La Presse Pontissalienne 120 - Octobre 2009

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 120 - Octobre 2009

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Deux fermetures simultanées Le centre-ville ne trouve plus chaussure à son pied Présentes depuis des décennies en ville, les boutiques Eram et Bata disparaissent en même temps du paysage commercial. L e centre-ville perdrait-il de son attractivité ? Pas vraiment puisque ces beaux emplacements sitôt libérés ont déjà trouvé preneurs. Boutique de lingerie Etam en remplacement d’Eram et installation des opticiens Atoll à la suite de Bata. Si la chaussure déserte le centre, l’optique semble beaucoup s’y plaire. La concurrence risque d’être sévère puisqu’ils seront six à officier en ville. On annonce aussi en zones l’arrivée de deux autres enseignes dans la même branche d’activité. La population du Haut-Doubs a-t-elle plus de problèmes de vue qu’ailleurs ? Peu plausible. Il semblerait que la clientèle suisse fréquente encore assez régulièrement les opticiens locaux. La disparition des deux principales enseignes de chaus- sures françaises interpelle surtout par leur simultanéité. Bata com- me Eram qui n’a pas toujours été remplacé dans la rue de la Répu- blique faisaient quasiment partie du patrimoine commercial pontissalien. On peut supposer qu’elles évoluaient dans un contexte concur- rentiel tendu, marqué par un glissement de l’activité vers les zones périphériques où sont implantées plusieurs grandes surfaces spé- cialisées dont Gemo qui appartient d’ailleurs au groupe Eram. “La fermeture du magasin Eram s’explique par une activité commer- ciale en déclin depuis quelque temps, sans possibilité de renouer

PONTARLIER Une grande émotion Un résistant pontissalien sous l’Arc de Triomphe Guy Fumey était porte-drapeau lors du Congrès de l’Association des Combattants Volontaires de la Résistance le 13 juin dernier à Paris.

tion, j’ai préféré rester à Paris car je n’avais plus de famille à Pontarlier. Ma mère était décédée pendant la guerre et mon frère fait partie des résistants sau- vagement tués par les Allemands lors de la bataille du Larmont.” Il n’aura de cesse d’ailleurs en revenant s’établir à Pontarlier en 2000 d’intercéder auprès des autorités locales pour que soit (enfin) érigée la stèle commémora- tive sur les lieux du combat. Guy Fumey n’a jamais couru après la reconnais- sance. Ce que d’aucuns considéreraient à juste titre comme un parcours héroïque, lui estime avoir juste servi la nation. En ce 13 juin justement, la nation ne pou- vait lui faire un plus bel honneur que d’officier en première ligne en mémoire de tous les combattants de la liberté.

À 85 ans, cet ancien résistant et sol- dat volontaire dans l’armée d’Afrique ne s’attendait pas à un tel honneur. C’est avec fierté et émotion qu’il s’est acquitté de cette mission qui consistait tout de même à rester plus d’une heure au garde-à-vous, sans bou- ger, face à la flamme du soldat inconnu. “Pendant la minute de silence qui a sui- vi la sonnerie aux morts, j’ai vécu l’un des moments les plus émouvants de mon existence. J’ai même senti monter une larme tellement la pression était forte” , avoue Guy Fumey. Rien n’était pro- grammé. Mais trouver des anciens résis- tants en aussi bonne forme, ça devient de plus en plus rare. Ce qui n’a pas échap- pé aux responsables de la cérémonie. Et ils n’ont pas hésité à l’interpeller, lui qui se préparait à assister tranquillement à cet hommage solennel marquant la fin du Congrès des Anciens Combattants. “Des policiers m’ont demandé si je vou- lais rejoindre le gardien de la flamme. J’ai accepté sans savoir de quoi il s’agissait vraiment.” C’est probablement la première fois qu’un Pontissalien assiste à une telle mani- festation en tant que porte-drapeau offi- ciel. Et l’heureux candidat le mérite amplement. Entré dans la résistance en 1941, il travaillait au Service du Ren- seignement, étant chargé de surveiller le camp du Valdahon et de transmettre ses informations en Suisse. Collé de près

par la Gestapo, l’ouvrier de la Tricote doit se résigner à fuir en zone libre. Il va alors s’engager quatre ans dans l’armée d’Afrique et notamment au sein du Corps expéditionnaire français qui œuvrera aux côtés des Américains. Bataille de Cassino, libération de Rome, Sienne, Flo- rence, débarquement en Provence, il fut de toutes les campagnes. “J’étais dans la colonne qui a libéré une partie de la Franche-Comté par le Sud-Ouest. On est passé à Lure,Montbéliard avant de pour- suivre jusqu’en Allemagne. À la Libéra-

Guy Fumey est probable- ment le premier combattant pontissalien à qui échoit l’honneur d’être porte-drapeau au ravivage de la flamme sur la tombe du soldat inconnu.

avec un niveau de croissance suffisant pour assurer sa rentabilité” , indique Gilles Aballéa du groupe Eram. Sans en avoir obtenu la confirmation auprès du siè- ge parisien, la boutique Bata était peut-être concer- née par le plan stratégique de Bata France Distri- bution adopté en 2006 quand le groupe n’était pas dans une santé resplendissante et qui prévoyait la fermeture de 27 magasins (83 emplois) d’ici 2009. À l’instar d’une épicerie qui ferme dans un village, une enseigne qui disparaît du centre-ville, c’est tou- jours un aller sans retour. F.C.

Un contexte concurrentiel tendu.

du 18 septembre au 8 novembre 2009

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