attendre 2011 et le pro- chain renouvellement du canton de Nozeroy pour que cette situation ubuesque change. En attendant, les élus locaux font sans lui. “Dans nos petites communes, on négocie directement avec les services du Conseil général pour nos dossiers. Sinon, on voit avec Gilbert Blondeau, le conseiller général des Planches” confie cet autre élu local. La population locale, elle, en a pris son parti…Dans ce canton solidement ancré à droite, les can- didats potentiels pour 2011 se préparent déjà à la succession de ce conseiiler général invisible. J.-F.H.

MIGNOVILLARD Une exorbitante mise aux normes La commune en panne de station essence Vu le coût de la mise aux normes, la supérette du village préfère arrêter la distribution de carburant. Encore un service qui disparaît.

tribution des carburants sans en connaître le mon- tant qui variera proba- blement en fonction du nombre de dossiers.” Pas de quoi encourager ce com- merçant à franchir le pas d’autant plus qu’il devra probablement déplacer ses pompes trop près de la route. À cela s’ajoute la réparation du système électronique d’affichage des prix à la caisse victi- me d’un coup de foudre. “On ne pourrait pas se per- mettre de tels investisse- ments sur une activité si peu rentable.” Question de débit tout simplement.

L es réservoirs à simple paroi enter- rés, ce qui est le cas à Mignovillard, devront être remplacés par des modèles à double paroi au plus tard le 31 décembre 2010. La transcription fran- çaise de cette réglementation européenne définie par l’arrêté du 22 juin 1998 vise à assurer une meilleure protection des

sols et des sous-sols dans l’emprise des points de livraisons de carburants. Coût de l’opération pour Jean-Paul Courtois et son épouse qui tiennent le Cocci- market au centre du bourg : plus de 100 000 euros. Le jeu n’en vaut pas la chandelle. “On pourrait recevoir des sub- ventions du comité professionnel de dis-

Question de débit tout simplement.

La station de la supérette vend environ 150 000 litres de carburant pas an. Et le gérant touche seulement quelques centimes de bénéfice par litre. Les sta- tions-service des grandes surfaces sont considérées comme rentables à partir de 100 000 litres par mois. Ce qui déran- ge le plus Jean-Paul Courtois dans cet- te affaire, ce n’est pas le manque à gagner mais plutôt la disparition d’un service et les répercussions induites sur l’attractivité de la supérette. Il n’y aura bientôt plus aucun poste d’essence sur le canton de Nozeroy. Le garage Renault à Censeau sera le seul à proposer enco- re du carburant. “Si on nous impose la mise aux normes, on arrêtera aussi” , confie le patron du garage. Mieux vau- dra donc ne pas être trop sur la réser- ve en traversant cette contrée. F.C.

L’avant-dernière station du canton ferme début octobre.

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